Toute personne en manque de
thrash metal façon « vielle école » et d’exotisme devra se pencher attentivement sur ce premier album des Péruviens de
LETHAL BLASTER. Non pas pour ses qualités musicales exceptionnelles, loin de là, «
Velocidad sangrienta » sentant encore trop l’amateurisme pour espérer attirer autre chose qu’une franche sympathie, mais cela n’est déjà pas si mal compte tenu de la concurrence ultra agressive dans cette niche musicale.
Un œil sur la pochette, nous avons tous tout compris : l’esprit des années 80 habite ces dix compositions, pour le meilleur et parfois pour le pire (le locataire ne paie pas toujours son loyer), à l’image des vocaux hauts perchés à partir du titre « Rey Velocidad ». Je ne comprends d’ailleurs pas vraiment cet écart de style car autant la première partie du LP donnait à entendre une approche très
D.R.I. /
SOZIEDAD ALKOHOLIKA, la langue du groupe facilitant ce rapprochement avec les Basques, autant la musique bascule ensuite dans un
heavy thrash qui fleure certes bon le cuir et les clous mais dont l’intérêt s’avère tout de même assez maigre. C’est dommage car lorsque les compositions s’inscrivent dans une veine purement
rétro thrash, je reconnais que l’auditeur se laisse facilement embarquer et, pour peu que sa main soit fermement agrippée à une canette de bière fraiche, le truc ferait facilement illusion. C’est l’été, plus personne n’a envie de s’emmerder avec des plans techniques qui prennent la tête alors que les premières chaleurs incitent à remettre des shorts en dépit de nos mollets de coq, blancs et velus. C’est bien légitime.
Par conséquent, si
LETHAL BLASTER mérite amplement son étiquette
New Wave of Old School Thrash Metal, comme je ne suis plus trop dans le délire de gueuler « apéro », que je n’ai rien à secouer sur mon crâne et que, finalement, je n’ai jamais été vraiment amateur de cette nostalgie d’une époque que j’ai pourtant partiellement connue mais qui ne me manque pas vraiment, je pense que je vais ranger la formation au rayon des plaisirs furtifs, pour ne pas dire coupables ou solitaires. Il y a un soliste qui tire bien son épingle du jeu, la production est somme toute très correcte, on appréciera toujours ces bons vieux riffs en allers-retours saccadés mais l’inspiration artistique s’avère trop inégale pour retenir durablement l’attention. À ce stade de la compétition, il me semble qu’un simple EP aurait largement fait l’affaire, si toutefois il ne s’était orienté que sur la partie la plus agressive laissant de côté les vocaux aigus. Là, il y a plus de quarante-cinq minutes au compteur, c’est trop, beaucoup trop selon moi, pour un groupe certes méritant qui ne lésine ni sur l’énergie, ni sur l’intégrité mais dont les perspectives en dehors de ses frontières me laissent à ce jour perplexe. Nous ne sommes cependant pas à l’abri d’une surprise : il suffit d’un titre qui fait la hype et une carrière est lancée, regardez
METALLICA dans
Stranger Things…
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25/06/2024 14:42