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Deadguy - Near-Death Travel Services

Chronique

Deadguy Near-Death Travel Services
Si on m’avait dit qu’en plus de fouler à nouveau les planches du monde entier (enfin façon de parler), les Américains de Deadguy rempileraient en studio dans le but d’enregistrer un nouvel album, je ne l’aurais probablement pas cru. C’est pourtant désormais chose faite puisque le groupe qui a trouvé refuge depuis quelques mois chez Relapse Records vient de sortir il y a une dizaine de jours son deuxième album, un disque étrangement intitulé Near-Death Travel Services (une petite blague d’initiés sur le fait que nos vieux lascars ne sont plus vraiment dans leur jeunes années) qui succède ainsi à l’excellent Fixation On A Co-Worker paru tout de même trente ans plus tôt. Bref, "what a time to be alive" !

Malgré un enthousiasme non feint à l’égard de ce retour inespéré, je réalise en écrivant cette chronique que plus je regarde cet artwork et plus je le trouve assez quelconque. Pris dans son ensemble, celui-ci ne me dérange pas outre mesure et j’ai même tendance à le trouver plutôt cool mais en le scrutant de près ce n’est plus tout à fait la même chanson. J’imagine bien que cette composition dans son ensemble est un moyen pour les Américains d’exprimer un ressenti, une frustration ou un sentiment face à la dégringolade du monde mais entre la présence de cet ours brun en plein désert, cette voiture fumante posée là dans son coin, ce petit logo diabolique et cette impression sous-jacente de collages Photoshop passant plus ou moins inaperçus, le fait est que cette illustration n’est finalement pas du meilleur goût. Ce qui l’est en revanche bien davantage, c’est cette production signée des mains de Steve Evetts qui, trente ans après sa dernière collaboration en studio avec Deadguy, remet une fois de plus le couvert pour un résultat certes un petit peu plus moderne mais étonnamment assez proche du travail effectué à l’époque sur Fixation On A Co-Worker.

Comme souvent avec ce genre de retours inattendus faits généralement en grande pompe après plusieurs décennies d’absence, c’est évidemment avec un soupçon de réserve que j’ai accueilli la nouvelle de ce comeback inespéré. Car malgré tout l’amour et l’intérêt que je porte à Deadguy, difficile de ne pas craindre un retour vidé de sa substance et de sa pertinence après trente ans passés à végéter... Cependant, il faut aussi savoir laisser sa chance au troisième-âge puisque, ce nouvel album en est la preuve, nos Américains sont encore capables de nous régaler et même de surpasser nos espérances.

Car sans vouloir vous gâcher la surprise si vous ne l’avez pas encore écouté, Near-Death Travel Services est un album incroyablement efficace qui à défaut de placer Deadguy sur de nouveaux sentiers, le ramène exactement là où il s’était arrêté en novembre 1995 avant que le line-up original (en tout cas celui derrière Fixation On A Co-Worker) ne s’effrite. Le groupe de New Brunswick renoue ainsi sans trop de surprise mais pour notre plus grand plaisir avec ce Hardcore tendu et nerveux grâce auquel celui-ci s’est bâti une solide réputation. Ainsi, outre des morceaux toujours aussi directs dont la durée est comprise entre deux et quatre minutes, on va retrouver sur ce nouvel album tout ce qui distingue Deadguy depuis le début de sa carrière et fait de lui l’un des précurseurs de ce que l’on appelle le Hardcore Chaotique.
Un ADN fort qui passe notamment par les riffs affûtés de messieurs Keith Huckins et Chris Corvino. Entre fulgurances Punk / Hardcore simples mais néanmoins hyper efficaces ("Barn Burner" à compter de 0:28, "Cheap Trick" à 1:41, "Wax Princess" à 0:16...), relents d’une scène Thrash aujourd’hui grisonnante (les deux premiers tiers de "New Best Friend", "The Alarmist" 0:26, "The Long Search For Perfect Timing" à 2:31...), passages plus complexes, bruyants et torturés ("Kill Fee", "Cheap Trick", "The Forever People", "Knife Sharpener"...) et séquences beaucoup plus lourdes et menaçantes ("Kill Fee" à 1:17, le dernier tiers de "New Best Friend", "War With Strangers" qui met la pédale douce mais plombe l’atmosphère d’une tension menaçante...), les deux hommes ont parfaitement su renouer avec ce qui faisait le charme de Deadguy dans les années 90.
Et la bonne nouvelle est qu’ils ne sont pas les seuls à étinceler. Alors que derrière les fûts Dave Rosenberg cravache sans sourciller et change de rythmes comme bon lui semble en insufflant au passage une bonne dose de groove à l’ensemble, la basse de Jim Baglino gronde à la manière de ces formations Noise qui ont toujours eu le bon goût de ne jamais laisser cet instrument de côté. Mais c’est surtout Tim Singer qui une fois de plus impressionne par sa prestation. Vraisemblablement peu sujet aux affres du temps (celui-ci semble en effet n’avoir eu aucune incidence sur le timbre, la puissance et l’explosivité de ses vocalises), l’Américain nous revient aussi énervé qu’il l’était il y a trente ans. Une voix toujours aussi tendue qui n’a absolument rien perdu de son abrasivité, de sa hargne et de sa capacité à nuancer et moduler ses interventions sur des paroles toujours aussi cinglantes et justes : "All my friends, they fly too high. Just to get burned. But it looked like fun, so I gave it a try. Danger tastes so good. Yeah, it always does the first time. What could go wrong ? We gave them wings with nowhere to fly. Gave them broken wings and told them to jump."

On ne va pas se mentir, voir Deadguy revenir aussi en forme après trente ans d’inactivité studio tient presque du miracle. Le groupe a d’ailleurs tellement réussi à bluffer son auditoire que certains considèrent déjà Near-Death Travel Services comme le meilleur album de la formation. Une position qui s’entend et se comprend aisément à l’écoute de ces onze nouvelles compositions mais qui à mon sens aura oublié une chose importante, le statut fondateur de l’excellent Fixation On A Co-Worker qui à l’époque a servi de base à bien des formations de Hardcore Chaotique. Dans tous les cas, ce retour inattendu et inespéré est effectivement couronné de succès et permet au passage de remettre l’église au milieu du village en rappelant à ceux qui en doutaient ou qui auraient découvert Deadguy tardivement qu’il est un groupe majeur qui n’a certainement pas volé sa réputation et qui surtout mérite un petit peu plus de reconnaissance pour avoir ouvert la voie comme il l’a fait et pour continuer à donner au genre après tant d’années autant de pertinence. Bref, bien joué messieurs !

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Deadguy
Hardcore
2025 - Relapse Records
notes
Chroniqueur : 8.5/10
Lecteurs : (2)  8.25/10
Webzines :   -

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Deadguy
Deadguy
Hardcore - 1994 - Etats-Unis
  

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Knife Sharpener
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Deadguy

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tracklist
01.   Kill Fee  (02:48)
02.   Barn Burner  (02:55)
03.   New Best Friend  (04:11)
04.   Cheap Trick  (02:29)
05.   The Forever People  (04:09)
06.   War With Strangers  (03:49)
07.   Knife Sharpener  (02:09)
08.   The Alarmist  (03:19)
09.   The Long Search For Perfect Timing  (02:51)
10.   All Stick & No Carrot  (03:25)
11.   Wax Princess  (04:17)

Durée : 36:22

line up
parution
27 Juin 2025

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