Y'a des découvertes comme ça qui font plaisir. Non pas que Gorefest soit un « jeune » groupe ou une récente révélation, mais le fait est que j'ai découvert ce combo Néerlandais il y a 2 ans maintenant avec le promo de
« La Muerte », et qu'il reste dans mes meilleurs découvertes de l'époque. Auteur d'un Death Metal étonnamment puissant et brutal, surtout à la vue du look des zicos (qui n'ont absolument la dégaine du métier, vous le concéderez),
« La Muerte » avait frappé très fort, et pas seulement chez nous, de par sa qualité et ce visible retour en force d'un Grand Ancien du genre.
« Rise to Ruin » est de ce fait sans réelles surprises:
« La Muerte » a développé un style, a déblayé le chemin, et Gorefest suit la voie tracée en ligne droite par son album « revival » : un Death Metal aux rythmiques bétons, qui alterne savamment brutalité et tempos bulldozers, l'ensemble soutenu par une production on ne peut plus actuelle. Le chant très particulier de Jan (passé à la moulinette de je ne sais combien d'effets, ce n'est pas humain sinon) ne plaira sans doute pas à tous, mais force est constater qu'il accompagne délicieusement bien la puissance des compos, leur donnant un coté déshumanisé qui cadre parfaitement avec la production très froide et aseptisée. Plus chaleureux sont les solos, toujours aussi sublimes (un des gros points forts du groupe) des deux gratteux, qui puisent dans des racines plus heavy que death pour nous mettre plein les esgourdes niveau mélodies (écoutez moi celui de « Babylon's Whore »).
L'album est moins accrocheur que son prédécesseur, en ce sens qu'il aligne davantage de titres certes construits, mais parfois un peu décevant, là où chaque titre de
« La Muerte » était pratiquement un tube en puissance. Je pense à « Revolt » notamment, qui ouvre certes l'album de façon efficace, mais n'a pas d'autre réel atout dans sa composition que sa rapidité assez jouissive. Qu'on se rassure, Gorefest a malgré son age (avancé…), gardé le goût des tempos qui font vibrer les murs, et le titre sus nommé, « Speak When Spoken To », ou bien encore « Murder Brigade » en témoignent. Mais la rapidité ne fait pas tout, et une certaine hétérogénéité dans la qualité des titres se fait sentir, ce qui est dommage car Gorefest a toujours su me surprendre avec des moments surprenants de musicalité… preuve en est le break acoustique quasi Opethien de « Babylon's Whore », qui surprend autant qu'il caresse l'oreille ; ou le titre semi instrumental de clôture « The End of It All », aux riffs étonnamment intenses, qui conclut de fort belle façon l'album. Le meilleur cité ici rejoint donc le plus dispensable, ce qui nous donne au final un album en dent de scies…
J'aurais donc un avis mitigé en comparaison de son illustre prédécesseur sur ce « Rise to Ruin ». Pris indépendamment il reste un bon album d'un groupe qui gagne à être connu, mais je trouve que Gorefest ne s'est pas suffisamment donné ici, en comparaison de ce qu'ils sont à même de proposer d'ordinaire. C'est d'autant plus dommage que la pochette est pour une fois réussie, et que visiblement c'est bien la toute première fois de leur disco que le groupe se dote d'une pochette esthétiquement potable :p on conciliera la musique et la pochette pour le prochain album, ok les gars ?
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