Criminal - No Gods No Masters
Chronique
Criminal No Gods No Masters
Criminal nous vient d'un pays où les groupes de métal ne sont pas légions, le Chili (patrie de Tom Araya quand même!). Les deux cerveaux du groupe, Rodrigo Contreras (lead guitar) et Anton Reisenegger (ex-Pentagram, chant et guitare) décident en 2002 de s'installer en Angleterre pour donner une dimension internationale à leur combo, formé en 1991. Là-bas, Zac O'Neil (Extreme Noise Terror, batterie) et Mark Royce (ex-Entwined, claviers) sont embrigadés, ainsi que Robin Eaglestone (ex-Cradle Of Filth, basse), qui quittera finalement le groupe en 2003 avant l'enregistrement de ce 4è album, le bien-nommé "No Gods No Masters".
Déjà, premier constat: le groupe a un son particulier, froid, mécanique et bruyant (notamment pour le chant et la batterie) qui colle très bien à la musique. La musique, parlons-en tiens. Criminal navigue entre à peu près tous les styles de métal extrême, du grindcore au brutal death (rha ce passage à 1'46 sur "Idol"!), en passant par l'indus (à la Fear Factory), le thrash et le power. On ressent une petite influence Napalm Death, notamment dans les blasts très rapides et la voix hurlée, entre grind et black, un peu trop répétitive d'ailleurs. Le chanteur semble en effet particulièrement enragé et tient à nous le faire savoir.
Les morceaux sont assez variés avec des passages très brutaux (les débuts de "Aberration" de "Deconstruction", de "Downfall" et de "Violent Change", "Idol") et d'autres un peu plus posés, histoire de reposer le malheureux auditeur. On y remarque l'utilisation de claviers mais jamais de manière excessive, toujours bien placés et qui ne prennent jamais la place des guitares. Seul un break un peu électro sur "Downfall" met les claviers en avant mais il passe très bien, même pour quelqu'un comme moi qui n'est pas un grand fan de cet instrument. La présence de ces synthés donne plus de relief aux titres et les rend plus mélodiques, plus accessibles ce qui n'est pas un mal au milieu de tant de violence. On a même le droit à un instrumental, "Tidal Wave", très calme pour mieux nous assomé sur la fin avec un excellent riff bien brutal, martelé en cadence par une double pédale impressionnante.
Criminal possède un réel talent pour trouver des "mélodies" et des riffs accrocheurs, obsédants, qui vous trottent dans la tête longtemps après l'écoute. On retient "Deconstruction", "Downfall" et surtout le génial "Dark Half". La mélodie lancinante me tapait sur le système au début mais après plusieurs écoutes j'ai fini par l'apprécier et même l'adorer. Et le break surpuissant (à 2'29 répété à 3'52) à forte teneur en headbanging m'a époustouflé, superbement amené par un long passage plus calme où le chanteur continue cependant d'hurler.
Une autre grande qualité de cet album est la présence sur pratiquement tous les morceaux de soli mélodiques, très agréables, qui contrastent avec l'ambiance brutale, et qui jouent ainsi le même rôle bénéfique que les claviers. On note malgré tout une certaine redondance dans ces soli.
Egalement à souligner, la performance assez incroyable du batteur Zac O'Neil. Celui-ci a un jeu très varié, aussi à l'aise dans les breaks calmes que dans les passages de blasts ultra-rapides. Il se fait par ailleurs un malin plaisir à suivre la cadence de certains riffs saccadés avec sa double pédale. J'avoue adorer ça.
Sans être une révolution ni un monument du métal, "No Gods No Masters" est donc un bon album (même très bon sur certains passages) sur lequel je ne pourrais que vous conseiller de jeter une oreille. Criminal possède sa propre personnalité et a le mérite de ne pas sonner comme toutes les productions actuelles.
| Keyser 4 Mars 2005 - 1648 lectures |
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2 COMMENTAIRE(S)
citer | une influence Napalm Death??!!! faut que j'écoute ça!... |
citer | Un morceau ("No Return" est dispo en streaming sur leur site, n'hésitez pas à y jeter une oreille |
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2 COMMENTAIRE(S)
02/09/2005 12:15
04/03/2005 14:02