Sorti un an après l'excellent
"Novembrine Waltz", "Dreams d'Azur" n'en est pas son successeur direct : en effet, cet album est en réalité, le réenregistrement du premier album des italiens,
"Wish I Could Dream It Again" sorti en 1994 (hé oui, ça ne nous rajeunit pas...) et autrefois enregistré avec l'aide du grand Dan Swanö. Et aussi incroyable que cela puisse paraître, Novembre a bien joué son coup...
En effet, cette fois-ci, la production est maison puisque cet album a été enregistré aux studios Outer Sound de Giuseppe Orlando, tout comme
"Novembrine Waltz". Et là, tout s'éclaire car si la version de 1994 était un peu dure à écouter de part son son et sa production (due à leur manque de moyens), celle-ci brille de mille feux, nous offrant une richesse sonore très actuelle, d'une pureté et d'une justesse à la hauteur de la musique du combo. De plus, techniquement, nos petits gars se sont bien améliorés, et notamment Carmelo au chant qui possède désormais la voix douce et magnifique qu'on lui connaît aujourd'hui, sans pour autant avoir tiré un trait sur son excellent hurlement d'outre tombe.
Et c'est là que l'on se rend compte du talent de ces musiciens puisque ce réenregistrement nous révèle des compositions de qualité (surtout quand on sait que ça date de 1994), riches et progressives, ne manquant ni de sensibilité, ni de puissance. Tantôt douces et planantes, tantôt plus agressives et tranchées, ces dernières passent par tous les stades possibles et imaginables, usant de tout ce qui peut faire la diversité d'un grand album, sans pour autant que cela sonne artificiel. La durée des morceaux est très variable, allant des 3'21" de "Let Me Hate" aux 11'59" de "Marea" (titre rassemblant les trois parties "Nostalgia / Its Gaze", "Behind My Window" et "My Seas of South"), mais l'ambiance y est unique, inondant l'album d'une lourdeur et d'une tristesse infinie qui vous écrasera pendant ses 69 minutes. Et du fait de sa longueur et de la complexité de ses compositions, il vous faudra un bon nombre d'écoutes pour en venir à bout.
Pour ceux qui connaissent
"Wish I Could Dream It Again", il est évident que Novembre ne nous l'a pas repondu tel quel, modifiant quelques lignes d'instruments et ajoutant quelques arrangements supplémentaires, mais pourtant, les compositions sont aisément reconnaissables. Cependant, je trouve que le niveau des compositions n'atteint pas les hauteur de leurs dernières productions, bien qu'il soit ici très élevé. Pour les adorateur de
"Novembrine Waltz", sachez que le style est bien différent, nous offrant une démarche plus progressive, mais également plus torturée et agressive, loin de la sérénité de
"Novembrine Waltz". La pochette n'égale pas le travail de Travis Smith sur leur précédente production, mais reste de bonne facture, d'autant plus que le livret est très complet, avec paroles et photos.
"Dreams d'Azur" est donc un très bon réenregistrement, nous prouvant encore une fois, le talent de ce groupe italien qui a débuté sa carrière en 1994 avec un album méconnu qui retrouve ici, toute sa fierté et une reconnaissance trop longtemps usurpée. A la fois riche, complexe et touchant, il devrait rassasier tout amateur de death progressif.
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