Bison B.C. - Dark Ages
Chronique
Bison B.C. Dark Ages
Trois mois que je tourne autour du pot en faisant la danse de la pluie, un tomahawk dans une main et un couteau à kebab dans l'autre pour dépecer ce « Dark Ages », troisième effort d'un BISON B.C. ayant déjà piétiné les plates bandes stoner/metal charnues chères au tryptique désormais largement identifié des MASTODON, KYLESA et autres BARONESS (enfin le early BARONESS, pas la réunion d'alcooliques anonymes au bord du gouffre du soporifique « Blue Record »). Trois mois d'écoutes plus ou moins assidues traversées par ce sentiment diffus qu'on appelle l'ennui, par l'envie soudaine d'écouter n'importe quelle incitation à la haine des fielleux IMPALED NAZARENE pour sortir d'une torpeur qui n'aurait jamais dû s'instaurer vu la note d'intention de ce groupe canadien généreux en viande, gras, sauce et autres frites baignant dans l'huile mais en manque cruel de crudités et de verdure.
Et le trio salade/tomates/oignons étant indispensable à la bonne tenue de tout chawarma qui se respecte, on cernera bien vite les manques d'un « Dark Ages » dont les incartades bluesy censées alléger la charge éléphantesque de l'ensemble sont aussi inoffensives que les sept titres à géométrie variables – avec cinq minutes de durée à minima et deux pics à plus de huit, on rangera les bûcherons de Vancouver dans la catégorie des progressifs tels HIGH ON FIRE dont, ô surprise, ils s'inspirent également – qui composent ce « Dark Ages » faisant illusion tant qu'on y prête pas une oreille attentive. Car au-delà de la musique de fond pour soirée d'étudiants moustachus tournant au Southern Comfort et devisant sur les bienfaits du shamanisme au moment de préparer leur soutenance, point de salut pour un skeud dont les guitares lourdes et tournoyantes comme les bolas (l'arme primitive pour chopper les mexicains en pleine traversée du Rio Grande, pas le virus) font trop dans la redite pour paraître un tant soit peu authentiques. On vous détaille quand même le bestiau ? Groove mastodontesque sans le génie rythmique, cavalcades thrash bien proprettes qui provoqueront l'hilarité de Matt Pike et Phillip Cope (« Take The Next Exit »), batteur sucrant les fraises dans le désert rythmique de prairies doomy dont la lourdeur n'a d'égal que l'état de votre système digestif après un enchaînement McDonald/Quick/KFC/Burger King (« Melody, This Is For You »), repompe éhontée des arabesques lead de John Baizley sur « Two-Day Booze » et « Die Of Devotion » … Bon, on ne va pas non plus en tirer une trilogie fleuve sur l'art de découaner les buffles avant que nos amis les vers ne s'invitent à fête, BISON B.C. a donc tout d'un groupe de suiveurs sans l'once de personnalité nécessaire ou le talent hors norme d'un de ses membres (chant à grosses voix et guitares grassouillettes sont dans la moyenne du genre, le batteur Brad Mackinnon étant le maillon faible de la bande) pour sauver ce qui peut l'être et ce troisième full length, quoi que pas franchement déplaisant, n'apporte absolument rien de plus qu'on n'ait déjà entendu ailleurs et en nettement mieux. Quant à la tirade extraite de Rollingstone.com pour mieux vendre le bousin (« If Mastodon had spent more time listening to Anthrax, they might sound like Vancouver's Bison B.C. »), mieux vaut en rire qu'en pleurer vu l'absurdité du propos, BISON B.C. n'ayant musicalement que très peu à voir avec le dit groupe de thrash actuellement en phase terminale. Malgré le caractère profondément insultant de cette tagline, Brann Dailor et Brent Hinds auraient décidé de ne pas porter l'affaire devant les tribunaux mais si cet emplumé de Joey Belladonna persiste à se produire sur scène en tenue de grand chef indien, le vent pourrait vite tourner.
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