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Unmerciful - Devouring Darkness
Chronique
Unmerciful Devouring Darkness
Malgré son ancienneté et la qualité de son line-up il faut bien reconnaître qu’UNMERCIFUL n’est pas le nom qui vient en premier quand on pense au Brutal Death américain, la faute à de nombreux mouvements de personnel qui ont ralenti sa carrière ainsi qu’à une discographie peu fournie et inégale. En effet si son retour aux affaires avait été couronné de succès avec l’excellent
« Ravenous Impulse » cette bonne dynamique s’était ensuite malheureusement enrayée à cause d’un
« Wrath Encompassed » très mitigé, et indigne du niveau de ses auteurs. Car outre une production infâme où la compression et la manque de puissance étaient à l’honneur, l’ensemble était aussi plombé par des compositions qui manquaient d’allant et donnaient la sensation que les gars jouaient en pilotage automatique sans envies ni idées... du coup il était clair que ce nouvel opus allait être décisif quant à leur avenir commun sur le marché. Pas question en effet de reproduire deux fois la même erreur au risque de disparaître définitivement des radars, et de fait on était curieux de voir si ce loupé était lié à un coup de mou passager ou bien réellement durable, tant on sait que le désormais quatuor (le guitariste Justin Payne ayant mis les voiles depuis quelques temps) en a logiquement encore sous la semelle et sait se montrer féroce quand il se bouge le cul.
Et le moins que l’on puisse dire c’est que musicalement c’est plus convaincant même si ça reste quand même loin de ce qu’a pu proposer l’entité dans un passé proche, surtout que du côté du son on a encore droit à quelque chose de synthétique et étouffé absolument sans âme... tant les riffs ont du mal à émerger au milieu d’une batterie en mousse qui ne rend pas grâce au boulot titanesque effectué par Trynt Kelly. On va s’apercevoir de tout cela dès les premiers instants de « Miracle In Fire » qui malgré sa grosse densité technique aux nombreuses variations va être rapidement dézingué par ce criant manque de couilles, ce qui se révèle regrettable tant on sent que ce titre aurait eu mieux à offrir avec plus de profondeur sonore. Si l’on passera rapidement sur le décevant et poussif « Unnatural Ferocity » en revanche la suite du contenu proposé va se montrer à la hauteur... si l’on arrive à passer outre ce mixage foireux, en effet il suffit d’écouter « Malice Unbound » pour en être pleinement convaincu vu qu’ici ça joue sur la grosse alternance en mode classique mais efficace, surtout qu’on y entend un bon groove communicatif du plus bel effet qui amène de la densité à une plage balisée à l’extrême. Après cette déferlante en règle « Devouring Darkness » va montrer une vision plus sombre et angoissante de par sa rythmique plus massive et moins marquée sur l’explosivité, cela se faisant ainsi au profit d’une montée en pression progressive où la lourdeur suffocante ne relâche son étreinte qu’en de rares occasions pour un rendu franchement réussi malgré quelques longueurs évitables. En revanche on n’a rien à signaler de négatif du côté de « Relentless Malevolence » qui va se montrer redoutable de par sa brutalité exacerbée qui ne fait pas de quartier durant sa courte durée d’existence, avec là encore une grosse envie d’en découdre et d’aller faire un carnage à proximité... à l’instar de la reprise fidèle de « Vomit You Out » d’ORIGIN, sympathique au demeurant mais à l’intérêt franchement limité.
Heureusement la suite proposée va faire oublier ce petit faux-pas avec tout d’abord l’impeccable et technique « Infernal Conquering » où l’équilibre entre violence infamante et lourdeur rampante est permanente, aidé en cela par des accents groovesques toujours bien là histoire de faire bien mal aux nuques et aux cervicales. Et si cette compo donnait le ton la doublette « The Reaping » / « Voracious Lunacy » va conserver cette même base de construction tout en allant plus loin, via de nombreuses cassures calées entre les accélérations furieuses et ralentissements pachydermiques joués avec fluidité et une relative simplicité... même si la technicité reste quand même élevée mais sans jamais aller trop loin dans l’écoeurement. Du coup on ne tiendra pas rigueur de l’ennuyeuse conclusion (« Vengeance Transcending »), qui hormis se répéter en boucle n’amène rien de plus à un ensemble malgré tout relativement intéressant bien qu’imparfait... et vu le pedigree des membres on ne peut que le regretter.
Si ça se montre plus inspiré que précédemment on ne peut pas dire que ce disque soit cependant indispensable tant ça manque de morceaux et passages marquants, et hormis compléter la discographie des fans il est évident que tout cela ne ressortira de son étagère qu’en de rares occasions... d’autant plus qu’avec cette bouillie auditive écouter l’ensemble d’une traite va être une tâche ardue. On aura donc compris que ça n’est pas encore cette fois que la bande va devenir un incontournable du style, et cela est franchement énervant tant on sent que celle-ci n’a pas forcément tenu compte des remarques antérieures et qu’elle se contente trop souvent de réciter ses gammes... certes avec brio mais au risque de tomber dans la facilité comme c’est parfois le cas ici. Du coup on a un sentiment ambivalent une fois terminée l’écoute... à la fois satisfait d’avoir un combo qui remonte un peu le niveau mais aussi pas suffisamment pour qu’on ait envie de prolonger plus longtemps l’expérience... ce qui fait qu’on cherchera chez quelqu’un d’autre ce registre bien bourrin joué l’ancienne et efficace, et il y a de bonnes chances qu’on y parvienne... tant pis pour les gars du Kansas qui pourraient bien définitivement le regretter à l’avenir, mais ça ne sera pas faute de les avoir prévenus de nombreuses fois.
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