« The Diseased And The Poisoned » ou le mal-aimé. En effet, malgré les années qui ont défilé et en comparaison avec les autres disques, ses titres ont été relativement peu repris en concert et aucun d’entre eux n’était présent dans la setlist de la
tournée « Necromanteum ». Mais que lui reproche-t-on au juste ?
A l’époque de la sortie de ce 2ème LP,
CARNIFEX se faisait déjà agonir de n’être que du
WHITECHAPEL simplifié ou encore une mauvaise copie de
JOB FOR A COWBOY. Plusieurs auditeurs attentifs notaient en outre la similitude d’un riff d’« Answers in Mourning » avec celui de « Through Struggle » du groupe de Metalcore
AS I LAY DYING.
Mais en plus de s’imprégner du travail des petits copains, le fait est que « The Diseased And The Poisoned » ressemble aussi fortement à
« Dead In My Arms », son prédécesseur sorti seulement 11 mois auparavant (au point qu’un chroniqueur se soit demandé si cette galette n’était pas constituée de chutes de la première). On a effectivement l’impression qu’ils réappliquent la recette similaire déjà éprouvée de leur Deathcore assez générique avec son alternance de vocaux graves/aigus, son lot de
breakdowns, ses riffs de guitares en saccades, sa pochette morbide, ses paroles
emo pour ados, ainsi que ses touches mélodiques sorties d’un enregistrement de
THE BLACK DAHLIA MURDER ou d’un
AT THE GATES. Cela, toujours sans un solo de guitare à l’horizon et avec encore des traces de Hardcore, qui s’entendent sur « In Coalesce with Filth and Faith ». Le plus abusé en termes de « continuité » étant d’ailleurs sur cet extrait où on est choqué d’y retrouver dès la 19ème seconde, le rythme principal de « Hope Dies With The Decadent » qui le rendait si sympa.
En écoutant avec attention, on notera néanmoins de subtiles différences, comme au niveau de la batterie. Car Shawn Cameron, dont la qualité de marteleur de fûts est globalement reconnue, se fait dorénavant plaisir en ouvrant plusieurs morceaux avec des roulements de toms et aime marquer l’entrée des
breakdowns par un petit coup de cymbale,
breakdowns pendant lesquels il mitraille moins qu’avant. L’arrivée de Fred Calderon (toujours aux effectifs en 2024) à la basse est discrète, même si son jeu se fait remarquer sur « In Coalesce with Filth and Faith » et que l’on apprécie son petit coucou à 2’28-2’29 de « Enthroned in Isolation ». Quant à Ryan Gudmunds qui rejoint l’équipe à la guitare lead, j’avoue que ça passe inaperçu. Peut-être que les parties de gratte étaient déjà écrites lors de son ajout au line-up ? Enfin, la durée des compos est plus courte, souvent sous les 3 minutes. Il serait tentant d’en conclure que cela a apporté en intensité mais ce n’est pas le cas, les chansons du 1er LP déboîtent tout autant.
« Mais alors », me direz-vous, « si le 1er album est bon et que le 2ème est dans une veine identique, cela devrait tout aussi bien sonner ». Oui mais non. Parce que malgré le changement de label (pour Victory Records), l’évolution des membres du groupe et quelques fantaisies, ce qu’il manque à ce 2ème long-format, ce sont des « tubes »
groovy et mémorables à l’instar de « Hope Dies With The Decadent », « Lie To My Face » ou « Slit Wrist Savior » du 1er essai.
Manque d’inspiration ? Probablement. Donc en réponse à la question introductive, je dirais simplement « Du déjà entendu, et pas tout à fait aussi bien », ce qui reste évidemment agréable à l’écoute pour les fans du genre et des bourreaux de San Diego.
Deux anecdotes en bonus :
• « Answers in Mourning » avait été utilisé sans autorisation pour une publicité de la société de chemins de fer anglaise Virgin Trains.
• Durant l’écriture de ce 2ème album, les musiciens vivaient tous au même endroit « parce qu’ils n'avaient nulle part ailleurs où aller » selon la confidence recueillie dans
l’interview avec Scott Lewis, le chanteur.
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