Dead To Fall - The Phoenix Throne

Si je ne devais choisir q’un seul album de ma liste d’attente de 2006 (en même temps elle est pas très longue… la liste hein !), je prendrais le nouveau Dead To Fall sans hésiter. Depuis leur premier album Everything I Touch Falls To Pieces et malgré une étiquette metalcore (peu justifiée en somme) ainsi qu’un support du label (important) Victory Records, le groupe n’avait pas encore réussi à bien s’imposer. Après deux albums frôlant la mention « TB », impossible de ne pas se ronger les ongles en attendant leur prochain galette. Deux années se sont écoulées depuis le très sombre et prometteur (mais bien trop court !) Villainy And Virtue (rappelez-vous de « Blood Of The Moon » raaaaah), pour ce The Phoenix Throne la line up a suivi une modification assez radicale : exit les deux guitaristes et le bassiste. Pour le reste on garde une équipe qui gagne : Eric Rachel (The Dillinger Escape Plan) à la production et Paul Romano (Mastodon, Hate Eternal, Nasum…) pour un artwork encore une fois splendide.

Comme un bon nombre, j’ai pu découvrir une ébauche de The Phoenix Throne avec les deux titres disponibles en téléchargement, « All My Heroes Have Failed Me » et « Smoke & Mirrors » : deux titres directs et accrocheurs rappelant beaucoup les opus précédents. Premières impressions : une production bien plus propre et claire que sur Villainy And Virtue ; un chant beaucoup moins étouffé et des nouveaux guitaristes qui commencent à se lâcher. Le problème avec ces deux titres Dead To Fall pur jus c’est qu’ils ne représentent absolument pas l’album car pour le reste, l’évolution du groupe se fait grandement sentir (le précèdent opus était le prologue) : fini le metalcore. Oui vous avez bien lu, place désormais à une sorte de metal/hardcore glauque et oppressant au possible ! On peut déjà distinguer une moyenne de titres dépassant les cinq minutes (miam !) : ici place à un tempo en montagnes russes qui peut aller d’une lenteur extrême (« Guillotine Dream » ou l’attente de son exécution) à un mid-tempo commun (« Womb Portals ») ou encore à celui d’un vrai épileptique (la marrante « Chum Fiesta », racontant avec humour noir un gars se faire attaquer par des requins) !

Les nouvelles recrues n’ont clairement pas été choisies au hasard car bien qu’on perçoive encore la patte du groupe, les compos se veulent nettement plus fouillées et travaillées ! Impossible ne pas penser par exemple à Opeth sur le break de « Servant Of Sorrow » ou un groupe de black/death suédois lors du break de l’énormissime « Death & Rebirth » (guitares acoustiques + orchestre symphonique + solo = orgasme). L’ambiance chaotique en grande partie due aux hurlements dépressifs de Jonathan ou aux titres tels que « Guillotine Dream » (il ne pouvait mieux porter son nom, plus pesant tu meurs), l’autre titre suicidaire « Doomed To Failure » (ses mélodies entêtante et quel solo !) ou « Clock Tower Corpse Collector » (pour les aliénés) ne devraient pas vous laisser indemnes et nécessiteront un certain nombre d’écoutes pour dompter cette bête difforme. En effet malgré des mélodies bien présentes et des passages secouage crinière, le nombre de riffs et de rythmes qui partent dans tous les sens sont assez conséquents et quelques peu perturbant pour les non initiés à ce nouveau style. Une fois bien inhibé, l’album tournera en boucle et dévoilera ses nombreux talents cachés (comme sur les opus passés).

Au final, que pourrait-on bien reprocher à ce troisième album de Dead To Fall ? Et bien tout d’abord un son qui ne colle absolument pas au genre (il est où le son crade et lourd du précèdent album ? Assez rageant tout de même…) et des longueurs sur certains titres qui démontrent un nouveau style encore en stade d’éclosion. Dead To Fall et son The Phoenix Throne balancent donc une claque monumentesque à tous les détracteurs du metalcore (même si ici il faut l’avouer, peu de choses à lui rapprocher) et devraient cette fois faire parler d’eux. Préparez-vous bien au nouveau Dead To Fall car le groupe est enfin lancé.

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