Je l’avais un peu trop vite oublié ce
one-man band normand, alors que les vapeurs entêtantes de
« Doska Og Vintey », le premier LP paru l’année dernière, hantèrent durablement mon logis… Aussi est-ce une vraie belle surprise que de voir le groupe revenir aujourd’hui avec un nouvel album, «
Lassahr », toujours aussi inspiré en termes de
black metal mélodico-atmosphérique. Et si je ne me montre guère enthousiasmé par l’illustration de la pochette, ne goûtant guère le visage grimaçant de l’arbre ou encore la petite bestiole qui sommeille à ses racines, ce ne sera pas cela qui doit nous empêcher de partir à la rencontre de ces sept nouvelles compositions (huit en comptant le
bonus track « Nahlann ») car, là, nous sommes indubitablement face à quelque chose de vraiment sérieux : une pièce mystique, criarde, dont les influences pourront sans problème aller se chercher à l’aube des années 2000. Une belle époque n’est-il pas ?
À ce titre, cette fournée 2025 a gagné en violence. C’est du moins le sentiment que me renvoie ce choix d’une production salie, aigue mais je ne pense pas que cette impression auditive soit uniquement redevable à un choix de sonorisation bien que cela y contribue indéniablement. En effet, si l’on compare à la sortie précédente, les moments acoustiques, le calme pastoral des vocaux clairs, ont quasiment disparu au profit de blasts plus appuyés, de chants plus extrêmes et, globalement, d’une vitesse accrue à l’image de l’enchaînement féroce « Irannon » - « Sohrr ». Certes, des instants apaisés subsistent, au cours de l’ambient instrumental « Nunn » notamment, mais ils me paraissent de plus en plus superflus au regard de l’aura que dégagent les autres chansons : ce n’est clairement plus cela que j’ai envie d’entendre lorsque j’écoute du
DOSKA. Désormais, je ne veux que du
black pur, légèrement
raw, guerrier, froid, rapide, implacable car c’est là que l’inspiration du compositeur tourne à plein régime, c’est là que l’homme dévoile ses talents les plus émotionnellement inspirants. Je comprends l’envie, voire la nécessité, de glisser des phases de repos mais non ! Parce que je l’aime profondément ce parfum d’
ISENGARD qui se dégage d’« Oromh » par exemple, parce je la chéris cette saveur unique des années où j’étais encore jeune et que, en définitive, je commence à en avoir soupé des plages atmosphériques, et ce même si «
Lassahr » dure près d’une heure…
Soixante minutes ?
Aarunda nous gâte particulièrement sur le dernier tiers du disque avec trois morceaux étant tous aux alentours des dix minutes, tu te retrouves vite avec un gros pavé à digérer. Mais lorsque le talent est là, les onze minutes de « Derschannath » passent facilement, c’est dire le niveau auquel est aujourd’hui parvenu le compositeur, convoquant sans vergogne des éléments
heavy doom pour prêter main forte aux aspects
black metal, voire
progressifs dans la complexité des structures ou la prolifération de solos, le résultat atteignant une forme de grandeur musicale que le premier jet n’avait fait qu’effleurer en dépit de sa déjà haute qualité.
Un signe qui ne trompe pas, ce sont les invités présents :
Déhà (au mastering mais également en tant que musicien) ainsi qu’
Erroiak, deux figures du
BM qui n’ont pas l’habitude de se fourvoyer dans des concepts misérables… Et rien dans cet album ne viendra ternir la justesse de leurs choix car, titre après titre, ma certitude d’être face à l’un des grands moments de
black hexagonal de l’année se renforce, projet dont la seule faiblesse, à mon sens, est ce « Nunn » dispensable bien que cohérent. Cependant, je découvre surtout avec
DOSKA un groupe intelligent, capable d’évoluer, de gommer les quelques rares faiblesses du passé tout en allant vers de nouveaux territoires, plus sombres, plus agressifs et qui savent réveiller les passions les plus noires. Encore une fois, dommage que l’habillage soit si peu attirant car le contenu frôle la perfection dans son registre « amateur », sachant que je dis cela sans perfidie aucune : nous sommes sur un LP indépendant, certainement auto-financé, le résultat étant largement au-dessus de bon nombre de trucs signés, pas vraiment étonnant de la part d’un mec qui a également lancé
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