Déjà le septième album pour les Anglo-Chiliens de Criminal qui, mine de rien, commencent à avoir une discographie sacrément remplie. Rien d'étonnant après tout, le groupe d'Anton Reisenegger ayant vu le jour il y a 20 ans! Les malfaiteurs font ainsi presque figure de vieux briscards malgré un relatif anonymat, le groupe étant rarement cité dans les conversations malgré trois albums chez les poids lourds de Metal Blade. Deuxième opus chez Massacre Records,
Akelarre marque un énième changement dans l'histoire mouvementée du gang. Formés d'abord au Chili, puis délocalisés en Angleterre, les repris de justice vivent désormais au Pays-Basque espagnol, terre d'accueil parfaite pour un tel patronyme. Autre changement important, exit le guitariste Rodrigo Contreras, remplacé par le basque Omar Cascallar. Le frontman Anton Reisenegger se pose donc en dernier survivant du line-up d'origine. L'accent euskarien se précise encore un peu plus avec le titre de l'album qui renvoie au sabbat des sorcières. Musicalement par contre, pas de révolution en vue.
Akelarre reste en effet proche de l'attentat précédent,
White Hell. Pas forcément une mauvaise nouvelle puisque celui-ci redressait la barre après un
Sicario mou de la bite. Mais je regrette toujours le son plus extrême de Criminal sur
No Gods No Masters, album avec lequel j'avais découvert le combo. D'un thrash/death acide, la bande de l'ex-Pentagram est ainsi passée à un thrash moderne aux accents encore vaguement death puis à un thrash toujours moderne mais limite power. Bref, de moins en moins de death, tant pis!
Akelarre confirme cet état de fait puisque seul "Vows Of Silence" comporte des blast-beats. Un très bon titre d'ailleurs, qui s'ouvre sur une belle lead mélodique qui part ensuite en blasts sur un tremolo sympathique. Dommage qu'il n'y ait pas davantage de passages de la sorte! Ce nouveau full-length, le septième, a cela dit d'autres qualités. À commencer par une production puissante et moderne sans sonner plastique qui colle bien au style. Ensuite, ce sont les guitaristes qui font parler la poudre. D'abord rythmiquement puisque la formation enchaîne les bons riffs, tantôt thrashy et rapides, tantôt plus power, mid-tempo et headbangants, les deux types se complétant parfaitement pour une efficacité et un groove indéniables qui doivent encore un peu à la vieille école. Puis niveau lead avec dans chaque morceau un solo mélodique, bien construit et long qui prouve le feeling intéressant des gratteux ("Order From Chaos", "State Of Siege ", "Tyrannicide", "Feel The Void", "Vows Of Silence", "La Santa Muerte" pour les plus marquants). Le départ de Contreras est ainsi bien compensé par Cascallar et ne se fait pas du tout sentir. Aspect moderne oblige, on croise aussi quelques séquences saccadées mais rien d'agaçant puisque Criminal arrive à les rendre correctes avec soit du bon riffing, soit quelques chose par-dessus comme ce tremolo sombre sur "Tyrannicide" à 3'40. Tout ceci nous donne des morceaux calibrés de quatre minutes (sauf bizarrement le title-track "Akelarre", brûlot hargneux presque grind de deux minutes plus simple et extrême que les autres) aux structures classiques couplet/pré-refrain/refrain répétées avec le solo en plus. Assez prévisible du coup, même si quelques surprises parsèment l'œuvre comme le retour de quelques touches de claviers à 2'22 sur "State Of Siege" (pas terribles malheureusement) ou le break calme du Sepulturesque "Resistance Is Futile" à 2'28 (bien mieux), surtout que les riffs restent toujours dans le même registre. Par chance, ils contiennent à peu près tous des traces de mélodies pour conserver un intérêt sur le long terme. Pas suffisant toutefois pour que notre attention ne diminue pas au fil des minutes après un départ canon. Le seul à tenir la distance reste Anton Reisenegger. L'ex-Pentagram et actuel Lock Up, fidèle à son habitude, incarne la dernière touche extrême de Criminal de par son timbre écorché et rugueux. Dommage qu'il ne parle espagnol que sur le titre final "La Santa Muerte" tant cette langue se marie parfaitement avec ses vocaux arrachés.
Efficace, dynamique, énergique, encore relativement violent, ce nouvel opus de Criminal fait le boulot en proposant à la fois de bons riffs thrashy casse-nuques et des séquences solos mélodiques bien pensées. Le tout porté par un Reisenegger qui n'a rien perdu de sa rage. Très bon aux premières écoutes,
Akelarre perd toutefois de son éclat par la suite pour se ranger dans les albums très corrects mais qu'on n'aura pas forcément envie de ressortir. L'album conserve cependant un bon potentiel et devrait contenter le public ciblé. Et entre nous, je garde toujours une affection particulière pour Criminal, qui, s'il ne sera jamais un cador, est un des premiers groupes pas très connus que j'ai découverts par moi-même et chroniqués au début de mon aventure avec Thrasho. Rien que pour ça, je continuerai à les suivre, où qu'ils aillent!
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