Double album ? Encore un coup marketing de Nuclear Blast…. Et pourtant, point de deuxième disque composé de chutes de studio, démos, live, reprises, vidéos ou que sais-je encore. Soilwork revient à son époque stakhanoviste où il pouvait enchaîner un album par an et nous pondre dans la foulée un joli lot de tubes (de
The Chainheart Machine à
Figure Number Five). Pour leur neuvième opus, les Suédois composeront pas moins de 20 nouveaux morceaux. Défi lancé par Speed pour tenter de se surpasser mais aussi afin de jeter un pavé dans la marre du metal formaté. Un groupe (encore) délaissé par son compositeur (historique) principal Peter Wichers (qui ne sera revenu que quatre années), remplacé par un dénommé David Andersson (qui aura tourné avec Soilwork en 2008 et 2011). Pas de réelles larmes à vrai dire après un
The Panic Broadcast bien peu inspiré et mémorable (malgré quelques très bons titres, la paire « King Of The Threshold » / « Let This River Flow » notamment). Place au surprenant
The Living Infinite.
« Défi » en partie, le groupe d’Helsingborg ne se lance pas dans un prochain
Crimson ou dans la musique expérimentale et avant gardiste. Un death mélodique moderne typique de Soilwork sans réel fil conducteur (à proprement parlé) pour un total de 84 minutes au compteur (tout de même). Beaucoup d’entre vous auront pu déjà écouter les extraits proposés, Soilwork revient en effet aux mélodies simples et accrocheuses délaissées depuis
Figure Number Five (repris par un certain Disarmonia Mundi) : le monstrueux « Spectrum Of Eternity » (composé par Speed), « This Momentary Bliss », « The Living Infinite II » ou encore « Rise Above The Sentiment ». Des refrains imparables portés par un Speed exposant ses meilleures performances vocales à ce jour, du guttural aux lignes claires en passant par le criard. Son chant clair ne tombe pas dans la démesure et limite (n’évite pas) les refrains faciles FM (les crispants « Vesta », « The Windswept Mercy »), cohésion parfaite avec les riffs mélodiques (« Spectrum Of Eternity » à 3:21). Je me suis ressorti le vénéré
Natural Born Chaos (jalon de leur discographie) pour l’occasion et ai comparé avec des titres comme « Tongue », « Realm Of The Wasted », « Long Live The Misanthrope », « Whispers and Lights » (et son break frissonnant à 3:18) ou « Rise Above The Sentiment » : le jour et la nuit.
Une heure et demie qui permettront à chaque membre de poser leur patte et de fournir leurs idées originales, plus particulièrement sur le deuxième disque, moins « classique » mais aussi moins percutant à la première écoute. Notre « Frenchie » de Nancy, Sylvain Coudret, peut ainsi déverser toute sa créativité. Outre un nombre de soli assez impressionnant bien loin de l’astiquage de manche stérile (« Tongue » à 3:03, « Long Live The Misanthrope » à 3:40, « Rise Above The Sentiment » à 2:13…), les bribes progressives lancées sur
The Panic Broadcast (seconde moitié de la galette) sont d’avantage exploitées ici. Un aspect démontrant des structures luxuriantes aux breaks osés ainsi qu’une pléthore d’arrangements (découverts à chaque nouvelle écoute) sur des morceaux entiers (la planante « Antidotes In Passing » ou l’étonnant « Owls Predict, Oracles Stand Guard ») ou plus globalement sur de nombreux passages. Sous une production exemplaire de Jens Bogren (Opeth, Bloodbath, Katatonia) nos oreilles pourront se concentrer sur tous ces détails, rythmique comprise. Aucune surprise, le père Dirk confirme sa stature. Un groove, une technique et une richesse de jeu effaçant le divin Henry Ranta. En parlant de ce dernier, on retrouvera des riffs clin d'œil à l’ère
A Predator’s Portrait (le riff d’intro de « Realm Of The Wasted » et « Long Live The Misanthrope »). Un léger brin de nostalgie pour les premiers adeptes.
Si vous m’aviez dit que Soilwork revenait sérieusement avec ce neuvième album, je ne vous aurais pas cru… Les Suédois offrent à la fois une musique versatile (deuxième disque en particuliers) tout en reprenant les refrains et mélodies accrocheurs du début des années 2000. 20 titres et forcément tout n’est pas parfait. Quelques passages encore trop « mielleux » ou quelconque (« Memories Confined », « Drowning With Silence », « Parasite Blues ») voire « couillus » mais peu marquants (« Let the First Wave Rise », « Leech »). Mais je ne ferai pas une moyenne des notes de chaque titre ou de chaque disque, mais prendrai plutôt ce
The Living Infinite dans sa globalité. Oser un double album dans un tel style avec des compositions fouillées et accrocheuses, aucun groupe ne s’était encore mouillé. Les autres webzines iront dans mon sens (pour une fois). Cela faisait bien 10 ans que Soilwork ne m’avait pas redonné le sourire, « thumbs up ».
15 COMMENTAIRE(S)
29/04/2014 18:18
D'accord avec Mitch pour le coup, "Parasite Blues" n'apporte rien. C'est le seul morceau que je zappe systématiquement, le reste est terrible par contre.
29/04/2014 17:13
Toujours à la bourre. 'faut que je me fasse le dernier Darkane aussi (il m'a l'air moins dément par contre le pépère...)
29/04/2014 13:52
29/04/2014 13:36
30/04/2013 14:11
17/03/2013 22:24
Top 3 des albums du groupe avec The Chainheart Machine et A Predator's Portrait.
15/03/2013 15:02
Très bonne impression sur les trois premières écoutes.
Et en plus on se replonge dans Natural Born Chaos...ce petit (??) dernier n'a pas à rougir de la comparaison...
07/03/2013 20:49
06/03/2013 13:36
EDIT: Si Realm of the Wasted n'a pas un gros gros Feeling A Predator's Portrait, y a un problème. J'adore !
27/02/2013 20:01
Je suis fidèle en amour musical
27/02/2013 19:46
Sinon hâte de l'écouter aussi ce Soilwork mine de rien.
27/02/2013 18:03
27/02/2013 13:02
27/02/2013 12:49
Un des défauts majeur reste quand même sa trop courte durée.
27/02/2013 12:28
Je sais pas pourquoi ils s'obstinent a mettre du chant clair alors que le rendu en live est juste inaudible