Après avoir passé 5 longues années à attendre
"Materia", je n'attendais pas le retour des italiens de si tôt. A peine un an et demi plus tard, la bande à Carmelo enrichie d'un nouveau bassiste (Luca Giovagnoli), débarque avec son sixième album (septième si vous comptez
"Dreams D'Azur") au nom et au visuel (signé Travis Smith une fois de plus...) qui fleure bon la nostalgie et qui laissait présager d'une logique suite de leur précédent album. Pourtant, comme si cette sortie soudaine annonçait le changement, Novembre décide de prendre l'auditeur à contre-pied et de replacer sa musique dans un créneau bien plus "metal" que son prédécesseur. Sursaut de lucidité ? Manque de détermination dans leur évolution ? Chacun aura sans doute son avis sur ce revers soudain mais quoiqu'il en soit, "The Blue" n'en demeure pas moins bon.
Alors par où commencer ? Cet album est si dense et complexe que j'ai un peu du mal à rassembler mes idées. Novembre n'avait jamais encore sorti quelque chose d'aussi difficile à cerner et il m'aura fallu un nombre d'écoutes invraisemblable pour pouvoir entreprendre cette chronique. Car noyés dans la même atmosphère et le même bain d'émotions, les 12 morceaux qui composent "The Blue" ne s'apprivoisent que petit à petit, tant leurs structures et leurs airs sont riches et variés. Comme je le disais en introduction, le principal changement qu'apporte ce nouvel album se concentre dans cette agressivité retrouvée. Dès les premiers titres, le ton est donné : la griffe des italiens reste palpable mais le style s'est durci. Beaucoup durci même puisque "The Blue" doit faire partie des albums les plus violents de leur discographie. Les hurlements et les guitares électriques reviennent au centre des compositions, soutenus par un son compact et massif tout droit sorti des studios Outer Sound. Choix surprenant et audacieux après nous avoir entraîné sur des terrains plus atmosphériques. Tout comme
"Materia", l'ensemble possède une grande homogénéité et même si l'équilibre violence/atmosphérique varie selon les morceaux, l'album conserve un style et une atmosphère unique, immédiatement reconnaissable. Rien de réellement "brutal" d'ailleurs (Novembre oblige), leur musique se veut avant tout mélodique, profonde et immersive, où les émotions demeurent le principal moteur.
Les amateurs du combo italien ne devraient donc pas être dérouté par cette nouvelle offrande car au final, la recette ne change guère. Contrairement à de nombreuses formations que l'on pourrait rapprocher de Novembre, le groupe se complait dans une configuration très classique (chant, guitare, basse et batterie), préférant exploiter au maximum la guitare plutôt que d'intégrer d'autres instruments, rendant leur musique toujours aussi naturelle. L'instrument de prédilection reste d'ailleurs la six-cordes qui porte toute les mélodies et une bonne partie de l'ambiance que dégage l'album. Côté technique, le groupe ne cesse d'affiner sa prestation, des différents chants de Carmelo (clair et hurlé) au fantastique jeu de Giuseppe, aussi à l'aise à la double pédale que dans les moments les plus calmes. Au rayon des nouveautés, on pourra tout de même noter la présence de chant féminin sur le titre "Nascence" (interprété par une certaine Francesca Iacorossi) qui additionné à celui de Carmelo, offre un rendu absolument magnifique et cela ne m'étonnerait pas d'entendre de nouveau cette charmante demoiselle par la suite. Malheureusement, comme pour
"Materia", le principal défaut ce "The Blue" réside dans la présence de titres de moindre qualité, pas mauvais mais assez anecdotiques comme "Argentic", "Triesteitaliana" ou "Architheme", à côté de véritables perles telles que "Cobalt Of March", "Iridescence" sans oublier le fabuleux ensemble "Cantus Christi" / "Zenith", dont ce dernier titre quasi-instrumental porte bien son nom.
En fin de compte, ce qui fait la force de cet album, comme toutes les autres pièces de leur discographie, c'est cette atmosphère chaude, douce et mélancolique, comme un rayon de soleil qui perce à travers les nuages pour vous brûler la peau. Novembre a toujours su peindre dans les moindres détails les âpres aspérités de nos émotions enfouies, et conjuguer tristesse et nostalgie dans une musique riche et profonde. Si vous aimez vous faire du mal, vous pouvez vous lancer corps et âme dans ce sixième album dont le titre en dit long sur ce qui vous attend.
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