En préambule de son deuxième album intitulé
The Dead Of The World dont la sortie est fixée au 24 décembre, Ascension à sorti pour Halloween un EP intitulé
Deathless Light. Celui-ci propose de découvrir deux nouvelles compositions, tout d’abord celle qui lui a donné son nom et qui figurera également sur le prochain album des Allemands ainsi que "Gardens Of Stone", titre composé pour l’occasion et qui constitue donc l’intérêt majeur de cette nouvelle offrande, enfin pour tous collectionneur qui se respecte.
Oui, c’est vrai, j’attendais de pieds ferme le retour d’Ascension après quatre ans d’absence. D’autant que la formation de Black Metal Orthodoxe a fait jusque-là un véritable sans faute. J’étais donc plutôt confiant avant même de poser mes oreilles sur ce EP naturellement frustrant mais à l’artwork toujours aussi réussi. Exit Metastazis, place désormais au Slovène David Glomba (aka Teitan Arts) à qui l’on doit déjà les artworks de Cult Of Fire, Inferno, Svartidauði ou Tortorum et que l’on retrouvera pour
The Dead Of The World. Un artwork plus épuré et moins tape à l’œil que les différents travaux de Metastazis mais peut-être aussi un peu plus classique. Quoi qu’il en soit, je trouve cela réussi.
Deathless Light fait donc office de brève mise en bouche, venant en partie lever le voile sur la suite des évènements et rassurant d’emblée sur la capacité d’Ascension à produire un Black Metal toujours aussi transcendant et lumineux.
Opposés l’un à l’autre en terme d’intensité, les deux titres de
Deathless Light en appellent à des émotions relativement différentes. Alors que le premier va privilégier une certaine toute-puissance sur fond de blasts et de trémolo lumineux, le second va opter pour une approche plus subtile et posée à coup de mélodies progressives et de riffs solaires presque oniriques. Bien entendu, tout n’est pas aussi tranché comme pourrait le laisser supposer mon affirmation, chaque titre offrant ainsi plus de relief et de variété qu’il n’y paraît.
Ainsi, avec plus de huit minutes au compteur, "Deathless Ligh" taille tout de suite dans le vif du sujet à coup de trémolos et de blasts aliénants. Une première partie particulièrement intense qui ne faiblit jamais, sublimée par des riffs et des leads à vous filer la chair de poule (d’abord à 1:03 puis à 1:24). Ascension calme ensuite ses ardeurs (à partir de 2:10) le temps d’une longue séquence plus mesurée pendant laquelle les trémolos continuent pourtant de se faire toujours aussi inquiétants. Moins porté sur l’attaque, le titre développe alors une atmosphère beaucoup plus religieuse et à la fois terriblement pesante. Les Allemands reprennent cependant du poil de la bête à partir de 5:28 reprenant ces séquences de blasts mais en y ajoutant en filigrane un lead mélodique lumineux qui sera d’ailleurs mis en avant à partir de 6:10 avant de redescendre tranquillement sur une conclusion nettement plus posée.
"Gardens Of Stone" adopte à l’inverse un profil relativement différent, délaissant ainsi les blasts et les séquences rapides au profit de passages beaucoup plus aériens et répétitifs (le même pattern mélodique accompagne ainsi les six minutes de ce deuxième morceau). Pour autant, et malgré le manque de rythme qui pourra peut-être faire défaut à certain, "Gardens Of Stone" est un titre que je trouve particulièrement réussi de par l’atmosphère religieuse qu’il dégage mais aussi de par la qualité d’écriture des mélodies et des riffs. Des mélodies sinistres et pourtant éblouissantes servant une atmosphère particulièrement vaporeuse. Une ambiance d’ailleurs renforcée par ces lignes de chants susurrées utilisées sur l’ensemble du morceau. Ascension durcit légèrement le ton à partir de 3:00 à travers une courte séquence plus appuyée, mais toujours maitrisée, apportant un soupçon de relief à l’ensemble avant de glisser à nouveau vers quelque chose de moins tendu, reprenant ainsi le pattern mélodique de la première partie.
Pas de grands bouleversements à l’horizon et c’est tant mieux me concernant. Avec ce EP, Ascension vient mettre l’eau à la bouche d’une bien belle manière. Frustrant,
Deathless Light l’est donc particulièrement même si, à l’heure où j’écris ces lignes,
The Dead Of The World a déjà trouvé le chemin de mon ordinateur et de mon téléphone, attendant ainsi d’être découvert et apprécié comme il se doit. Disponible en vinyle, en CD ainsi qu’au format digital, je vous invite vivement à découvrir ces deux titres certes différents mais tous les deux particulièrement convaincant. La suite fin décembre.
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