Unbirth - Deracinated Celestial Oligarchy
Chronique
Unbirth Deracinated Celestial Oligarchy
C’était il y a deux ans, le 4 mars 2013 pour être précis, je fêtais mes trente-trois ans et accessoirement Unbirth sortait son premier album. Après 8 ans d’existence, une démo et un EP, les Italiens passaient dans la cour des grands avec « Deracinated Celestial Oligarchy » et une signature chez les Nippons d’Amputated Vein Records. Attiré par quelques extraits pas dégueus, je me procurai donc la bête qui malheureusement termina rapidement dans l’étagère. Non pas le signe d’un mauvais album mais j’avoue que le résultat n’était pas totalement à la hauteur de mes espérances. Deux ans plus tard donc et à l’occasion d’une petite sortie hors de son étagère je me suis dit qu’il était peut-être temps d’en dire deux mots car il n’est pas si mauvais finalement.
Une fois n’est pas coutume commençons donc par les défauts qui m’ont poussé il y a deux ans à reléguer un peu sèchement « Deracinated Celestial Oligarchy » au placard. Les deux premiers travers que l’on peut reprocher à ce premier opus sont somme toute assez communs, à savoir un manque cruel d’originalité et un manque de variété tout au long de ces dix titres. Je ne saurais leur tenir rigueur du premier car rares sont les groupes de brutal death aujourd’hui pouvant se targuer d’apporter une touche originale à leur musique. Lorsque l’on se revendique d’un style dont les lettres de noblesses accusent déjà une bonne vingtaine d’années au compteur, difficile d’y apporter une touche réellement innovante. Mais lorsque l’influence principale s’appelle Suffocation j’avoue qu’un simple copier/coller bien exécuté suffirait probablement à me combler. Pour ce qui est du manque de variété j’avoue être un brin sévère car s’il est vrai que quelques nuances, breaks en tout genre (arpège par exemple) auraient été les bienvenus la durée assez raisonnable (trente-quatre minutes) ne laisse pas trop la lassitude s’installer. Mais en fait le principal défaut de « Deracinated Celestial Oligarchy » vient essentiellement de son manque de célérité. Avouez que pour un groupe se revendiquant de l’étiquette ‘’brutal death’’ ça fait tache. La faute en incombe ici au marteleur Mirko Virdis qui, loin de réaliser une prestation indigente, peine à convaincre lorsque le tempo s’accélère. Ses blasts manquent en effet cruellement de vélocité (à quelques rares exceptions) et arrivent même à donner un côté un peu pataud aux passages censés être les plus brutaux. Vraiment dommage et tellement paradoxal que ce soient les passages rapides qui donnent bien souvent à cet album l’impression de se trainer.
Ceci dit et malgré ce qui pourrait ressembler à une descente en règle de l’album, je dois avouer que les récentes réécoutes m’ont plutôt fait meilleure impression que les premières. Car si « Deracinated Celestial Oligarchy » n’est pas exempt de quelques scories, il n’en possède pas moins des qualités indéniables. Outre une ambiance futuristico-cosmo-sf assez courue ces derniers temps soupçonnée dès la pochette signée Federico Musetti et appuyée par quelques samples (restant assez discrets), le travail de riffing est ici relativement soigné jouant plutôt la carte de l’efficacité et de l’accroche plutôt que de la surenchère technique. La paire Ottari/Baroni tire donc son épingle du jeu grâce à des riffs aguicheurs et assez facilement mémorisables qui structurent des compos raisonnablement fournies en changements de rythme. Soutenue par le growl intelligible (ponctuellement doublés de quelques pig squeals) du convaincant Michele Sassano, la musique d’ Unbirth trouve finalement sa plus grande force dans les passages les plus lents ou accrocheurs. Sans aller jusqu’aux mosh parts à proprement parler (et encore moins au slam) les ralentissements sont plutôt finement gérés par le quintette maintenant ce qu’il faut de brutalité à l’affaire pour bien appuyer là où ça fait mal (« Embrace The Permeation Of Plague » à 2’07, « Incestuous Warpath » à 1’46, « Truth Beyond The Sands Of Dogma » à 1’27 et 2’24) et les passages les plus groovy sauront sans aucun doute vous faire remuer fortement les cervicales (« Will Of Atlantis » à 28’’, « Entitlement Of Scourge » à 2’59, « Incestuous Warpath » à 26’’, l’excellent début de « Crowding At The Edge Of Cosmos » ou encore « Last Glare Before The End » 29’’). Ajoutez à cela une basse qui ne fait pas que de la figuration (même si on aurait aimé l’entendre encore davantage) et une production moderne mais restant dans les limites du raisonnable et vous aurez de quoi redorer un blason passablement terni un peu plus haut.
Unbirth a un vrai potentiel et « Deracinated Celestial Oligarchy » nous le prouve, malgré des défauts non rédhibitoires mais qu’il faudra corriger (un groupe de brutal qui ne convainc pas sur les parties rapides ça le fait pas !). Car si le deuxième effort du groupe parvenait à effacer les déviances de son prédécesseur, nul doute que les transalpins feraient bien plus parler d’eux. C’est tout le mal que je leur souhaite.
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