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Various Artists - A Tribute To Nasum
Chronique
Various Artists A Tribute To Nasum (Tribute)
Avant d'aller plus avant dans l'analyse détaillée de ce tribute album regroupant pas moins de 53 participants à la cause nasumesque, précisons en préambule que mon attachement à NASUM, somme toute relatif, se limite à leurs deux derniers albums studio, « Helvete » (que j'ai toujours du mal à encaisser malgré d'évidentes qualités) et surtout « Shift », que j'apprécie nettement plus malgré le chant criard d'un Mieszko Talarczyk un peu usant à longue. C'est un fait, malgré la remarquable intensité des productions de NASUM et la consanguinité avancée avec les chapelles musicales thrash et hardcore, j'ai toujours eu un gros faible pour leurs voisins finlandais de ROTTEN SOUND – et notamment pour le chant bien plus caverneux de l'excellent Keijo Niinimaa – toujours présents dans les mauvais coups et dont la reprise de « Resistance », un des plus longs extraits ici (2 :40 mn, un titre presque fleuve !) ne souffrira aucune contestation ; grain des guitares on ne peut plus suédois – ENTOMBED like this ! – patate rythmique incroyable et production un peu moins over the top que sur « Cycles » font de ce titre l'un des plus jouissifs d'un collectif où se cotoient bien d'autres grands noms de la scène grind.
Ou ex-grands noms plutôt, comme dans le cas des belges de LENG TCH'E dont la glorieuse époque de « Man Man Predator » et « The Process Of Annihilation » semble désormais bien loin. La fadeur de « No Sign Of Improvement » (au moins le titre est de circonstance) fait déjà regretter le contenu de leur split avec FUCK THE FACTS – grands absents de la compil avec MAGRUDERGRIND - qui était déjà loin d'être inoubliable. Plus heureux, les vétérans de DEAD INFECTION ravivent les braises old school en remuant la cendre d'un « Think » avec un membre arraché fleurant bon la chair putride tandis que Rich Hoak et son TOTAL FUCKING DESTRUCTION basculent plus volontiers du côté hardcore de la force avec un « Blinded » suitant l'urgence et la transpiration à grosses gouttes, la palme de l'éjaculation précoce revenant à BATHTUB SHITTER dont l'effort final ne dure même pas les quatre secondes annoncées sur le lecteur ! Dans la catégorie vite fait/bien fait, MISERY INDEX surprend avec un « Digging In » féroce à des années lumières du surproduit « Traitors », Jason Netherton modulant sa voix pour s'adapter au mieux au répertoire nasumien. Ok, on a l'habitude de voir les américains se frotter à plusieurs types de sonorités mais bien malin celui qui les reconnaîtra sans s'aider du tracklisting ! L'intensité étant la qualité première des suisses de MUMAKIL et des français BLOCKHEADS, on ne sera pas surpris par la réjouissante radicalité de « Gargoyles And Grotesques » et « Going Nowhere », les plus traditionalistes COLDWORKER, DEATHBOUND, THE ARSON PROJECT et AFGRUND donnant dans le mimétisme avec des versions ultra efficaces très proches des originales.
Moins connus mais déjà signalés par l'amicale de surdité avancée de Thrashocore, les espagnols de NASHGUL qui traînent leur grind cradingue et poisseux dans une fange assez éloignée de la traditionnelle furia suédoise et les bayonnais de INFEST, qui s'appliquent au contraire à coller au plus près d'une « The Everlasting Shame » un peu déficiente en terme de production comparée à son auguste modèle. Parmi les formations que je ne connaissais jusqu'alors que de nom, mentionnons enfin l'approche joyeusement primitive de JAPANISCHE KAMPHÖRSPIELE (à vos souhaits), la fièvre porcine du « Dissapointed » de ROMPEPROP plus efficace que deux doigts dans la gorge pour rendre la fève entre deux bouchées de frangipane, l'hystérie totale de SPLITTER et un GOREGAST que notre fidèle Ander sera ravi de classer entre GORGASM et GOREGUTS, sur le plan purement akphabétique bien sûr. D'un point de vue plus global, ce « Tribute To Nasum » est une bonne affaire pour les amateurs de grind, l'occasion rêvée de faire le point sur les meilleures formations du genre sévissant à l'heure actuelle et de faire un tour d'horizon underground sans trop se fatiguer, les seuls faiblesses d'un tel projet concernant la longueur du skeud (relative au regard du nombre élevé de participants) et une inévitable disparité au niveau de la production, faiblesses largement compensées par la cohérence des formations réunies sous la bannière d'un NASUM qui a fait beaucoup de petits depuis la disparition de son bouillonnant leader en 2004.
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