Troisième et dernière démonstration en date de Collier D’Ombre,
Distant Grandiosity Of Horizons Past possède à peu de choses près les mêmes attributs que
Collier D'Ombre sortie en 2023 et
...The Piercing Winds Of Mortal Dawn parue en 2024 puisque ce sont en effet sept nouveaux morceaux, parmi lesquels quatre compositions instrumentales, qui nous sont proposés ici et cela pour une durée légèrement supérieure à la demi-heure. Sortie au seul format cassette chez les Américains de Final Agony Records (Carved Cross, Cénotaphe, Eerified Catacomb, Karghet, Nächtlich...) dans une édition évidemment limitée à une poignée d’exemplaires, vous ne pourrez donc écouter celle-ci que sur YouTube ou bien en la téléchargeant probablement illégalement sur vos sites et autres plateformes de prédilections.
Fidèle à un esthétisme dépouillé, le trio a fait le choix d’une obscure citadelle à flanc de montagne afin d’illustrer cette troisième démo. Aussi simple soit ce genre de formule, il y a toujours dans les oeuvres choisies par Collier D’Ombre quelque chose de mystérieux et de magique qui invite l’auditeur à s’immerger dans l’univers de nos trois Américains décidément jamais en panne d’inspiration.
Car si Collier D’Ombre ne dévie pas d’un pouce de sa recette,
Distant Grandiosity Of Horizons Past s’impose une fois de plus comme une sortie de grande qualité. Bien sûr, si vous prenez le train en marche et découvrez le Black Metal des Américains à travers cette chronique, vous vous interrogerez probablement sur la pertinence de faire figurer autant de compositions instrumentales puisqu’en trop grand nombre celles-ci ont bien souvent tendance à briser la dynamique des titres purement Black Metal mais chez Rory Flay et sa bande, cela n’a jamais posé aucun souci. Il faut dire que le trio continue de s’exprimer à travers des compositions relativement longues puisque celles-si sont effectivement comprises entre sept et presque dix minutes. Ces interludes offrent donc à leur manière quelques aérations que l’on accueillera avec intérêt d’autant que comme à l’accoutumée, la production est une fois encore assez dense et compressée. Mais surtout, plus que de simples interludes, ces titres souvent acoustiques (notamment "Beasts Enthroned: The Riddance Of Blood" et "The Fallen Tower") peuvent tout à fait s’envisager comme des compositions à part entière, apportant, outre quelques instants de calme et de respiration, de poignantes mélodies au même titre que des ambiances moins oppressives et plus mélancoliques. Bref, vous l’aurez compris, ces quelques pistes font plus que bonne figure et participent évidemment au charme du Black Metal de Collier D’Ombre sans le travestir, le pervertir ni même l’adoucir.
Pour ce qui est des trois titres restants ("Fields Ablaze In Dire Prophecy", "Curving Blade To The Holy Throat: Rite Of Dzkonik Thum" et "A Distant Grandiosity: Reliquary's Descent"), Collier D’Ombre reprend naturellement les chose là où il les avait laissées peu de temps auparavant. On va ainsi retrouver ce même Black Metal belliqueux conduit la majeure partie du temps sur fond de séquences soutenues, de riffs sombres étouffés et à peine perceptibles, de vocalises arrachées et lointaines et bien évidemment d’épaisses nappes synthétiques aux ambiances toujours aussi fantomatiques et mystérieuses. Un Black Metal toujours très inspiré par celui de Leviathan, évidemment lorsque la cadence se fait moins soutenue et que les riffs se font plus sinueux et torturés, les mélodies plus maladives et le chant encore plus rampant et habité (les premières mesures de "Fields Ablaze In Dire Prophecy" puis plus loin aux alentours cette fois de 4:52, "Curving Blade To The Holy Throat: Rite Of Dzkonik Thum" à 3:16 et "A Distant Grandiosity: Reliquary's Descent" à compter de 7:02) mais également lors des passages les plus rythmés où le chant de Rory Flay et les nappes de synthétiseurs dressent effectivement un parallèle relativement évident avec certains travaux de Wrest.
Pour autant, on ne qualifiera pas Collier D’Ombre de pâle imitateur, le duo devenu trio ayant toujours su apporter une véritable touche de personnalité à sa musique grâce, on l’a déjà dit, à cette production étouffée qui donnera, j’en suis sur, du fil à retordre à ceux qui n’y sont pas habitués, grâce aussi à ces nombreux interludes qui effectivement, sans être une spécificité propre aux Américains, accompagnent néanmoins chacune de leurs sorties et finalement le plus important grâce à des tournures, des constructions et des agencements qui évoquent sans évoquer et qui rappellent sans rappeler ce que l’on a vraisemblablement déjà entendu ailleurs.
Parue quelques mois avant la sortie d’
Autumnal Fortress, premier album de Collier D’Ombre qui fera évidemment l’objet d’un chronique dans les jours ou semaines à venir,
Distant Grandiosity Of Horizons Past ne surprendra certainement pas ceux d’entre vous qui ont déjà posé leurs oreilles sur la musique des Américains (ni les autres à vrai dire). Elle confirmera juste toutes les bonnes choses énoncées à l’égard de cette entité prolifique qui pour le moment n’a encore jamais mis à côté. Naturellement, tous n’adhèreront pas aux propos de Collier D’Ombre et de ses productions épaisses et étouffées mais ceux sensibles à ce genre de Black Metal trouveront une fois de plus ici matière à se régaler. Bref, c’est une fois encore un sans faute.
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