Aeons - Supergreen
Chronique
Aeons Supergreen
Alors qu'environ 99% des groupes de métal atmosphérique lorgnent sévèrement du côté du gothique, il existe des groupes se refusant à toute dépression bienheureuse et sortant des albums sachant allier la douceur et la mélodie à autre chose qu'un vague désir de suicide. Aeons fait partie de cette espèce rare de groupes. Mais avant tout, une petite présentation s'impose.
Sextet originaire de Dunkerque, Aeons regroupe divers musiciens issu de la scène metal extrème nordique. Le combo a fait pour la première fois parler de lui il y a trois ans, en sortant une démo promotionnelle enregistré au LBLab par Stephane Buriez et François Jamin de Loudblast (Hertz & Silence, Black Bomb A), toujours aux manettes sur Supergreen, aidé cette fois de Stephane Kraemer (Wunjo, Yann Tiersen, Pleymo, Laam) pour le mixage.
Ce qui surprend d'abord dans ce premier album, c'est la maturité avec laquelle le groupe arrive à composer sa propre mixture, foisonnante de détails, mais jamais saturée, puissante, mais sans bourrinage ; le flot continu de leur musique coule gentillement, comme une liqueur. Leur musique est d'ailleurs chargé d'une chaleur et d'une sensualité qui font -entre autres- la spécifité d'Aeons. Que ce soit sur des morceaux bien calmes ("Alcyone 3", "Natural") ou plus énervés ("B.B.H", "Djihad 1), la même sensation de paix et d'harmonie se dégage, evoquant une sorte de voyage onirique vers un au-délà de calme et volupté.
Des guitares jaillissent des mélodies toutes plus magnifiques les unes que les autres, parfois agrémentées d'effets parfaitement choisis, même si peu variés ; le tout est souligné de nappes de claviers sachant se faire discrètes et profondes à la fois, sans jamais tomber dans le symphonique vulgaire et bas de gamme. La section rythmique soutient l'ouvrage sans jamais chercher à en faire trop, que ce soit pour la basse, simple mais précise, ou la batterie au jeu atypique et assez inovant, avec une utilisation du tom bass décalé ("B.B.H" par exemple) ou de longs passages sans cymbales.
La voix alterne entre un chant puissant (entre crié et guttural) et un chant plus doux (doucement chanté, presque parlé), tout les deux chaleureux et profond, rassurants, et prononcant des paroles aux thèmes tels que les rêves, la conscience, la perception ou le cannabis ! bref, des thèmes bien accordés avec la musique et les ambiances de ce Supergreen.
La production est à la hauteur de la réputation de l'équipe technique, et frôle la perfection, rien à redire de ce côté, chaque instrument sonne comme il se doit et jamais n'empiète sur le territoire du voisin, tout en ayant sa place parmi le flux que forme le son d'Aeons.
Un vrai petit bijou donc que cet album, à mettre dans les oreilles des toute personne en quête d'évasion musicale. Vivement la prochaine livraison !
| Xolotl 9 Mars 2004 - 2391 lectures |
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