Un arbre mort en pleine nuit ; deux pendus se balancent au bout de leur corde…la pochette de « Farsotstider » est porteuse de mauvais augures : Thyrfing aurait-il viré au suicidal doom ? Pas vraiment, mais… Le groupe poursuit la route tracée par « Vannesvissor », mais indéniablement l'atmosphère s'est brutalement épaissie et le temps est à l'orage. Sombre et oppressant, « Farsotstider » l'est sans aucun doute plus que ses prédécesseurs : fini les jolies cavalcades sur fond de mélodies épiques de
« Valdr Galga», on ne lève plus son verre d'hydromel en honneur d'Odin mais on noud sa corde à la branche, le dieu de la guerre nous ayant abandonné à notre sort…
Il faut bien peu de choses à Thyrfing pour nous amener à cet état d'esprit : un Thomas Väänänen encore plus menaçant qu'à l'accoutumée, dont le chant de troll des cavernes semble désormais empreint d'une menace sourde et de promesses de jours noirs à venir. Parfois surgissent des chœurs fantomatiques à donner la chair de poule (« Far At Helvete »), tel l'odieuse bande son d'une veillée funèbre ; ou plus solidaires comme un dernier coup d'éclat sur le refrain d' « Host »... Le viking garde malgré tout la volonté de se battre jusqu'au dernier souffle, et c'est au travers des guitares de Svegsjo et Lindgren qu'on ressent cet engouement toujours perceptible pour les tempos headbanguants, agrémentés de nombreux passages folks. Et lorsque le folk et l'électrique se mettent à jouer à l'unisson on trouve la plus belle perle de mélancolie de l'album, la sublime « Host ». « Host », qui ne serait cependant rien sans le dernier maître d'ouvrage de l'album, celui qui soutient et participe à l'instauration de toutes ces ambiances : le clavier du sieur Peter Lof.
A lui seul, il efface souvent les guitares, conclut les chevauchées headbanguantes en menant l'auditeur à bout de souffle directement au cimetière, et se fait souvent porteur de mélodies uniques, poignantes et résignées (« Elddagjamning » ou le final sublime de « Tiden Laker Intet »).
Ce champ lexical des plus lugubres ne doit pas vous faire croire que « Farsotstider » est un album désespérée : Thyrfing garde son instinct guerrier, ce qui donne ces titres toujours bâtis sur des mid tempos en béton, mais on ressent que le viking est ici fatigué et à bout de forces, d'où les pendus de la pochette… On est loin du coté Hollywood métal d'un Amon Amarth ; d'ailleurs les groupes n'ont en commun que le talent pour composer des brûlots accrocheurs et la nationalité.
« Farsotstider » fait la paire avec son prédécesseur, qui lui tranchait déjà avec le passif « happy viking metal » de Thyrfing : soudain le groupe a pris une tournure plus sensible, plus propice aux émotions, noircissant réellement sa musique et développant une mélancolie qu'on ne lui connaissait pas. Et c'est là que ce groupe a tout à apporter à son auditeur, car les mélodies et les thèmes développés ici sont tous simplement magnifiques. A l'image de l'adieu, de l'apogée que sont les 2 dernières minutes de « Tiden Laker Intet », on se rappellera que cet album est le dernier où apparaît Thomas Väänänen, quittant le groupe après 10 ans de collaboration. Une page se tourne chez Thyrfing, et on attend avec impatience le prochain écrit du groupe, avec Jens Ryden au chant, prévu pour cet automne…
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