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Unbirth - Asomatous Bersmirchment
Chronique
Unbirth Asomatous Bersmirchment
Avec à peine trois albums en vingt ans on ne peut pas dire que le combo de Modène soit franchement prolifique, car entre les occupations de chacun des membres dans diverses formations conjugué au temps qui défile à vive allure et voilà comment on en arrive à cela... sans pour autant voir le niveau général véritablement progresser. Car si musicalement ça reste loin d’être raté par rapport à d’autres groupes évoluant dans le même style force est de reconnaître que l’ensemble a toujours été trop quelconque pour se démarquer de la masse, malgré une technique globale impeccable et la volonté claire de bien faire. On n’attendait donc pas vraiment grand-chose de ce nouveau chapitre qui reprend les choses où elles en étaient restées, et effectivement tout cela va rester sur ces mêmes bases avec les qualités et défauts qui vont avec... le seul avantage étant que l’on sait exactement où l’on met les pieds, même si ça reste trop léger et balisé pour marquer durablement les esprits.
Pourtant il serait regrettable de ne pas se pencher sur ce « Asomatous Bersmirchment » qui sans être un classique en puissance ni un indispensable de cette année a de quoi suffisamment occuper l’esprit pour qu’on prenne la peine de se pencher dessus, et avec « Unresilient Congeries Of Affliction » on va avoir droit à une très bonne entrée en matière. Car proposant directement tout le panel rythmique habituel au genre celle-ci va jouer parfaitement sur les variations et un relatif équilibre des forces en présence où brutalité et lourdeur sont représentées de façon classique et homogène, tout en possédant un vrai côté remuant très agréable. Techniquement c’est impeccable et ça n’en fait jamais trop tout en étant fluide en continu, et l’on sent que l’expérience des mecs est plus marquée du côté de l’écriture tant cela s’imbrique tranquillement... un constat que le dense « Granfalloon » va conforter en étant à la fois plus débridé mais aussi plus rampant, sans y perdre en dynamisme. D’ailleurs « Malignant Pregnancies » qui déboule juste après va encore reprendre ces bons points de fort belle manière, tout en y rajoutant une dose redoutable de mid-tempo groovy... et heureusement car avec sa durée importante tout cela a tendance à se répéter un peu et se montrer prévisible. Rien de rédhibitoire heureusement mais on sait bien que dans ce registre musical si exigeant la sortie de route peut facilement arriver, preuve donc que les Italiens doivent rester sur leurs gardes mais ceux-ci sont suffisamment malins pour ne pas tomber dans ce piège. La preuve avec le dense et diversifié « Heimarmeneic Debacle » où la technicité monte d’un cran sans jamais en faire trop, un ressenti partagé par le court et le plus virulent « Pantagruelian Overlap » où le tabassage en sort renforcé et omniprésent au milieu de nombreuses cassures et de courts ralentissements, gardant une ligne de conduite efficace et qui ne tombe pas à côté.
Si l’attention va un peu retomber sur « Ingeminate Acridity » à cause d’une durée excessive et d’une exécution un peu trop quelconque, en revanche avec « Insufflating Lambdacism » l’inspiration va être de retour sur fond de rapidité prépondérante sous toutes ses formes, et avec juste ce qu’il faut d’alternance pour ne pas lasser. Concise et sobre cette composition envoie les derniers restes de qualité de ce sympathique enregistrement en compagnie de la conclusion intitulée « Solemn Amphibology » là encore d’une grande sobriété et où le grand-écart est de mise, permettant ainsi de clore les hostilités de très bonne façon bien qu’il manque un truc à ses auteurs pour passer au niveau supérieur. Interchangeable mais agréable ce nouveau cru ne dépareillera pas par rapport à ses prédécesseurs et s’écoutera tranquillement en dilettante comme en ouverture des festivals où son efficacité mettra les oreilles et les nuques à rude épreuve, se plaçant dans la moyenne de ce que la scène brutale Italienne nous balance dans ce registre depuis des lustres. On est donc en présence d’un vrai savoir-faire et d’un professionnalisme constant, faute de pouvoir prétendre à mieux... mais l’on s’en contentera volontiers et ça n’est déjà pas si mal, tant le but principal est quand même largement atteint dans les grandes lignes.
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