Destroying Divinity - Dark Future

A force de répéter que 2010 est un millésime faible, j'en oublie qu'il y a eu de bonnes sorties. Même en death metal. Defeated Sanity, Gortuary, Diabolic, Fleshrot, Human Filleted, Inherit Disease, Hideous Deformity, Braced For Nails notamment en brutal ainsi que Burial Invocation, The Wakedead Gathering, Deteriorot ou encore Obscure Infinity en old-school. Mais une des meilleures surprises est venue de Destroying Divinity. Une triple surprise devrais-je dire. Le groupe m'était en effet inconnu, sa provenance de République Tchèque plus connue pour son (gore)grind m'a étonné, tout comme sa signature chez Brutal Bands qui nous avait plus habitué à des groupes de brutal death bien gutturaux.

Brutal, Dark Future, troisième full-length de Destroying Divinity, l'est assurément. On est cependant bien loin des Guttural Secrete et autres Devourment. Non, les Slaves pratiquent un death metal burné et blasphématoire dont l'influence majeure ne tarde pas à se faire sentir: Immolation. Que ce soit au niveau de l'ambiance sombre, des riffs percutants ou du growl d'Erik puissant et intelligible qui rappelle Ross Dolan et Herb Burke (Drawn And Quartered) en un peu plus guttural, l'ombre des New-Yorkais plane sur l'ensemble de l'oeuvre. les Tchèques se font toutefois plus violents et directs avec des patterns de batterie moins chaotiques. Ce qui nous donne des titres de 3 à 4 minutes au rythme souvent rapide qui décélèrent parfois en mid-tempo mais qui surtout partent régulièrement en blast-beats. Et quand le quatuor blaste, ça ne rigole pas, avec des putains de bons riffs par-dessus. Le titre d'intro "To Live In Gloom Of The Beyond" met ainsi tout de suite les choses au clair. "Prophecy" et "Name Written With Blood" en plage 7 et 8 sont excellents dans le genre aussi. Contrairement à beaucoup, Destroying Divinity ne faiblit pas sur une deuxième partie d'album très énervée. Seul l'excellent "Face To Face To Destiny" se fait plus lente et lourde pour un final ambiancé du plus bel effet. Les autres compositions ne manquent cela dit pas non plus d'atmosphère puisque la brutalité se drape toujours d'une aura dark à laquelle il est difficile de ne pas s'abandonner. Et ce grâce, en particulier, à un contingent de riffs tout droit sortis des entrailles de la Terre. Outre les riffs blastés qui sont presque tous des cas d'écoles ("Putrid Stench Of Past" à 1'20, c'est presque du black metal!), j'avoue une grosse préférence pour ce mid-tempo fuligineux monstrueux à 2'02 sur "Cult", superbement amené. Les Ténèbres s'emparent de vous, frissons garantis! Bref, Dark Future m'a collé la queue au bide à maintes reprises! Cerise sur le gâteau (qui ne peut être qu'une forêt noire!), la formation agrémente ses compositions de quelques solos plus ou moins chaotiques qui, sans être extraordinaires, apportent la petite touche de mélodie nécessaire, tout comme quelques leads éparses mais bienvenues (celle d'"At War With Two Worlds" à 1'04 est presque planante!).

Bénéficiant en plus d'une production exemplaire puissante mais sans goût de plastique désagréable, ce Dark Future a tout de l'acquisition de choix pour celui qui aime son death metal sombre et brutal. Encore une fois ça n'a rien d'original, l'influence d'Immolation laissant son odeur nauséabonde un peu partout, mais c'est tellement bien fait qu'on ne peut que s'incliner. Il n'y a guère que les titres "At War With Two Worlds" et "Birth Of Faceless Killer", presque dépourvus de blasts et quelque peu monotones, légèrement en-dessous tout en restant d'un niveau très acceptable. Ca et l'artwork très moche. Pour le reste, Destroying Divinity déroule et se permet même de battre Immolation sur son propre terrain avec son Majesty And Decay bien mais pas top. De quoi glaner une place bien méritée dans mon bilan 2010!

DONNEZ VOTRE AVIS