La Rédemption est décidément à l'honneur ce mois-ci puisque qu'après Norma Jean, c'est au tour de Machinae Supremacy de sortir son
"Redeemer". Mais pour autant, connaissez-vous Machinae Supremacy ? Saviez-vous qu'il s'agit d'un des premiers groupes à avoir utilisé Internet et le partage de fichiers pour se faire connaître en attendant la signature d'un label ? Saviez-vous que ces suédois sont également connus pour leurs musiques de jeux vidéos (si je retrouve, je vous dis lesquels) ? En tous cas, vous n'auriez sûrement pas pu les découvrir dans un magasin, le groupe souhaitant plus que tout conserver son indépendance. Comme leur précédente production,
"Redeemer" est d'abord sorti sur leur webshop personnel sous le terme de "The Underground Edition" et ce fin mars !!! C'est donc presque 8 mois après que Spinefarm Records réussit à leur arracher un contrat de diffusion pour cet album, qui profite au passage d'un petit remixage.
Ne connaissant rien de ce groupe avant la réception du promo et l'artwork ne permettant pas de déterminer avec précision la teneur des propos, je n'en attendais pas grand chose. C'est la base de toutes façons quand tu chroniques un promo : comme ça, tu ne peux qu'avoir de bonnes surprises et elles sont souvent bien rares malheureusement... Et quelle claque ! Machinae Supremacy n'a pas fait les choses à moitié ici et on comprend rapidement pourquoi ce groupe a réussi à recueillir tant d'adeptes tout autour du monde. Pour faire simple,
"Redeemer" c'est un peu l'album de heavy que je n'attendais plus, celui qui me ferait entrevoir un futur à un style où les bonnes découvertes ne sont pas légion. Aux ingrédients classiques du genre (mélodicité exemplaire, rythmes soutenus, solos de craneurs, ...), leur style intègre avec une aisance déconcertante, des éléments plus modernes, voir mécaniques (claviers électroniques, filtres organiques, ...) et des influences diverses allant du death mélodique au gothique en passant par la pop et les musiques de jeux vidéos (les sonorités nintendo sont excellentes). Ajoutez à cela un chant inédit signé Robert Stjärnström, entre heavy et gothique, lui aussi robotisé par une série de filtres et vous obtenez un truc difficilement descriptible dont l'écoute devrait vous convaincre plus que mes mots.
Désirer s'extraire de la masse, c'est une chose, mais le faire bien en est souvent une autre. Le moins que l'on puisse dire, c'est que le talent de ces suédois inspire le respect. L'album respire la perfection, les compositions sont foutrement bien senties, des riffs qui vous bottent le cul aux refrains qui vous hantent la cervelle, en passant par ces putains de solos qui vous rappellent que vous feriez bien de vous remettre activement à la guitare pour en arriver là. Cependant, ce qui fait le réel plus de
"Redeemer", c'est cette atmosphère froide et mécanique qui s'installe dès les premières minutes. Rares sont les albums de heavy (mais peut-on encore parler de heavy ici ?) qui jouent dans ce registre et le moins que l'on puisse dire, c'est que c'est réussi. Que peut-on donc reprocher à cet album ? Son côté parfois très "easy-listening" ou goth sur certains refrains ? Certains passages ou lignes de chant qui dénotent de temps à autre (surtout quand on revient plus vers le heavy) ? Le chant un peu "spécial" de Robert ? C'est tellement bien fait et original que ça serait vraiment chipoter à ce niveau là. Sinon côté production, rien à dire. C'est propre et puissant comme devraient l'être toutes les sorties du style.
Pour résumer, je dirais que le groupe a parfaitement su doser le côté moderne et le côté traditionnel, sans non plus se laisser déborder par ses influences. Il en ressort quelque chose d'unique, puissant, profond : Machinae Supremacy a donné une véritable âme à son bébé et ça change tout. Toutefois, je ne dis pas qu'il sera aisé de rentrer dans cet album. Il brasse tellement de styles qu'il pourrait aussi bien plaire que déplaire aux adorateurs de tout ce qu'il touche. Mais quelle audace, quel feeling ! Si vous êtes un tant soit peu réceptif au metal mélodique, il serait vraiment dommage de passer à côté de cette petite bombe qu'est
"Redeemer". Une des mes recommandations de l'année !
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