Habitués à se faire désirer, les Canadiens de Forteresse signent en cette fin d’année 2025 leur premier retour en studio depuis la sortie de
Thèmes Pour La Rébellion paru tout de même sept ans plus tôt... Certes, le groupe québécois nous a bien offert quelques menues compensations afin de se faire pardonner et nous tenir par la même occasion en haleine mais soyons francs, il n’y avait là rien de très excitant non plus dans la mesure où il ne s’agissait que de simples démonstrations en mode "répétition" autour de titres déjà entendus ailleurs.
Avec
À Couteaux Tirés, Forteresse vient donc nous rappeler qu’il existe et que derrière ce retour "timoré" se cache la promesse d’un nouvel album dont la sortie devrait se faire dans les premiers mois de la nouvelle année. Bref, de quoi être particulièrement excité pour la suite même si face aux douze petites minutes de ce nouveau EP c’est évidemment un sentiment partagé entre enthousiasme et frustration qui prédomine encore...
Proposé sur Bandcamp uniquement,
À Couteaux Tirés devrait être disponible en début d’année au format vinyle grâce au concours du label Sepulchral Productions. Pour illustrer celui-ci, le groupe est allé piocher une fois de plus dans les travaux de l’artiste Cornelius Krieghof, jetant pour l’occasion son dévolu sur une oeuvre intitulée "Patinage sur l’étang" passée ici en noir et blanc. Une oeuvre évoquant la simplicité de la vie d’antan et finalement toujours très proche de ces valeurs traditionnelles que défend fièrement Forteresse depuis le début de sa carrière il y a maintenant presque vingt ans.
Si l’excitation de retrouver les Canadiens est effectivement grande, il n’en reste pas moins que les effectifs ont été quelque peu chamboulés puisqu’Athros, au chant depuis 2006, a décidé cette année de voguer vers d’autres horizons. Le groupe a également été rejoint il y a peu par une nouvelle bassiste en la personne de Dominique Tremblay (Hiverna, Morgue...) puisque Moribond (toujours à la guitare) a décidé qu’il en avait assez. Enfin bien moins récente, l’arrivée dans les rangs de la formation de Charléli Arsenault (Cantique Lépreux, Chaos Catharsis, Chasse-Galerie...) qui effectivement officie derrière les fûts depuis déjà plus de six ans... C’est donc un groupe quelque peu nouveau qui se présente à nous aujourd’hui avec sous le bras deux nouvelles compositions.
Forteresse ouvre ainsi ces festivités avec "À Couteaux Tirés", un titre de plus de six minutes marqué dès son introduction par des nappes de synthétiseurs sombres et menaçantes auxquelles vont venir se mêler le bruit du vent, de pas dans la neige, d’une porte en bois qui s’ouvre, de mains que l’on frappe devant l’âtre comme pour mieux se réchauffer et finalement de couteaux dont on affûte les lames. C’est seulement aux alentours d’1:30 que débute les choses sérieuses avec les assauts soutenus et ininterrompus de Cadavre à la batterie (contrasté néanmoins par des cymbales relativement présentes) et surtout le retour de ces guitares mélodiques, lointaines et lancinantes qui constituent depuis toujours l’âme de Forteresse. Un vent épique et mélancolique souffle dès lors sur ce premier titre dont la relative monotonie induite par ces blasts répétitifs est tout de même nuancée par de subtiles variations et de rythmes et de mélodies (notamment grâce à ces quelques nappes de synthétiseurs dispensées plus ou moins discrètement ainsi que ces petits changements de patterns du côté des riffs). Pour ce qui est du chant, Monarque (Drave, Monarque, Sacrenoir, Sanctuaire...) nous offre des vocalises peut-être un tout petit peu moins abrasives, incisives et véhémentes que celles d’Athros mais qui malgré tout, outre le fait que l’on attendra peut-être de voir ce que cela donne sur album pour se prononcer définitivement, s’inscrivent dans un registre suffisamment proche et similaire pour ne pas être véritablement déboussolé à la découverte de ce premier nouveau morceau en sept ans.
Avec "Torpeur Hivernale", titre instrumental de près de six minutes, Forteresse revient à grands renforts de claviers et autres nappes synthétiques à ces longues plages hypnotiques et atmosphériques dont le groupe s’est toujours montré très friand puisqu’outre l’album
Par Hauts Bois Et Vastes Plaines, on trouve également ce genre de compositions notamment sur la conclusion de
Thèmes Pour La Rébellion. Un titre qui entre son intitulé et sa musique évoque évidemment les grands déserts blancs canadiens marqués par un froid mordant, une solitude extrême et une nature aussi belle qu’impitoyable. Personnellement, ce n’est pas nécessairement le Forteresse que j’ai envie d’entendre et qui me plait le plus mais dans le cadre de cette modeste sortie et en sachant qu’un nouvel album arrive prochainement, on saura néanmoins apprécier ce genre de titre pour ce qu’il est : une plongée immersive dans ce pays qu’est le Canada, sa nature, ses rites, ses croyances et son histoire.
EP beaucoup trop court pour ne pas être frustrant (surtout en étant composé que d’un seul titre purement Black Metal),
À Couteaux Tirés sert essentiellement ici de mise en bouche avant un retour en grande pompe que l’on attend de pied ferme pour l’année prochaine. Ces deux titres permettent également de constater que les changements d’effectifs majeurs ayant impacté Forteresse sont a priori sans incidence sur la musique des Canadiens puisque sept ans après l’excellent
Thèmes Pour La Rébellion celle-ci semble vouloir conserver tous les atouts faisant le sel de la formation Québécoise. Allez, la suite, maintenant !
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