On ne peut qu'apprécier la régularité et la constance des productions de Moonsorrow. A peine apprécié et digéré leur précédent album, qui rappelons le, n'était composé que de 2 titres pour une durée totale d'une heure, revoilà les Finlandais pour un mini album qui affiche lui aussi au compteur presque 70 minutes de musique !
Au menu de ce EP : 1 nouveau titre, 2 reprises de Metallica et Merciless ; ainsi que deux anciens titres réenregistrées. Commençons par « Tulimyrsky », le nouveau titre et surtout le plat principal, car composant à lui-même seul 30 des 68 minutes de l'EP ! Sans surprises ou presque, « Tulimyrsky » est une longue épopée musicale, démarrant par un texte déclamé en voix off sur fond orchestral type BO de film, avant de partir en trombe vers des sphères black. Le tempo se calme quelque peu au bout de 10 minutes, pour un interlude acoustique qui voit le retour de la voix off, avant de repartir de plus belle vers un long mid-tempo agrémenté de nappes de claviers. Le tout se poursuit sans jamais lasser, et on arrive au bout du titre soufflé par la cohérence de l'ensemble, car comme d'habitude Moonsorrow arrive à composer des titres d'une longueur extrême qui ne perdent jamais en intérêt et dont les enchaînements de parties sont toujours subtilement et intelligemment amenés. Du grand Moonsorrow comme à l'accoutumée.
Plus surprenant et tout aussi intéressant, la reprise de « For Whom The Bell Tolls », qui prend 3 minutes de plus par rapport à son modèle : qui aurait cru que ce titre pouvait acquérir une telle dimension épique, sublimé par des nappes de claviers omniprésentes et des arrangements qui collent à l'original tout en doublant sans choquer la durée de certaines rythmiques. Ici encore, la durée conséquente du titre ne fait pas tache, et à ce jour cette reprise est certainement l'une des plus originales et des plus réussies que j'ai eu l'occasion d'entendre ; alors même que Metallica est probablement le plus groupe le plus repris de la scène.
Parler ensuite des deux titres, reprises à la sauce 2008, d'antiques démos de Moonsorrow pourrait aisément me faire me répéter en louanges divers et variés: car il est certain que ces témoignages d'un autre temps remis au goût du jour prouvaient déjà le talent de composition du groupe. Au travers d'un court break mélodique sur « Taistelu Pohjolasta » on pouvait entrevoir ce que serait l'album
« Verisakeet » ; bien que celui-ci n'était pas aussi gâtés en riffs et blasts porteurs d'une sauvagerie quasi « true black » qu'on retrouve plus difficilement aujourd'hui. Même constat positif pour « Hvergelmir », à l'ambiance plus posé, mais qui dégage la même exquise recherche musicale qui s'apprécie à chaque changement de riff, et ils sont nombreux !
On termine sur les 13 minutes d'une reprise de Merciless, dont j'avouerais bien volontiers ma méconnaissance absolue. Heureusement, il n'est absolument pas nécessaire de connaître l'original pour apprécier ce petit quart d'heure de musique, lorgnant ouvertement vers le thrash mid-tempo, bien qu'on aura rarement entendu du thrash avec autant de claviers et un chant black aussi sauvage !
Une fois de plus, Moonsorrow assure par la constance de ses sorties et m'impressionne par la durée et l'intérêt qu'on trouve pourtant à ces titres à rallonge. Dans le domaine de Black Pagan, on peut compter sérieusement sur ces Finlandais pour nous faire voyager, au moins musicalement, dans l'histoire de leur pays. Si la pochette à la Bathory ne vous a pas déjà tapé dans l'œil, sachez que la musique saura vous convaincre de vous y mettre…
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