Magnus - Acceptance Of Death
Chronique
Magnus Acceptance Of Death
Putain, ça a bien changé Magnus! Voilà ce que je me suis dit la 1ère fois que j'ai écouté Acceptance Of Death. Il faut dire que j'étais resté avec les Polonais sur Scarlet Slaughterer, du thrash/death bestial et primitif pas très futé mais assez jouissif dans son jusqu'au boutisme. A l'époque, 1992, Magnus devait faire partie de ce qu'il y avait de plus bourrin en Pologne. Mais du sang a coulé sous les ponts métalliques enjambant le Styx et c'est un nouveau visage que propose Magnus sur ce nouvel opus, le premier depuis 16 ans et un Alcoholic Suicide qui n'a jamais croisé mes conduits auditifs.
Pourtant, le line-up des Slaves n'a subi que peu de remaniements. On retrouve ainsi le guitariste/compositeur Python, le cogneur Jaras et le brailleur de service Rob Bandit. Le frontman, méconnaissable, incarne d'ailleurs parfaitement la métamorphose du groupe. Son chant, growlé, se fait moins extrême, plus rythmé et varié. Comme le combo, qui est devenu plus posé, plus sage, moins chaotique, moins hystérique. Attention, ça reste bien brutal, c'est même devenu plus death metal avec tout un tas de bons gros blast-beats (alors que Magnus jouait tout le temps vite mais sans blaster) sur des riffs bouillonnants, shéma souvent réussi que le quintette utilise régulièrement pour ses intros ("False God", "Appear", "Spirits", "Worm", "Just Like Life", "There's No Use Lamenting", etc.). Mais il s'agit d'une brutalité non bestiale, plus moderne. Hé oui, le groupe s'est modernisé. Si beaucoup aujourd'hui font dans l'old-school, Magnus a choisi lui de se reformer non pas pour ressusciter le passé mais pour aller de l'avant.
Un choix qui semble louable au premier abord mais dont le résultat s'avère sans grande saveur. Morceaux courts, rythmiques variées, bonne louche de groove mélangée à la brutalité frontale, chant accrocheur au timbre particulier, voilà ce que propose le Magnus 2010. Malheureusement, pas grand chose ne marque si ce n'est un batteur énergique (il n'a pas perdu la main le Jaras!) et une production moderne puissante pour aller de paire avec l'évolution musicale. On note toutefois quelques bons riffs, le titre "When You Rest 6 Feet Under", plus lent et ambiancé, ressort bien, et Magnus nous rappelle un peu à son bon souvenir grâce à nombre de solos chaotiques et torturés ou sur le morceau "They'll Bury", délire de 2 minutes distordu, ultra brutal et déjanté. Mais dans l'ensemble, ce Acceptance Of Death sonne trop générique pour laisser une trace. Pas mauvais mais pas génial non plus en gros. La preuve, certaines parties thrash comme sur "False God" ou "Spirits" me rappellent Manngard, pas vraiment un compliment même si Magnus s'en sort mieux. Et j'avoue avoir eu beaucoup de mal avec un "Private Religion" au refrain groovy et accrocheur clairement calibré pour plaire à la nouvelle génération.
Magnus n'a jamais été un groupe extraordinaire (trop répétitif notamment) mais dégageait quelque chose. Ici c'est moyen, fade et ça n'apporte strictement rien. Acceptance Of Death a néanmoins de bons côtés (quelques morceaux sympathiques, des passages blastés pas mauvais, un gros son, une basse audible) et s'il peut permettre à certains de découvrir une figure emblématique de la vieille scène extrême polonaise, je dis pourquoi pas. Après tout, Acceptance Of Death se laisse écouter. Mais honnêtement, j'ai du mal à percevoir l'intérêt d'une telle reformation si c'est pour nous jouer un death/thrash aux teintes modernes peu convaincant. Avec une pochette pareille de toute façon, c'était déjà mal barré...
| Keyser 28 Octobre 2010 - 1481 lectures |
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1 COMMENTAIRE(S)
citer | C'est vrai quelle est moche cette pochette o_o |
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1 COMMENTAIRE(S)
28/10/2010 23:36