Une esthétique raffinée, des musiciens expérimentés (dont un guitariste d’
ORAKLE), tous les voyants semblent être au vert pour que ce premier album d’
USQUAM soit une pleine réussite, après un confidentiel EP («
Reborn ») paru en 2021. Et, effectivement, il faudrait faire beaucoup d’efforts pour ne pas se montrer enthousiaste à l’écoute des neuf compositions d’«
Ex Nihilo ».
Certes, le
black metal d’obédience mélodique proposé par le quatuor (qui semble ne pas avoir de batteur, pas même de session) s’inscrit dans la modernité : le son, le
riffing, la façon de chanter de
Jessy Christ portent la marque de leur époque, avec cependant quelques tics qui me rappelleront
ANOREXIA NERVOSA du temps de
« Redemption Process », en moins emphatique question usage des claviers. Cela tiendra plus à une question d’ambiance, d’emprunts vocaux, d’intonations, de chœurs… Le tout s’avérant extrêmement efficace, la formation faisant le choix d’une musique principalement frontale, rapide et puissante, à l’exception d’un « Arcana nox » par exemple dont la pesanteur apportera un brin de théâtralité bienvenue et rompra la peut-être trop grande linéarité des autres titres. Je mets d’ailleurs moi-même un bémol à cette assertion car chaque titre, en dépit de tempos similaires, se verra complété d’éléments différenciants : qui d’un solo, qui d’un arpège, qui d’une ambiance antique… Chacun à tour de rôle expose un détail de l’ensemble, avec élégance et pudeur.
Il me semble évident que le label
Source Atone Records a été fine mouche en signant les Parisiens car ce premier LP porte tous les stigmates du talent. Au-delà de la qualité de l’enregistrement et de son esthétique impeccable, c’est bien par la force de ses arguments musicaux qu’
USQUAM parvient à convaincre l’auditeur. Il y a la technique, la fureur des
blasts, un usage parcimonieux des arrangements, une forme de beauté froide qui attire autant qu’elle glace et dont le potentiel artistique a déjà de quoi rivaliser avec les grands espoirs de la scène européenne.
Nous pourrons également relever le rôle prépondérant des parties solos d’
Eithenn, je n’y connais pas grand-chose mais elles me plongent dans des ambiances à la
NILE, à confirmer s’il s’agit de la gamme pentatonique égyptienne, c’est en tout cas le sentiment qu’elles me procurent. D’ailleurs, c’est sans doute le seul reproche majeur que je pourrais faire à cette sortie : je trouve les parties purement instrumentales insuffisamment poussées, avec trop de place accordée au chant, alors que les musiciens disposent du niveau nécessaire à la création de tessitures plus riches, plus étoffées. Cela dit, il ne s’agit que de l’avis d’une oreille subjective, la formation n’entend pas proposer d’éléments plus progressifs ou techniques, mettant avant tout l’accent sur le
punch ainsi que la fluidité. Ils ont raison, brider une vocaliste pareille serait malheureux car, parmi toutes les chanteuses extrêmes qui me viennent en tête, du moins en
black metal français, elle les défie toutes.
Grosse sortie donc que ce «
Ex Nihilo » pour un groupe dont nous devrions entendre parler dans un avenir que j’espère proche. Je ne m’inquiète pas au sujet de la qualité des concerts qui devraient suivre et croise donc les doigts pour avoir l’occasion de les voir rapidement car les premiers LP de cette envergure sont rares, étant d’autant plus émoustillé que ce n’est en général pas le genre que j’affectionne le plus.
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