Onheil - Razor
Chronique
Onheil Razor
Les Allemands de Cyclone Empire font partie de ces labels prometteurs qui montent sereinement, en témoigne le nombre de signatures et de sorties de qualité ces deux dernières années (on retirera gentiment le récent et vilain The Grotesquery). Pour ce coup là je pensais avoir à faire à un groupe de « suicidal black » à la vue des photos promos bien « evil », du nom du groupe ou de l'artwork de ce premier album Razor (ça me fait d'ailleurs penser qu'il faut que je rachète des lames). Pourtant les Néerlandais de Onheil œuvrent dans un black metal ultra mélodique hommage à la scène suédoise des mythiques années 90. Formé en 1999, Onheil se concrétise vraiment en 2007 lorsqu'il fusionne avec les modestes Martyr (rien à voir avec les ovnis techniques Québécois). La bande enregistrera un promo qui alertera quelques labels, dont justement Cyclone Empire.
Tangent entre le death mélodique et autres joyeusetés black/death estampillées du regretté No Fashion Records (quasi-entièrement chroniquées par votre webzine et votre disciple « baywatch » préféré) et consorts (Naglfar en tête), Razor semble être du pain béni pour mes oreilles (vous connaissez mes goûts) et ceux vouant un culte pour la scène extrême mélodique suédoise. Et les mélodies sont bien présentes ! Redoutables et éparpillées sur ces 47 minutes, la bosse dans le pantalon sera bien visible : « Nemesis Light Fading » (imparable), l'énervé « As Hope Dies », « Penetration Of Innoncence » (et son sample de film porno seventies), « Rain Of Fire » (titre majeur) ou encore « From Above » (tout droit sorti d'un « old » In Flames) s'agripperont sans relâche à votre pauvre tympan. A la manière d'un Iron Maiden, Onheil a la particularité d'être composé de trois guitaristes et autant dire que le mur du son est franchi, soutenu par une production bien puissante au Final Focus Studios (studio de Bart Hennephof de Textures).
Les Néerlandais excellent dans le riff titilleur mais ils le feront malheureusement avec une certaine retenu. « Nemesis Light Fading » lance la machine Razor et laisserait penser à un enchaînement de titres du même acabit. Et effectivement il y en a mais lorsqu'Onheil s'essaye à jouer autre chose qu'un simple « tribute » scandinave, le groupe peine à trouver son style. A rallonge et sans point d'accroche (« The Fallen Kingdom » ou « Day Of Departure »), il faudra atteindre une mélodie entêtante ou un tempo furax pour recaler ses esgourdes sur la musique de la bande. De plus composé de trois guitaristes, on n'aurait pas craché sur un « battle » de leads/soli ou tout simplement sur quelques arrangements pour donner une plus grande saveur à la chose. Bien heureusement les compositions n'ont franchement rien d'amateurs et le niveau technique des musiciens est plus qu'appréciable.
Pot pourri de la scène suédoise des années 90, ce Razor devrait redonner le sourire aux adeptes de metal extrême mélodique, le lot de mélodies étant plus que conséquent et la musique en tout point carré. Malheureusement aucune touche personnelle et une galette au final bien trop inégal pour prétendre à retenir notre attention bien longtemps. Ceux ayant une culture black/death suédoise modeste (sans dénigrement quelconque) tomberont sous le charme, pour les autres cela donnera surtout envie de ressortir ses vieilleries (je vous invite à jeter un œil à notre dossier « black/death suédois »). Une mention « Peut mieux faire » pour Onheil. On attend la suite.
| Mitch 6 Février 2010 - 1758 lectures |
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