Cela fera bientôt 25 ans que ce groupe allemand malmène la scène, malmène les auditeurs, malmène le black metal lui-même… Evidemment toujours tenu par le très dérangé Martin Lang,
TODESSTOß n’a cessé de créer une musique dérangeante, accompagnée de vocaux torturés déchirants et enrobée dans des visuels malsains. Je me sens toujours obligé de rappeler cette photo sur laquelle notre homme est attablé devant une assiette pleine d’excréments, mais il n’a pas toujours opté pour des scènes scatophiles. L’art naïf l’a beaucoup inspiré pour la plupart de ses pochettes, et ses deux derniers visuels en date optaient pour des photos bien mises en scène. Cette fois-ci, 7 ans après
Ebne Graun, il revient à du design, avec ce petit personnage qui tente de gravir une colline sur laquelle l’attendent d’autres petits bonhommes qui tendent les bras vers lui. Ça va, ce n’est pas laid, c’est même plutôt sage quand on connaît les habitudes du groupe.
Par contre il ne va pas falloir imaginer que Lang s’est assagi musicalement. Il est toujours à l’origine de compositions étranges, acides, gênantes, désagréables mais avec un charisme mystérieux. Les 6 pièces de ce « décret de désamour » perturbent l’oreille et la cervelle. La démarche est encore une fois celle d’un artiste à la recherche de la meilleure façon de représenter musicalement ses sentiments intérieurs. La peur côtoie le mal-être, l’ennui et le désespoir. Le voyage est douloureux, mais il est également intéressant à contempler. Le dépressif, le doom et l’expérimental sont les outils utilisés pour bâtir une heure de prison mentale malaisante.
L’album est dur à apprécier en une seule écoute, il donne l’impression de sucer du sable, de sauter en parachute sans parachute, de se promener nu dans une cour de récré d’une école primaire. Et de se frotter les yeux pour remarquer qu’en fait le sable était du sucre en poudre, que le parachute était bien sur notre dos, que nous étions nu mais dans notre douche… Il y a vraiment ce jeu de « plaisir » / « déplaisir » qui joue tout du long, et on se demande sans cesse si l’on apprécie ou si l’on déteste ce que l’on écoute. Comme toujours, écouter
TODESSTOß, c’est être testé, c’est être interrogé. Et pour nous compliquer la tâche, le groupe n’hésite pas en plus à tout remuer, lentement, précisément, méthodiquement, allant même jusqu’à allonger « Ghulismus » à 24 minutes. Mais soyons sincère, toutes les pistes sont tellement étranges que l’on ne distingue plus ce qui est un morceau et ce qui n’en est pas un. Ces 24 minutes auraient très bien pu être 6 morceaux compilés en un…
Bref, « bon courage ! » ou « bon voyage ! », les deux pourraient convenir avant d’écouter cet étrange et perturbant 9ème album !
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