Oui, mettez donc de côté cet odieux artwork de Raul Gonzalez (Gorephila, Horrendous, Morbus Chron), vous risqueriez de passer à côté d’une belle trouvaille. Sarcasm ou un énième groupe de metal suédois né en 1990 et qui se sera éteint aussitôt. Six démos puis s’en va. Le bande se reformera vingt ans plus tard avec le line-up d’époque ou presque… Ça se complique. Après le suicide de son bassiste, Sarcasm affrontera le décès de son batteur Oskar Karlsson (ex-Gates Of Ishtar, ex-The Duskfall)… Ce dernier sera remplacé par la brute Matte Modin (Firespawn, ex-Dark Funeral). Dernier chamboulement, « exit » le compositeur Fredrik Wallenberg (retour « éclair ») parti pour des raisons de santé (mais qui aura rejoint la « dream team » The Lurking Fear…), c’est l’ancien guitariste Anders Eriksson qui tiendra le manche. Je vous sens perdu ? Bref, les Suédois trouveront foyer chez Dark Descent Records (le groupe Third Storm du frontman y faisant déjà partie) et dévoileront
Burial Dimensions, album enregistré en 1994 mais qui n’aura jamais vu le jour. Pour 2017, place enfin à leur deuxième opus fraîchement composé,
Within the Sphere of Ethereal Minds.
Larme à l’œil, retour deux décennies en arrière dès les premières secondes de l’ouverture « Bloodsoaked Sunrise ». L’étiquette de Sarcasm pourrait se résumer très facilement en « No Fashion Records Metal », vous savez ce label composé quasi entièrement de pierres angulaires du genre death/black mélodique suédois dans les années 90 (dossier et chroniques sur votre webzine vénéré). Outre le traditionnel Dissection comme principale référence (et bon nombre d’autres perles), c’est surtout
Sacramentum (le jeu des 7 erreurs entre le chant de Heval et celui de Nisse) et
The Moaning que je retiendrai. Du death/black mélodique glacial et vindicatif dans le même esprit, production sans artifice comprise (on félicitera en plus le mixage de Lawrence Mackrory (Darkane)).
Entièrement composé par le nouveau membre méconnu Peter Laitinen, le gaillard connait par cœur ses classiques et la recette qui agrippe. Que ce soient les leads épiques aux teintes néoclassiques par paquet sur chaque titre (ah ce « From the Crimson Fog They Emerged » et « The Drowning Light at the Edge of Dawn » à 1:44) ou les introductions acoustiques splendides sur « Embodiment of Source » (suivi d’un solo fatal) ou « A Black Veil for Earth ». Des compositions pas si simplistes que ça, on retrouvera des riffs (aux quelques gammes orientales bien trouvées) et des structures alambiquées (« In the Grip of Awakening Times ») aux faux airs du bijou
The Infernal Depths of Hatred d’Anata.
Encore un nom de groupe balancé… C’est bien ça le problème, trop souvent l’adepte du style essaiera de retrouver la référence cachée. Je dois vous avouer avoir eu du mal à écrire cette chronique sans replonger dans mes vieilleries suédoises. Le débat s’était posé avec l’arrivée de
Thulcandra, sauf qu’ici la musique de Sarcasm baisse parfois en régime et semble moins touchante, dernier point ô combien important pour le genre pratiqué. La fougue et la sincérité de jeunesse demeurent absentes à l’image du jeu de batterie martiale et binaire de Matte. Les tentatives pas toujours justes mais osées d’un Nicklas Rudolfsson (feu Sacramentum) manquent ici. Tout paraît trop calculé ou presque… Un démarrage en trombe pour retomber par à-coup malgré une durée relativement courte (35 minutes dans la besace), notamment en milieu d’album. Quelques rallonges dispensables comme « Scars of a Land Forgotten » ou le virage doomy (Paradise Lost) de « A Black Veil for Earth ». Finalement l’écoute demeure plus que plaisante (j’en suis la cible parfaite) mais le brûlot sera assez vite rangé et on dépoussièrera volontiers son étagère black/death suédois.
L’artwork (dessin récupéré dans un centre aéré) et le label (pas vraiment le genre de la maison) pourraient prêter à confusion, pourtant
Within the Sphere of Ethereal Minds est bien un hommage au death/black mélodique suédois des années 90. Dommage que le groupe n’ait pas osé d’avantage et que la galette soit un peu courte... Rien de réellement marquant, plutôt une pique nostalgique qui donnera envie de ressortir ses vieilleries estampillées No Fashion Records. Mais ne faisons pas la fine bouche, pour un genre éteint, l’effort de composition et l’accroche font de Sarcasm l’un des rares (et le mot est faible) groupes à suivre. Les adeptes en manque seront comblés, on attend avec impatience la suite.
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