Soilwork - Figure Number Five

Enchaînant les albums à une vitesse fulgurante (5 en seulement 6 ans !!!), Soilwork poursuit son bonhomme de chemin et fait évoluer sa musique tout comme leurs frères d'armes In Flames, avec ce même talent et cette même volonté de bien faire. Et au fur et à mesure que leur popularité grossit, leur style s'adoucit (c'est peut être d'ailleurs le contraire...). Ils ont bien profité de l'expérience que leur a apporté Devin Townsend sur leur précédent album, "Natural Born Chaos" et avancent (voire courent) dans le même sens, confirmant ainsi leur volonté d'intégrer des parties plus "soft" à leur musique.

Toutefois, l'évolution a été vraiment brutale cette fois-ci. A part quelques morceaux qui rappellent encore leur ancien style ("Figure Number Five"), la musique de Soilwork a bien changé, allant droit à l'essentiel et délaissant un peu la technique pour l'efficacité, ce qui n'est pas forcément un mal. En tous cas, si vous ne connaissez pas Soilwork, cet album est fait pour vous car il accroche à la première écoute. On capte rapidement l'album et sans trop de mal car les morceaux sont assez simples dans leur structure et possèdent des riffs et des refrains aussi efficaces que mémorisables. De plus, le chant clair de Speed n'a jamais été aussi bien maîtrisé et son hurlement demeure toujours aussi expressif. Bien qu'ils ne fassent plus autant preuve de technique, les solos sont toujours aussi bons et bien sentis, comme sur tous leurs albums. Chose inédite, cet album contient même un morceau radio-diffusable, "Departure Plan" : écoutez, ça se passe de commentaire. L'album sonne un peu plus synthétique qu'auparavant : le clavier est monté en grade et occupe désormais une place de choix sur les compositions, servant plus qu'à donner une simple ambiance et de la profondeurs aux morceaux. Et puisqu'on en parle, Soilwork n'a pas oublié d'y inclure une ambiance, assez planante finalement et pas agressive pour un sous. On se sent bien quoi ;)

Bien sûr, comme tous les albums de Soilwork édités chez Nuclear Blast, la production est ultra lisse et ne laisse pas vraiment de place à la critique : le son est excellent, la pochette est correcte (on est loin du travail de Travis Smith sur "Natural Born Chaos" quand même) et même le papier sent bon. L'album se décline également en une version collector contenant un deuxième CD sur lequel vous pourrez trouver la démo de 1997 du groupe (ça vaut ce que ça vaut, mais c'est du bonus de toutes façons), ce qui vous permettra au moins de bien comparer l'évolution du style depuis leurs débuts.

Pour l'avoir écouté et réécouté, le problème de ce genre d'album est qu'on s'en lasse rapidement et je dois dire que "Figure Number Five" subit malheureusement les outrages du temps. Pourtant, c'est un bon album et peu de groupes peuvent se vanter de pouvoir composer des morceaux aussi efficaces, mais trop de easy-listening se paie quelque part. Tout comme In Flames, Soilwork a pris désormais une autre direction et excelle dans sa branche (en tous cas, ils ne sont pas plus mauvais qu'In Flames), mais le groupe devra sûrement se lancer à la quête d'un autre public car je crois que le terme de death mélodique n'est plus de rigueur ici. Un bon album donc, à écouter de temps en temps pour ne pas trop l'épuiser (je vous déconseille la voiture par exemple).

DONNEZ VOTRE AVIS