Cet album, je l'attendais depuis longtemps, très longtemps même. Un poil déçu par
"Dreams D'Azur" sorti en 2002 qui n'était finalement qu'un ré-enregistrement de leur premier album, c'est avant tout le magnifique
"Novembrine Waltz" qui m'était resté en mémoire. Cela faisait donc presque 5 ans que je guettaient la sortie de ce cinquième album (ou sixième, comme vous voulez), avec toujours une petite appréhension qui n'a cessé de grandir au fil des ans, les grands silences n'amenant pas toujours de bonnes choses.
Pour les prétextes, peut-être faut-il mettre en avant la fin de leur contrat avec Century Media qui édita leurs 3 précédents albums ? Mais apparemment, les italiens ne sont pas tombés n'importe où puisqu'ils font désormais parti de la famille Peaceville Records chez qui les talents ne manquent pas (Katatonia, My Dying Bride, Anathema, ...). Ou alors est-ce la réalité d'un line-up encore incomplet qu'il faut mettre en cause (pas de bassiste notamment) ? Mais là encore, tout ceci a l'air de s'être stabilisé avec le temps autour des frères Orlando et de Massimiliano, un trio qui semble s'entendre à merveille. Non je crois que c'est un certain projet de rock atmosphérique intitulé Klimt 1918 (dans lequel ont participé Massimiliano et Giuseppe) qui a mobilisé les troupes pendant un moment, au détriment de Novembre qui commençait à prendre la poussière (avec ses fans d'ailleurs). Enfin trêve de blabla me direz-vous (et vous aurez bien raison), le nouvel album est finalement arrivé alors parlons-en.
Le moins que l'on puisse dire, c'est que Novembre a une nouvelle fois bien changé et continue à tendre vers un style de plus en plus atmosphérique comme
"Novembrine Waltz" en témoignait. Toutefois, avec "Materia", le groupe a franchi une étape en gommant une grande partie de ses influences death : leur musique est dans l'ensemble très calme, les hurlements se font désormais rares au profit du magnifique chant clair de Carmelo et d'un style tout en rondeur et délicatesse. Mais lorsqu'il vous reste dans la tête les magnifiques mélodies d'un
"Novembrine Waltz" sublime, les premiers titres de ce nouvel album paraissent un peu fades et peinent à vous emporter, pas mauvais mais moyennement inspirés...
En réalité, il faudra attendre l'intro de "Aquamarine" pour dissiper les craintes. Alors que le doute allait vous envahir, que vous pensiez que Novembre était passé à côté, arrive cette mélodie dont seul Carmelo a le secret, juste quelques arpèges de guitare de toute beauté qui vous donnent des frissons. Pour moi, ce quatrième morceau est le véritable déclencheur de l'album. On y retrouve la puissance et la finesse qui fait la grandeur de ce groupe, une musique aux mélodies subtiles où le chant clair prend toute son ampleur avec en plus quelques passages plus violents où Carmelo nous ressort ses bons vieux hurlements. La suite est tout aussi bonne avec des titres qui sortent du lot comme "Comedia", "Geppetto", "Jules" et le katatoniesque "Materia". Au final, l'album est globalement très agréable et l'on remarque à peine sa durée exceptionnelle (67 minutes !!!) où chacune des compositions ne descend pas en dessous de 5 minutes.
En tous cas, s'il y a bien une chose qui n'a pas changé, c'est ce qui se dégage de leurs albums. Comme ses prédecesseurs, "Materia" possède cette classe indescriptible, ce charme fou, typiquement italiens et qu'on ne retrouve nulle part ailleurs. De leur musique émane toujours ce côté si nostalgique qui m'a une nouvelle fois surpris et que je ne saurais trop vous expliquer, coincé entre tristesse et rêverie. Mais contrairement aux autres albums où le groupe variait les ambiances, "Materia" se révèle plutôt uniforme : on retrouve une seule et même atmosphère tout au long des compositions, plus froide, sombre et pessimiste qu'auparavant. Quant à la production, elle s'accorde parfaitement à l'ensemble, offrant beaucoup de relief et faisant la part belle aux mélodies et au chant.
Ce nouvel album des italiens faisait parti des 5 albums les plus attendus de l'année en ce qui me concerne et j'avoue avoir été un peu déçu. Loin d'être mauvais, il apparaît tout de même bien moins inspiré qu'auparavant, un poil en dessous de leurs potentialités : les temps forts se font plus rares, les mélodies moins marquantes, mais peut-être deviens-je un peu trop exigent avec l'âge. Malgré tout, Novembre reste pour moi une des formations les plus talentueuses dans le metal atmosphérique et "Materia" n'en demeure pas moins un album touchant et attachant où certains morceaux devrait venir jouer avec vos émotions. A découvrir !
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Après achat, j'en profite pour vous donner quelques petites informations. Le magnifique artwork est une nouvelle fois signé Travis Smith qui commence décidément à sortir de ses réalisations habituelles (cf. le dernier Katatonia). Les deux derniers morceaux "Croma" et "Nothijngrad" sont d'anciens morceaux de la période
"Novembrine Waltz" dédiés à ceux qui ont attendu "Materia" pendant des années (comme moi).
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