Ibogaïne: Molécule psychoactive principale extraite de la plante du même nom. L'ibogaïne a des effets psychostimulants et euphorisants à doses modérées (10 à 50 milligrammes), doses pour lesquelles elle est peu toxique surtout en administration orale. À des doses plus élevées (de quelques centaines de milligrammes jusqu'à un gramme) elle provoque un délire hallucinatoire souvent accompagné d'anxiété. (source: Wikipedia) |
Pour m'être injecté une dose relativement élevée d'Ibogaïne ces derniers temps, je peux vous certifier que la prise de ce genre de matos est en effet stimulante, mais plutôt audiostimulante que psycho-. En même temps, ayant usé d'un mode d'administration auriculaire (
Mais non, je n'ai pas utilisé mon doigt pour me l'injecter en suppo…), je ne suis pas sûr que les effets escomptés soient sensés être les mêmes. Si l'euphorie est bien là sur quelques passages bien sentis, c'est plus de la perplexité ou de l'inconfort qui risque de saisir l'auditeur non habitué aux galipettes modernes des disciples de
The Dillinger Escape Plan,
Meshuggah et autres
Textures. Parce que de la saccade hystérique, des plans biscornus arrosés de poil à gratter, des expérimentations tout en cassures, on en trouve une bonne brouettée ici.
La formule de l'Ibogaïne est d'ailleurs explicite:
C20
H26
N2
O. Bref une grosse quantité de
Chaos maîtrisé mais pas de tout repos, une nature
Hardcore moderne technique indéniable - comme cela est courant ces dernières années chez ceux qui ont envie de montrer que leur séjour en hôpital psychiatrique n'a pas altéré leur maestria technique mais juste leur façon de composer -, un peu de
Neuf quand même, avec des plans psychés et/ou plus posés où la torpeur post tarpé remplace enfin la crise de tachycardie causée par le crack. Ah oui, et le
« Oh, tu le crois ça? C'est pas le nouveau poulain hystéro-chtarbé de chez Relapse, c'est des gars de Marseilleuh ! »
En effet, ces fumeurs de bédo sont phocéens et issus de combos tels que E-Force, Catacomb ou encore Outburst. Bref ce sont des p'tits gars bien de chez nous, et qui ont de la bouteille (
du pastis au chanvre, plutôt, donc), et le savoir-faire certain qui va avec.
Ce sont donc les chemins sinueux d'un metal torturé qu'Ibogaïne à choisi d'emprunter afin d'inonder le public metal de flots d'endorphine musicale. Les amateurs de casse-tête bien foutus seront aux anges, tant le groupe est ultra carré et efficace. Les autres, ceux qui aiment quand le chemin est moins truffé de nids de poules et que la bagnole peut tracer sans se tuer les amortisseurs et le bas de caisse, auront tout de même de quoi se remuer le sac à bière. Ainsi « Icon Curse », qui se laisse aller à des élans plus foncièrement thrash & punk, va droit au but et contient un bonne petite mélodie moshesque imparable (
à 0:25). « Tibetan Terrorist », de son côté, est construit sur un emprunt plus ou moins volontaire (
m'enfin bon …) au « Blackened » des
fours hors semaine (
ne pas mettre d'objet métalliques attention dans ce four…). Le résultat est bien sympathique et exploite le célèbre passage à la sauce Moderne HxCx. « To The Moshpit » enfin, porte bien son nom, démarrant comme un vieux morceau de thrash/skatecore US vintage boosté aux amphet', puis continuant à donf' sur 2'20, sans cesse entre punk, thrashcore et grind.
Le reste de l'album propose donc - je vous le disais plus haut, suivez un peu que diable! -, un metal plus tortueux, toujours varié, donnant parfois une impression mitigée de déjà entendu (
« React », qui contient quand même de bonnes idées), mais proposant aussi des bouffées d'oxygène aux ambiances multiples (
par exemple la succession Textures like, urgence furieuse, doom des familles sur « Elephantox »), des plans psychés originaux et jouissifs (
« Souls And Swords » à 2:42, puis quasiment reggae à 3:18) ou de savants mélanges de technique, d'accroche, de bœuf jazzy et de chaos under control (
comme c'est le cas sur « Brain Gobbler »).
Bref, voilà de la bonne came pour amateurs de maux de tête nuancés mais sévères, mais attention aux effets secondaires pour ceux dont la tolérance aux psychotropes est aussi élevée qu'un Sarko sans talonnettes (
ce qui est un peu mon cas, d'où le plafonnement de la note …).
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