TODESSTOSS est un groupe qui peut paraître dérangé. Non seulement sa musique mais son univers sont atypiques. A l’extrême. Depuis 2000 il s’applique à créer quelque chose d’unique et brise totalement les codes du black metal. Décrire le résultat avec précision est à la fois impossible et inutile. Trois exemples, trois comparaisons, trois rapprochements pourraient peut-être donner une infime idée de ce à quoi ressemblent ces Allemands sur cette nouvelle galette de trois titres. Trois titres qui vont à nouveau être durs à digérer puisqu’ils totalisent une heure et quart. « Verwehung » fait 28 minutes, « Narbenkäfig » en fait 34 et « Strom der Augenblicke » 12...
Alors avant tout, je pourrais expliquer le black de
Hirngemeer par une comparaison assez dégueulasse. C’est un grand verre de lait. Cela en a en tout cas la couleur et la texture. Mais porté à la bouche, on ne reconnaît pas vraiment le goût. Parce qu’une bonne louche de sperme y a été ajouté.
TODESSTOSS c’est un verre de lait et de sperme. Désagréable, surprenant, écœurant. Mais en y réfléchissant bien, c’est peut-être bien l’un des attraits du black. L’une de ses composantes qui a été oubliée par beaucoup de groupes qui ne font que jouer du black à la « manière de ». Ce groupe-là dérange, ne va pas jouer ce que vous attendez !
Il respecterait donc plus le black avec sa musique décalée ? Sans doute, mais dans l'esprit surtout. Un exemple plus parlant : vous vous souvenez du Ice Bucket Challenge, ce défi qui voulait qu’on se verse un seau d’eau glacée sur la tête ? Et bien cet album est un Ice Bucket dans lequel la glace à été remplacée par de la merde fraîche. Il y a un effet maso dans l’écoute. La voix est horrible, volontairement stridente, pleureuse, laide. Les musiciens martyrisent leurs instruments en donnant l’impression d’improviser. Sur le premier morceau un fou souffle dans un harmonica. La musicalité est assassinée, les mélodies rares. Le temps s’est suicidé. Dégoût profond. Logique à part, mais logique tout de même.
Car
TODESSTOSS est tout de même un artiste. Il y a bien quelque chose d’attirant dans son travail. Certains y seront sûrement sensibles. Comme certains sont sensibles à la danse ou à l’art contemporains. Beaucoup doivent penser comme moi que « exposer ses crottes de nez et leur donner un nom » est à la portée du premier imbécile venu, mais les amoureux de ces petits jeux nous préciseront toujours que c’est « l’idée » qui est importante. Que c’est le fait d’avoir donné du sens à ce qui ne semblait pas en avoir qui fait l’intérêt de la chose. C’est un peu ce qui se passe avec ce nouvel album. On peut trouver le style affligeant mais aussi féliciter l’audace...
Trois exemples qui vous ont peut-être titillé. C'est à peu près tout ce que je peux faire pour décrire l'indescriptible. Pour le style, c'est black dépressif, c'est black contemporain, c'est black expérimental... Sinon, voici quelques anciennes pochettes et photos du groupe pour vous convaincre de fuir véritablement ou au contraire de courir essayer un titre.
Le caca c’est délicieux :
Le premier album que j’ai écouté du groupe,
Würmer zu weinen de 2008.
« Devine ce que je veux transmettre comme message ! »
Encore un exemple de l’état d’esprit du groupe :
Personnellement je suis assez mitigé. C’est une évidence, je ne pourrai pas écouter l’album en boucle. Un seul titre en entier est déjà bien éprouvant à écouter. Par contre je lui reconnais un certain charme, un petit quelque chose qui m'oblige à y retourner de temps à autres. Une envie aussi difficile à réfréner que celle de sentir ses chaussettes après avoir fait du sport. On sait que ça va puer, mais une force nous pousse à vérifier...
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