Graveland - Spears Of Heaven
Chronique
Graveland Spears Of Heaven
Ce nouvel album de GRAVELAND n'aura pas intéressé grand monde à sa sortie, puisqu'il est sorti l'année dernière en passant quasiment inaperçu dans le milieu du Black Metal. Et ce malgré l'intéressante interview donnée par Rob Darken (Robert Fudali de son vrai nom), seule tête pensante à la proue de ce groupe culte, au fanzine des passionnés allemands Iut De Asken, auxquels je rends un petit hommage au passage.
Alors, Spears Of Heaven, disque de plus dans la discographie déjà bien fournie de l'homme qui a écumé de multiples projets et offert sa participation à nombre de cercles dans cette scène polonaise fructueuse et féconde (LORD WIND, IINFERNUM, VELES et j'en passe…) ? C'est une question que je me pose à chaque nouvel album de GRAVELAND, qui avait su relancer son inspiration avec le Will Stronger Than Death, l'album précédent sorti en 2007.
Ce Spear Of Heaven est bien dans la continuité de Will Stronger Than Death, c'est la première chose qui frappe à l'écoute de ce nouvel opus. L'homme a même amélioré sa production, déjà bonne, par rapport à l'opus précédent et trouve une fois encore des plans inspirés, servant des compositions dynamiques aux guitares incisives et aux claviers toujours utilisés avec parcimonie, sans excès aucun et sans fioriture malvenue.
On retrouve cette « emphase » -jouissive pour les uns, détestable pour les autres- toujours présente dans un GRAVELAND, dans les passages où la batterie, en phase avec la guitare, martèle un ryhtme «guerrier » qui fait penser à ce qu'a pu réaliser Darken sur un album comme Creed Of Iron, qui privilégiait ces ambiances guerrières typées « mid-tempo ». Le morceau éponyme, par lequel débute l'album, propose une illustration musicale de cette ambiance, plaçant l'auditeur dans une atmosphère qu'il connaît bien, l'atmosphère unique d'un GRAVELAND, que le fan retrouvera ici avec délectation : un chœur féminin, apport depuis Will Stronger Than Death, symbolisant les Valkyries, figures de la mythologie nordique toujours bien présente chez GRAVELAND, plonge dès le début de cet album l'auditeur dans la neige et le froid polonais.
L'album démarre fort, avec un morceau bien varié, proposant d'une part une ambiance « guerrière » assez lente et mélancolique, teintée d'une mélodie qu'on ne trouve que chez ce bon Darken, qui pratique en effet un Black Metal atypique, et d'autre part quelques accélérations bienvenues, qui sont celles d'une musique qui sait alterner ses formes et proposer à son auditeur des compositions, qui si elles sont toutes préparées avec la même recette, se distinguent bien les unes des autres. Depuis Will Stronger Than Death, GRAVELAND privilégie la rapidité dans certains passages « épiques » dans laquelle la batterie se fend de passages assez techniques et autres breaks bien sentis : c'est une évidence, un soin particulier est apporté à sa force de frappe, augmentant par sa présence louable la facette épique de cet album.
Une facette épique que l'on retrouve bien sur "Flame Of Doom" notamment, pièce emplie du talent unique de GRAVELAND, qui offre à ce morceau un ton à la fois majestueux et martial. Mais la texture épique de ce Spears Of Heaven est à son paroxysme sur le morceau final, "Return To The Northern Carpathians", au titre rendant directement hommage au Carpathian Wolves, album culte s'il en est. La place de ce morceau très ambiancé à la conclusion d'un album riche est une démarche opportune : ce morceau propose à l'auditeur une montée en puissance pour atteindre un haut degré émotionnel dans son final, plus épique que jamais.
Il n'est pas pourtant pas possible de nier que GRAVELAND manque de variété. Certes, c'est un groupe à la patte unique, dans lequel on reconnaît instantanément la voix de Darken par exemple, une voix très grave, raclée, profonde, posée sur des riffs eux-aussi bien reconnaissables, à la fois primitifs et très travaillés, élaborés dans une tonalité très « païenne » que l'auditeur se complaira à prendre pour lui, ou non. Mais les compositions nous servent toujours la même recette et l'auditeur sait par avance à quelle sauce il va être mangé. Aucun renouvellement réel donc, bien que les ambiances développées par le sire de l'Est soient toujours aussi prenante pour l'auditeur qui sait s'en imprégner pleinement.
Donc pour ceux qui aiment, Spears Of Heaven est un bon crû, dans la veine de ce que Darken a fait de mieux ces derniers temps, tant et si bien que si cette inspiration retrouvée depuis quelques albums se prolonge durablement, on peut gager que ceux qui n'aiment pas l'oeuvre de Darken pourraient à leur tour se pencher sur ce groupe culte.
| Voay 14 Mai 2010 - 2569 lectures |
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