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Infinitum - Behold Eradication

Chronique

Infinitum Behold Eradication
Ah l'Australie, quel beau pays! Ses terres arides, ses plages infestées de surfers, ses espèces endémiques, son équipe de rugby et bien sûr sa scène metal extrême parmi les plus prolifiques et influentes. Surtout connu pour ses groupes de "war metal", ce territoire étonnant regorge pourtant de pépites dans pratiquement tous les domaines. Après Tzun Tzu, Ignivomous et Shackles, voilà la nouvelle perle de l'hémisphère sud, Infinitum, qui sort en 2008 son tout premier full-length intitulé Behold Eradication. Composée d'anciens membres de Dehuman et surtout Psychrist, la formation m'a mis à genoux dès la première écoute, et pas parce que mes lacets étaient défaits!

Derrière ce magnifique logo orné du symbole mathématique de l'infini et cette belle pochette aux couleurs chatoyantes qui aurait toutefois mérité plus de détails, se cache un des meilleurs groupes de brutal death de ces dernières années. Infinitum ne propose certes rien de vraiment original mais sa musique est tellement bien exécutée, tellement prenante qu'on ne peut que rester bouche bée devant une telle maîtrise. Et dire qu'il s'agit seulement d'un premier album, je n'ose imaginer ce que pourrait donner la suite des événements! Pour faire bref, Infinitum est une version plus mélodique de Suffocation, la grosse influence du quatuor. Le combo emprunte au gang new-yorkais son adoration pour les changements de rythme, les ratios riff/morceau élevés, les structures difficilement assimilables et les passages plus lourds et gras agrémentés de riffs huileux jouissifs ("Slaying the Colossi", "Purebred Insane", "Dehuman") qui sont l'apanage du brutal death US. A la différence que les Australiens ne les utilisent qu'avec parcimonie en privilégiant plutôt la vélocité et la mélodie. Amis amateurs de blast-beats, préparez-vous à un festin comme rarement il vous en sera servi. Aidé par une production nickel chrome d'une splendide clareté, les blasts claquent magistralement, un vrai régal tout en restant naturel alors qu'il s'agit...d'une batterie programmée! Moi qui ne suis pas fan généralement, je n'y ai vu que du feu! Alliée à une technique exemplaire qui n'en fait jamais trop, la brutalité omniprésente de l'opus se trouve parfaitement balancée par une recherche mélodique constante, tout en évitant la surdose là aussi. Ce en quoi je comparerais Infinitum à un groupe comme Scrambled Defuncts dont le mélange technique/brutalité/mélodie est parfaitement maîtrisé. Le groupe nous offre ainsi un festival de riffs de tueurs, souvent en tremolo, avec un petit côté épique et un aspect mélodique bien développé qui permet l'accroche indispensable pour ne pas perdre le pauvre auditeur soumis à rude épreuve par cette tempête de riffs et de blasts. Riffs magistraux appuyés par des blasts fulgurants, sans oublier des soli plus que sympathiques démontrant un toucher et un feeling certains ("Anomaly Breeds", "Slaying the Colossi", "Lust To Devour", "Another Follower", "Purebred Insane", "Dehuman"), moi je dis banco, surtout quand ces soli sont posés sur des bons gros blasts des familles! Ca me laisse toujours tout chose!

Infinitum maîtrise autant la lead que la rythmique en nous embarquant dans un voyage tumultueux entre accélérations blastées foudroyantes, séquences plus lourdes et passages aux rythmiques presque thrashy. Une maîtrise exceptionnelle, une mise en place sans faute que ne possèdent pas la plupart des groupes vomissant leur haine depuis bien plus longtemps. Autant dire que le combo de Canberra fait montre ici d'un potentiel énorme dont il est difficile d'extraire des défauts. En éternel insatisfait, je poserais toutefois quelques réserves, minimes cela dit. Les vocaux sont principalement constitués d'un growl classique et assez monotone sans grande personnalité qui, s'il n'handicapent absolument pas l'écoute, sonnent trop banals par rapport à la qualité supérieure de la musique. Heureusement, les growls sont épaulés par un chant plus criard qui leur sont souvent superposés. Ca ajoute de la puissance et de la diversité mais là aussi, on reste dans le classique avec ce duo vocal contrasté. Deuxième critique, on pourrait entendre plus la basse. Ce n'est pas bien grave mais une basse aventureuse mise en avant c'est toujours de bon goût sur un album de brutal death technique. Dernier reproche, le titre "Inward Outlook", le plus faible de l'album, le seul sur lequel je n'accroche pas plus ça. Un léger couac vite oublié par le gigantesque riff d'intro rampant du morceau suivant, "Purebred Insane".

Des broutilles comparé à l'excellence générale à laquelle nous habitue Infinitum sur ce formidable Behold Eradication. Si je n'avais pas découvert cet album récemment, nul doute qu'il aurait fini dans le haut de mon bilan 2008. Mais il n'est jamais trop tard pour bien faire et découvrir un groupe quasi inconnu. Mélange foutrement jubilatoire de brutalité et de mélodie, Infinitum fait la nique à pas mal de poids lourds dès son premier ouvrage, une performance de choix et un coup de maître qu'il serait injuste de laisser aux oubliettes. Achetez cet album, c'est un ordre!

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Infinitum
Brutal Death Technique
2008 - Slime Shaft Productions
notes
Chroniqueur : 9/10
Lecteurs : (4)  8/10
Webzines : (1)  8/10

plus d'infos sur
Infinitum
Infinitum
Brutal Death - 2004 † 2013 - Australie
  

tracklist
01.   Anomaly Breeds
02.   Instinctual Suppressions
03.   Slaying The Colossi
04.   Lust To Devour
05.   Inward Outlook
06.   Purebred Insane
07.   Ever The Servant
08.   Another Follower
09.   Recode The Wretched
10.   Dehuman

Durée : 43'18

line up
parution
15 Février 2008

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2012 - Obsidian Records
  

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