Lord Belial, groupe figurant parmi le cercle maudit de ceux tombés dans les limbes de la seconde zone (et même parfois moqués) après un coup de maître, ce vénéré
Enter the Moonlight Gate en 1997. Sept autres albums suivront à la qualité en dents de scie (discographie chroniquée sur votre webzine vénéré), mais aucun (dont une certification No Fashion Records pourtant) n’arrivera à égaler ni même à réellement tendre à leur deuxième œuvre. Mis en pause en 2015 (soucis de santé et motivation), la bande suédoise suit le mouvement de ses anciens camarades ressuscités (Mörk Gryning, Sacramentum) pour se reformer cinq ans plus tard (la crise de la cinquantaine ?). Ici le trio reprend exactement ce qu’il avait laissé sur le très bon
Rapture : label, artwork (Mike Hrubovcak), production (Andy LaRocque) et évidemment metal “noir de la mort”.
Reprenez ma chronique précédente,
Unholy Trinity suit les lignes de son aîné. Toujours cet aspect brut de décoffrage (la résurrection du groupe Vassago a joué), batteur frappant ad-lib comme un forcené (oreilles fines mieux ne vaut pas se focaliser dessus), hurlements complètement écorchés de Thomas et des guitares mixées au rendu plus “raw”. Pas de réelle soufflante malgré tout (le son d’Andy LaRocque n’aidant pas) et même parfois un sentiment décérébré du pauvre (“Blasphemy”). Sauf que les compositions ne suivront aucun schéma binaire, les Suédois ayant toujours cette appétence pour placer une mélodie et une certaine atmosphère. Entre deux vagues virulentes, on remarquera des nappes de claviers plus présentes et davantage de breaks…Quitte à faire du symphonique (“Serpent’ Feast”). Clairement à des années lumières des années 90, mais même par rapport au Lord Belial des années 2000 (
The Seal Of Belial). Frissons ? Pas vraiment. Côté accroche alors ? La galette s’écoute sans broncher, le boulot est là. Quelques passages redoutables de côté, je pense principalement au hit “The Whore” (ce break ! “Open the gates of Babylon!” et ce final dantesque) ou au ravageur “Scornful Vengeance” (ah ces soli de Pepa !), cela semble pourtant moins mémorable que d’habitude. “Serpent’ Feast” ou “In Chaos Transcend” feront un peu cheap, des chutes de studio de
Rapture ? L’exemple le plus flagrant de ce manque d’inspiration, le sample de Charles Manson repris des milliards de fois (“Antichrist”)...
Unholy Trinity réitère quasiment trait pour trait ce qui avait été laissé sur
Rapture (les deux albums ayant été composés dans la foulée), mettant le curseur plus en avant sur certains passages virulents ou ambiancés. A l’instar des derniers Necrophobic ou Naglfar moins inspirés, la musique est globalement en demi-teinte, que ce soient les mélodies, la violence ou l’atmosphère, l’album demeure malgré tout fluide et solide. Comme son prédécesseur (l’effet “retour surprise” en moins), je ne sais pas si la galette passera l’épreuve du temps car après avoir laissé l’album reposer deux semaines (vacances), le déclic n’opère pas. L’espoir d’un grand Lord Belial ne faiblit pas.
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