Troisième album des italiens de Novembre, "Classica" succède au génialissime
"Arte Novecento" et c'est ici que les choses changent pour eux. Déjà, terminé Polyphemus Records, bonjour Century Media : autant vous dire qu'ils n'y ont pas perdu au change, la firme allemande leur offrant une diffusion très large et une meilleur publicité (et puis ça fait mieux sur le CV). Terminé la collaboration avec Dan Swanö (qui a produit leurs deux premiers albums) : c'est désormais Giuseppe Orlando (batteur) qui accueille le groupe dans ses studios Outer Sound. Un petit changement de line-up également avec le remplacement d'une bassite (Alessandro Niola remplace Fabio Vignati) et le recrutement d'un second guitariste (Massimiliano Pagliuso).
Avec cet album, Novembre prend une nouvelle fois l'auditeur à contre-pied. Après un
"Arte Novecento" tout en douceur et en sensibilité, le groupe revient à un death progressif plus agressif, le hurlement reprenant du service après avoir été laissé au placard le temps d'un album. Les compositions sont dans l'ensemble assez violente, tout en conservant cette ligne mélodique inhérente au style des italiens depuis leurs débuts. Novembre n'en a pas pour autant oublié son côté progressif, nous offrant des morceaux très complexes et denses malgré leur durée relativement courte pour le style, 5/6 minutes pour la plupart. Les parties acoustiques et le chant clair sont également au rendez-vous, variant les douceurs et les plaisirs au milieu de cet débauche de noirceur et de mélancolie. D'ailleurs, on sent que Carmelo progresse d'albums en albums sur sa maîtrise du chant et même s'il n'est pas encore parfait (poussif voir limite de temps en temps), il demeure très touchant et magnifiquement intégré.
Et si "Classica" est aussi bon, c'est aussi grâce au travail de Giuseppe en studio qui a enfin doté Novembre d'un son à la hauteur de ses ambitions, révélant à l'auditeur tous les recoins de la richesse musicale intrinsèque à cet album. Et il n'y a qu'à écouter l'instrumentale "Foto Blu Infinito" pour voir à quel point leur musique est peaufinée, travaillée, riche en profondeur et en émotions. Le son des guitares est vraiment excellent, renforçant l'impressionnant travail de composition de Carmelo sur celles-ci. Par contre, la pochette réalisée par Niklas Sundin (designer/guitariste de Dark Tranquillity) est assez décevante, n'évoquant pas grand chose ; mais au moins, le contenu y est...
La seule chose que je reprocherai à cet album, c'est d'être un tantinet linéaire, mais rien de bien grave. Novembre nous délivre encore une fois, un album magnifique à l'ambiance résolument sombre et nostalgique, qui ne manquera pas de vous faire travailler les tripes. Amateur de death progressif, depuis le temps que je vous en parle, vous ne vous êtes pas encore penché sur ce combo italien ?
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