Criminal - Sacrificio
Chronique
Criminal Sacrificio
Fêtant actuellement ses trente ans d’existence la formation menée par l’inamovible Anton Reisenegger est un modèle de persévérance vu qu’elle n’a jamais rien lâché, malgré les changements de personnel à foison et une reconnaissance limitée liée à une discographie assez inégale qui la maintient encore aujourd’hui la deuxième division du Thrash. Si elle n’a jamais semblé en mesure de pouvoir espérer mieux elle bénéficie toujours du soutien indéfectible de Metal Blade qui rempile ici pour un quatrième album au sein de son catalogue (entrecoupé d’un court passage chez Massacre Records pour
« White Hell » et
« Akelarre »)… cinq années après le mitigé « Fear Itself ». Si une fois encore on a affaire à un nouveau frappeur pour le reste rien n’a changé musicalement, et ce neuvième long-format ne va être qu’une large redite de ce qu’offre le chanteur/guitariste depuis un bail… à savoir une musique agréable et bien foutue mais qui finit indubitablement par se répéter, tout en manquant clairement de morceaux mémorables et offrant au final un résultat trop déséquilibré pour captiver massivement les foules.
Et hélas d’entrée le quatuor va déjà montrer ces limites habituelles, preuve en est avec le court « Live On Your Knees » qui malgré un démarrage mené tambour battant à la fois classique et intéressant va s’embourber très rapidement à vouloir trop en faire… notamment à cause d’une partie centrale moderne qui casse la dynamique. Et ça n’est pas le fatiguant et répétitif « Caged » qui va remonter le niveau tant ça donne la sensation justifiée de tabasser dans le vide et d’être sans idées notables, même si dans la foulée le sympathique « The Whale » avec ses passages presque épiques relève l’intérêt général à défaut d’être génial. Cependant cette plage marque le début de la bonne période de cet opus qui va retrouver des couleurs et de l’attrait, tout d’abord via l’excellent et puissant « Zona De Sacrificio » bien plus sobre dans l’exécution et tout en rapidité, pour un rendu 100 % Thrashy des plus intéressants confirmant que quand les gars n’en font pas des caisses c’est bel et bien là qu’ils sont les plus convaincants. Sentiment confirmé derrière avec le très bon « After Me, The Flood » au grand-écart affirmé où vitesse entraînante et passages lents écrasants hyper sombres se côtoient facilement et sobrement, toujours en conservant ce groove propice au headbanging qui s’entend encore juste après sur l’énervé et speedé « Dark Horse » où les blasts sont de sortie ainsi que quelques ralentissements et passages pachydermiques bienvenus.
Si après ce triptyque très convaincant l’enthousiasme va retomber sur le pataud « Theocrazy » (aux plans prévisibles qui tombent comme un cheveu sur la soupe), les trois compositions suivantes vont rester dans le bon dynamisme entendu auparavant que ce soit via les variés, remuants et efficaces « Sistema Criminal » et « Zealots » tout en simplicité et qui ne traînent pas en longueur… ou encore « Age Of Distrust » qui fait le boulot comme il faut et en gardant une fraîcheur agréable à l’esprit rétro. Néanmoins comme au début de ce disque la conclusion va être assez pantouflarde et ennuyeuse que ce soit avec « Hunter And The Prey » aux cassures inutiles qui alourdissent excessivement l’ensemble… et surtout via le raté « Ego Killer » qui lorgne presque vers le Doom sans parvenir à accélérer ni captiver l’auditeur qui sera de toute façon déjà passé à autre chose.
Car comme d’habitude on a à boire et à manger du côté du contenu qui joue les montagnes russes au niveau de l’intérêt comme de l’accroche, et ce malgré toute la bonne volonté de ses membres qui font du mieux possible avec leur bagage technique assez élevé (notamment du côté des solos forts nombreux quoi que relativement semblables à la longue). Dans la moyenne et la lignée de ce qu’a pu proposer l’entité par le passé ce nouveau chapitre n’est finalement qu’un disque de plus parmi les autres, maintenant les sud-américains parmi les outsiders du style que l’on appréciera voir en première partie de concert mais dont on aura oublié la prestation dès qu’ils auront quitté la scène. Dommage en tout cas qu’après autant de vécu et d’expérience son leader n’arrive toujours pas à faire grimper son vaisseau amiral au-delà d’un cercle restreint d’initiés, et qu’il s’évertue à continuer dans certains excès modernes et autres parties tribales de mauvais goût qui dynamitent le tout dans le mauvais sens du terme. N’ayant clairement pas besoin de cela le résultat se révèle une fois encore bien trop déséquilibré, confirmant que l’ensemble reste encore relativement fragile (même si c’est relativement court), malgré des qualités certaines mais qui ne tiennent pas la distance sur la durée noyées par les mauvais points et erreurs trop visibles et prévisibles.
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