« The Malthusian » m’ayant fait l’année dernière une solide impression, c’est avec un certain plaisir que je retrouve les aventures solos de
Christian Ludvigsson au sein de l’entité suédoise
EIGENSTATE ZERO. Une nouvelle fois l’
artwork est somptueux, dans l’esprit de Dali, même s’il peut paraître détonnant pour une formation évoluant dans la sphère du
death metal progressif. Quoi qu’il en soit, je ne boude pas mon plaisir à contempler cette illustration riche en détail et qui m’occupe le temps d’écouter les premiers titres.
Une nouvelle fois, l’album est long : une heure et dix minutes pour sept compositions, c’est burné et, mis à part « A Peculiar Void », rien ne descendra en dessous des dix minutes. Est-ce exagéré ? Prétentieux ? Redondant ? Toujours pas, l’inspiration est tout simplement d’une richesse rare et je serai bien en peine de retrancher quoi que ce soit à «
Shape of God Thought of Sun », qui multiplie les influences sans pour autant s’éparpiller. Aussi, à la distribution des bons points,
Christian se trouvera dans les premiers rangs.
Outre les choix graphiques, il faudrait louer la qualité de l’enregistrement qui parvient à parfaitement sonoriser les instruments électriques, les voix ainsi que de l’orgue, peut-être de la flûte, etc. soit autant d’éléments que l’on entend rarement dans un disque de
death mais qui trouvent ici pleinement leur place et leur justification. Ensuite, il y a la technique instrumentale. Si le mec joue vraiment tout ce qui est proposé, c’est un talent exceptionnel car il excelle à tous les postes, y compris vocaux, où il module avec une grande aisance afin d’adapter son timbre aux différentes ambiances. Quant aux influences, il semble y en avoir tellement…
OPETH ou
OBSCURA, oui, mais je perçois également des choses à la
BORKNAGAR dans les mélodies en voix claire par exemple, du pur
prog’ évidemment, des vapeurs de
black metal lorsque les tempos s’emballent, gros niveau, c’est net.
Mais n’est-ce pas trop dense tout de même que ces enchevêtrements hétéroclites ? Disons que si l’on aime rester attablé durant des heures pour déguster des mets aussi fins que variés, le tout arrosé de quelques liqueurs digestives, de vins pétillants ou de rouges subtils, je ne vois pas où sera le problème. Certes, il faudra disposer d’une heure de calme absolu,
EIGENSTATE ZERO ne s’écoutant que difficilement dans l’urgence des couches sales et des tâches ménagères rébarbatives. Cependant, la patience sera récompensée dès lors que l’on apprécie la subtilité dans le
death, voire les mélanges contre-nature. Toutefois, je pense préférer cette sortie à la précédente car elle me paraît étrangement plus homogène, plus centrée sur le riff impactant et, quelque part, il y a fort à parier que tous ceux qui sont tombés dingues du dernier
BLOOD INCANTATION pour ses aspects progressifs notamment, trouvent ici de quoi satisfaire leurs plus hautes appétences, même si je doute que «
Shape of God Thought of Sun » rayonne un jour de la même aura qui entoure aujourd’hui les Américains.
Compte-tenu de la cadence d’écriture du type, il y a fort à parier qu’on le retrouve dès l’année prochaine avec une nouvelle production, c’est à peine le temps qui sera nécessaire pour apprivoiser celle-ci.
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