Le double album
The Living Infinite suivi de
The Ride Majestic auront complètement changé la donne d’un Soilwork en décrépitude depuis 2005. Deux belles claques de melodeath moderne ! Puis
Verkligheten est arrivé, annonçant une musique aux forts relents heavy rock/metal alternatif dominée par la composition du guitariste David Andersson (tenant le side-project hard-rock The Night Flight Orchestra). Un album sympathique mais que j’ai pour ma part complètement oublié. La découverte de ce douzième opus (belle discographie sur votre webzine adoré)
Övergivenheten (“Abandon” en suédois) ne sera pas la plus enthousiasmante, les premiers extraits (à l’instar de son artwork) m’ayant laissé plutôt pantois… Pourtant le reste de la galette vaut clairement son écoute.
Retour au style de
A Predator's Portrait ? Dans un multivers peut-être, Soilwork continue sur la lancée de
Verkligheten. Le chant clair de Speed domine très clairement désormais sauf que le gaillard délivre des lignes vocales exemplaires (s’améliorant à chaque nouvel album), modulant jusque dans le heavy à testicules remontés (“Death, I Hear You Calling”). Dommage que le frontman ne pousse pas dans sa langue natale (nom des titres uniquement), le suédois étant tout efficient que l’anglais à mon sens. Le travail sur les refrains lumineux et les mélodies sucrées (morceau éponyme, “Valleys of Gloam”, “Golgata”) est cette fois nettement plus explicite. M’est avis que Björn a d’avantage composé cette fois. Ces passages qui vous entêtent même plus tard sans écoute (et tous les musiciens vous diront que c’est une des tâches les plus difficile) auront parfois des faux airs d’un
Figure Number Five (20 ans déjà ! Je l’aime toujours autant).
Mais “joie” pour certains, le groupe suédois tente de rééquilibrer son style Metal (avec un un grand “M”), on peut ici davantage se délecter de riffs épais et des blasts (“Electric Again” et “This Godless Universe”) de Bastian Thusgaard (pour rappel, ancien élève de Dirk Verbeuren). Le frappeur a d’ailleurs lui aussi étoffer son jeu, quitte même à déterrer un certain groove de cette époque bénie qui donnera envie pressante de bouger sa nuque et de taper du pied (“Is It in Your Darkness”). Piqûre de rappel de
The Ride Majestic, on retrouve ces tremoli à la limite du black sur “This Godless Universe” (associé au violon , le résultat est probant !), “Harvest Spine” ou “On the Wings of a Goddess Through Flaming Sheets of Rain”. Écoute au casque le travail de composition semble avoir passé un cap cette fois, les arrangements sont conséquents (le claviériste Sven Karlsson est toujours bien présent) et chaque solo semble avoir été finement affûté (le break de “Electric Again”). On distinguera même des moments “touchants” (l’instrumental “The Everlasting Flame”).
Alors Soilwork reprendrait-il sa couronne ? Les tares de la précédente galette n’ont malheureusement pas été complètement effacées… A savoir un format radicalement binaire (intro-couplet-refrain-break-outro) et prévisible (nonobstant les influences dites “prog”) mais surtout un niveau de composition beaucoup trop irrégulier. Certains morceaux particulièrement minimalistes que l’on passera rapidement (l’insipide et vide “Nous sommes la guerre” ou “Death, I Hear You Calling”) où certains riffs sentent l'improvisation en “jam” et dans un état “brut” (le riff de “Golgata” usé ad lib), ne comptant que sur les prouesses vocales de Björn ou un break.
Plus travaillé et mieux ficelé que son aîné, ce
Övergivenheten ne ravivera pas tellement les anciens adeptes de Soilwork, le groupe prônant désormais clairement un rock/metal alternatif associé à son death mélodique moderne. Mais ne vous fiez pas aux premiers extraits diffusés, cette fois les aspects semblent plus équilibrés et même que nos tympans en redemanderont. Encore trop inégal et à affiner (clairement sur ces 1h05 il y a des morceaux/passages qui feraient office de chute de studio) mais le résultat est plaisant et certaines mélodies/refrains trottent encore des mes esgourdes. Le treizième album peut compter sur moi.
3 COMMENTAIRE(S)
15/10/2022 11:45
Et puis, les premiers extraits ne m'avaient pas plus emballé que ça. Pourtant, dans le contexte de l'album, ça passe beaucoup mieux. J'ai parfois l'impression d'avoir à faire à un album concept. Tout s'écoute d'une traite et chaque titre trouve parfaitement sa place au sein de l'album.
Peut-être que l'album est un peu long et j'aurai pu me passer d'un ou deux titres.
Sombre et lumineux, efficace et alambiqué, relaxant et violent, fleurtant avec le Prog, le classic Rock mais aussi le Thrash et le Black Metal.
J'espère que le groupe saura se relever de la tragédie qui l'a touché. Bjorn est un génie extrêmement tralentueux et sa complicité avec David aura laissé une empreinte incroyable dans la carrière du groupe.
14/09/2022 20:12
12/09/2022 08:45
L'omniprésence du chant clair est... surprenante.
Il me faut un peu plus d'écoute mais pour l'instant, moins fan de ce nouveau Soilwork.
Même si j'ai l'impression que ya du potentiel si le groupe équilibre mieux ses refrains avec les parties plus véloces, parce qu'il faut quand même reconnaitre que Speed a du talent.