La guerre. La guerre ne change jamais. Sous couvert de dépendance énergétique au pétrole et à l'uranium, le souffle d'un conflit mondial balaye à nouveau la planète. Les Etats Unis annexent le Canada. La Chine envahit l'Alaska, tandis que les gouvernements européens s'entredéchirent pour des miettes. 2077. Deux heures sous le feu nucléaire suffisent pour dévaster la quasi totalité du globe. Malgré tout, une poignée de survivants vont émerger des cendres de l'ancien monde pour fonder une nouvelle civilization. Terrés dans des abris construits sous les montagnes, quelques milliers de rescapés tentent de survivre au pays de la soif et du desert eagle 44. Réfugiée dans l'abri 13, la team Thrashocore troisième génération se trouve confrontée à un défit de taille : remettre en route le système de purification d'eau en dénichant une puce de rechange. Privé de toute connaissance du monde extérieur, la tâche s'annonce difficile !
Chris :
Thomas, on a un problème. Si tu ne trouves pas un watership d'ici 150 jours, on va tous crever la gueule ouverte et ressembler aux sardines sans huile servies par Dead à l'heure de la becte.
Johansson :
Pourquoi moi ? je touche jamais à la flotte, tu sais très bien que je ne bois que de la bière ! et puis je ne me lave que tous les 36 du mois. File plutôt ça à Keyser !
Chris :
Pas possible. J'ai chargé brutal d'initier les plus jeunes à l'ultra guttural brutal slammoshing death metal. Dieu sait ce qui nous attend à la surface, on n'est jamais trop prudent.
Johansson :
Mais qu'est ce que j'en sais moi, de ce qui se trouve là haut ? des vaches à deux têtes ? des super mutants armés de rotatives ?
Chris :
Possible. Pour t'aider dans ta mission, voici un holodisque des allemands de MORGOTH. En l'insérant dans ton Pip-Boy, tu auras accès à de nombreuses informations sur le monde extérieur.
Johansson :
"Odium" ? 1993 ! t'as pas trouvé plus vieux ? je te parie un nuka-cola qu'ils n'étaient pas passé à l'ère de la sextuple pédale.
Chris :
C'est dans les vieux pots ... allez ouste !
L'ABRI 15 - 31 jours
La team VS avait probablement l'abri anti-atomique le plus sûr de cette bonne vieille côte ouest. Mais c'était compter sans les chinois. Furieux qu'un webzine ait consacré sa une au groupe de stoner tibétain DALAI LAMA THUNDERPUSSY, les chinese démocrats ont enseveli l'arche des métalleux sous 50000 tonnes de roche et gravas. Si j'escomptais troquer mon cuir noir mel gibsonien contre une puce d'eau flambant neuve, me voilà bon pour une deuxième part de désert. Tout ce sable à perte de vue, c'est une terre promise pour Mitch ! heureusement, en bon commander in chief qu'il est, Chris a trouvé l'album idoine pour m'accompagner dans ma quête. Visuels apocalyptiques, production bien sèche, vocaux abrasifs de l'excellent Marc Grewe et riffs délivrés à la découpe, on se croirait en train de rôtir dans un abattoir à geckos par 500.000 degrés fahrenheit. Loin de repartir sur les bases du best seller
"Cursed", MORGOTH défriche d'autres contrées musicales que celle d'un death metal d'inspiration américaine (DEATH/OBITUARY, principalement). Si les riffs claqués à la hache sont toujours de la partie ("Resistance", "The Art Of Sinking" et une bonne moitié de "Submission"), l'album regorge de petites trouvailles sonores (la batterie marteau piqueur sur "Resistance", l'arrière plan post-industriel de "War Inside") ou rythmiques (les ralentissements terrifiants de "Under The Surface" et "War Inside", les guitares spectrales sur "Drowning Sun") à forte teneur radioactive. Une saisissante mutation, à l'image de celle de mon pied gauche. Me voilà affublé d'un sixième orteil !
NECROPOLIS - 78 jours
J'ai fait sauter l'indésirable appendice au fusil à pompe ; ça fait un mal de chien, mais pas autant que les hurlements du chanteur sur le final de "Golden Age". Non content d'être le clone officiel de John Tardy, Marc Grewe a étoffé son registre en passant successivement du zombie aérophage aux cris déchirants d'un junkie accroc aux stimulants. Plus surprenant encore, ces plaintes répétées de prêcheur du désastre et ces accents quasi hardcore, qui renforcent l'atmosphère de désolation de l'ensemble. Hanté par des leads au feeling lugubre et rampant, "Odium" fait froid dans le dos. Spoken words glaciales sur "Submission" et "Odium", un requiem instrumental sur lequel plane l'ombre de CORONER, break d'une infinie tristesse sur "Golden Age" ... la lutte, âpre et vaine, s'étire sur quarante minutes d'un death metal prophétique et original, comme une bande son idéale pour le jugement dernier. Et puisqu'on parle de Schwarzy, l'appui d'un Terminator me serait bien utile pour éradiquer la bande de sclérosés en plaques postée devant l'entrée du réservoir principal ou se trouve ce satané watership.
BASE MILITAIRE - 139 jours
La puce d'eau est mienne. J'ai survécu aux goules luminescentes, aux radscorpions et à la viande de brahmine avariée. L'irradiation à 75%, la chute de cheveux et le début d'hémorragie interne ? c'est rien à côté de ce que je vais ramasser si je ne leur livre pas la localisation de l'abri 13. Capturé par une horde de super mutants à côté desquels Hulk fait figure de playboy, j'ai cinq minutes pour sauver ce qui peut l'être. A commencer par le skeud de MORGOTH, analysé par des laborantins qui n'entendent rien au vintage death metal, quand bien même "Odium" se hisse bien au dessus de la mêlée, fort peuplée au début des années 90. Si Niktareum était là, ils leur expliquerait combien la décélération redoutable à 0 :56 sur "War Inside" est un must du genre, dans un registre insurrectionnel en phase avec ces temps barbares. Cyril en rajouterais une couche sur le contraste saisissant entre une batterie calibrée pour le terrassement et ces arpèges de guitare irréels qui balayent inlassablement le champ de ruines. Avant de trahir la confrérie de l'acier Thrashocore (personne ne peut résister à l'appel d'une Kro admirablement conservée) et de finir dans une cuve de produits chimiques, une dernière recommandation à l'attention des auditeurs passés et futurs : affûtez vos stimpacks ! 84 ans après sa sortie, ce troisième album corrosif est toujours un must have d'apocalyptic avant garde death metal.
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