Dies Ater - Odium's Spring
Chronique
Dies Ater Odium's Spring
Encensé par les critiques metal d'outre-Rhin et internationales, Odium's Spring des Allemands de Dies Ater (le « jour noir/fatal » en latin) est l'aboutissement d'un dur labeur. Formé depuis 1994, Dies Ater nous pond en cette année 2007 son quatrième album (sans compter Ep's et divers Splits) après moults conflits au sein du groupe et avec leur label (cf la faillite de Last Episode et autres). Désormais sous l'aile de Twilight-Vertrieb (inconnu pour ma part) et armé d'une volonté acharnée, Dies Ater peut enfin pleinement répandre son black metal polymorphe sur nos terres.
Parfois brutal black/death tantôt doom voire carrément goth, difficile de classer Dies Ater dans une sous-catégorie de black metal même si le groupe revendique clairement ses penchants atmosphériques et mélodiques (première phrase de leur bio). En tout cas, c'est bien de black metal que nous traitons, il suffit simplement de se pencher sur l'artwork classieux (avec le batteur Impurus en guise de couverture) prônant un groupe qui joue le rituel de l'image démoniaque. Le titre d'ouverture rentre-dedans « Dark Strike » annoncera la première teinte de leur musique : quand Dies Ater joue brutal, il le fait sans concession à l'instar de pas mal de groupes germaniques. Le son méchamment puissant et clair se veut d'ailleurs maison, un certain Andy Classen (Belphegor, Dew-Scented, Krisiun, Legion Of The Damned…). Lorsqu'en plus le batteur touche sa bille, je vous laisse imaginer l'efficacité des nombreuses accélérations et blasts parsemés (ouch « Hail Old Times ! »). «Parsemés » oui, car le reste des compositions ne tombent pas dans ce schéma « classique » et vient ajouter une touche éclectique des plus fameuses.
Ainsi coincés entre deux déferlantes de riffs et blasts massifs, se greffent des passages mélancoliques (« Still Rising » qui n'aurait pas fait tache sur un album de funeral doom/black) et épiques (« The Arrival » à écouter les cheveux gras dans le vent) plutôt étonnant. Certainement ce chant allemand aux traits tristes ou ce clavier finement utilisé couplé à des musiciens inspirés (le titre éponyme aux accents goth/rock électro devraient en étonner plus d'un) et pas franchement manchots. Le résultat de cette symbiose donne parfois des hits comme « Die Gewissheit Zu Siegen » (rappelant la belle époque black/death scandinave) alliant à la fois mélodie (quelle intro !), brutalité et froideur (ces nappes de claviers discrètes mais d'une précision chirurgicale folle) ! Dommage cependant que Dies Ater n'ait pas réussi sur Odium's Spring à créer un autre titre aussi accrocheur et dévastateur. Le travail de composition ceci-dit reste impressionnant (arrangements et riffs à découvrir à chaque nouvelle écoute) mais certains passages paraissent moins inspirés que d'autres ma foi. Il manque ce « petit quelque chose » qui rendrait l'album incontournable, peut-être une composante « émotion » pas assez approfondie au détriment d'un album melting-pot ? Difficile de pointer précisément un aspect…
Les éloges d'Odium's Spring étaient bien fondées malgré quelques inégalités et pertes de vitesse. Les teutons de Dies Ater nous apportent un black metal hybride qui donne une bouffée d'air frais à l'auditeur. Le vent devrait sans hésitation tourner vers le groupe pour qu'ils se fassent bien mieux connaître car ils le méritent amplement. Une des découvertes majeures de cette année personnellement.
| Mitch 27 Octobre 2007 - 2661 lectures |
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