Triste réalité. Mon carton de vieilleries black/death suédois oubliées s’amenuise, bientôt la fin de belles découvertes obscures « nineties » chers lecteurs… Ici, Raise Hell et son black/thrash actuel assez médiocre parleront peut-être à certains (voir la chronique de
City Of The Damned par Keyser), pourtant le groupe aura débuté dans la mouvance de Dissection et Sacramentum sous le nom In Cold Blood dès 1995 (après Frost, Vinternatt, Frozen In Time, Forlorn) pour se transformer finalement en Raise Hell peu de temps avant la sortie de
Holy Target (problèmes de droits d’auteur réglés). Parmi les CV connus, la bande de Stockholm compte dans ses rangs le batteur Dennis Ekdahl (Thyrfing, ex-Sins Of Omission, ex-Mystic Prophecy). Du black/death suédois couplé au triptyque « Nuclear Blast / studio Abyss / Necrolord » (??? Son pire dessin à mon humble avis), difficile de ne pas esquisser un sourire malsain de plaisir avant l’écoute de ce premier album.
Cible sainte verrouillée. Bombardement incessant de décibels en approche : riffs triple couche écrasants, batterie virulente intense et hurlements contre l’église comme armes de guerre. Une stratégie prosaïque mais redoutable. Pour lancer l’offensive démoniaque, une production (sans rides) du studio Abyss « too much » typique (son atomique compressé) qui colle au siège et faisant écho à ses réalisations suédoises de l’époque, du black/death mélodique vindicatif (The Moaning, Withered Beauty) voire carrément au brutal black (Dark Funeral, Marduk, Setherial, The Abyss) sur de nombreux passages bestiaux (« Black Visions » et « Mattered Out » en tête). A écouter très fort donc. Mais ce qui sautera de suite aux oreilles au-delà des ficelles de Jon Nödtveidt, ce sera une forte appétence au vieux thrash (Merciless comme référence) à l’instar de l’évolution de Sacramentum (
The Coming Of Chaos) ou Swordmaster (
Postmortem Tales). Un aspect qui prendra le dessus sur leur prochaine œuvre.
Sous ce déluge éprouvant (41 minutes sans le moindre temps mort), les voici, colonne vertébrale du black/death suédois, cachés entre les blasts interminables, ces leads glacials parfois teintés néoclassique simples mais indécrottables : le trio fatal « Raise The Devil », « Beautiful As Fire » et « Holy Target » ou « Superior Powers » sauront sustenter les fins gourmets. Des mélodies entêtantes en tremolo parfaitement calibrées qui permettent de reposer nos tympans en surchauffe mais aussi de retenir notre attention. Une attention qui vacillera... La faute tout d’abord à un chant du guitariste manquant cruellement de puissance, masqué dans ce maelstrom auditif ainsi qu’à une musique aux passages trop génériques et trop « empruntés », tout particulièrement en milieu d’album (« Legions Of Creeps » et « The Red Ripper »). Dommage que Raise Hell n’ait pas d’avantage pousser son caractère « subtil » en levant le pied « primitif » et en proposant d’avantage de mélodies haut de gamme.
Raise Hell (toujours actif) changera radicalement de genre lors du prochain opus
Not Dead yet et fera oublier ses origines black/death à beaucoup (moi inclus). Certes rien de réellement marquant sur ce
Holy Target et une sérieuse baisse de régime en milieu de parcours. Mais un bloc sonore ravageur et mélodique à la sauce suédoise 90 qui s’ajoutera à notre dossier de 2007 (déjà). Les adeptes sauteront évidemment dessus, les amateurs de black suédois devraient eux aussi y trouver leur compte.
3 COMMENTAIRE(S)
17/12/2014 23:22
C'est ce genre de black death suédois qui m'a fais rentrer dans le black à proprement parlé donc c'est toujours beaucoup de nostalgie lors de telles découvertes!
J’espère qu'il t'en reste encore quelques autres en réserve...
17/12/2014 19:24
17/12/2014 16:40