Quatre ans après un
Sicario en demi-teinte alors que
No Gods No Masters laissait entrevoir une belle échappée pour Criminal, les repris de justice anglo-chiliens refont à nouveau parler d'eux. Quand un groupe commence à décevoir en général, il continue ses malversations au fur et à mesure de ses sorties. Heureusement ici, Criminal s'est refait une santé après un long séjour derrière les barreaux.
Ce nouveau méfait, baptisé
White Hell, s'avère en effet bien plus efficace, percutant et mémorable que
Sicario qui manquait cruellement de pêche et de génie. De génie toutefois, il n'en est pas vraiment question ici non plus, parlons plutôt de talent. Et ça, Criminal en a à revendre. Porté par une production moderne et puissante mais pas trop propre, le thrash/death du quatuor prend ici toute sa dimension même si on regrettera encore la folie de
No Gods No Masters. Rythmiques variées mais toujours plus ou moins rapides, riffs efficaces, facilement mémorisables et souvent headbangants (miam ce riff old-school sur "Strange Ways", attention au coup du lapin!), Criminal déroule tout du long de ces douze titres pour cinquante minutes. Une musique violente et agressive (on croisera même des blasts dès le premier morceau "21st Century Paranoia", dommage qu'ils se feront la belle ensuite (rien à voir avec le viol d'une blonde à forte poitrine)) mais qui n'oublie pas pour autant la mélodie. Le lead guitariste Rodrigo Contreras nous offre ainsi une excellente prestation, notamment des soli mélodiques lumineux ("Incubus", "The Deluge", "The Infidel", "Invasion", "Bastardom", "Sons Of Cain") qui constituent l'un des gros points forts de ce
White Hell décidément bourré de qualités. L'autre atout majeur, c'est bien sûr le chant d'Anton Reisenegger, toujours au top. L'ex-Pentagram, plein d'une rage convaincante, s'égosille et se déchire les poumons par son timbre corrosif, se posant en dernier vestige des origines sud-américaines de la formation.
Avec ce
White Hell, Criminal nous donne une belle leçon de thrash/death efficace entre old et new-school. Old-school pour les soli et les leads, new-school pour les passages saccadés qui ne sont pour une fois pas repoussants, bien au contraire ("The Deluge" ou la presque mosh-part finale de "Sons of Cain"). On regrettera par contre la basse en cavale invisible de la nouvelle recrue Dan Biggin et l'absence du chuka-chuka qui fait l'essence même du vrai thrash et qui rend donc discutable l'étiquette thrash/death du groupe. Mais bon que voulez-vous, c'est le modernisme qui veut ça! Même s'il ne dérobera pas le trophée d'album de l'année (Criminal aurait pu se délester en route de quelques morceaux dispensables faisant figure de menu fretin),
White Hell reste toutefois bien plus convaincant que la plupart des sorties actuelles et mérite largement qu'on s'acoquine avec le nouveau gang de Massacre Records.
3 COMMENTAIRE(S)
19/03/2009 23:34
19/03/2009 14:43
Sinon je crois bien que je n'ai jamais jeté une esgourde sur ce groupe pourtant j'en ai "beaucoup" entendu parler, l'occasion est là...
19/03/2009 13:41