chargement...

haut de page
Remontez pour accéder au menu
200 visiteurs :: Invité  » se connecter  » s'enregistrer

Acid Bath - When The Kite String Pops

Chronique

Acid Bath When The Kite String Pops
Il est de ces albums auxquels on porte une affection toute particulière. Des albums marquants, au moins d'un point de vue personnel. Il y a plusieurs raisons à cela. Certains nous ont accompagnés dans notre apprentissage musical, faisant ainsi une partie de ce que nous sommes. D'autres nous ont ouverts des horizons alors inimaginables, nous propulsant dans des univers complètement nouveaux. D'autres encore renvoient tout simplement à des souvenirs agréables mais aussi douloureux qui ont marqué notre existence et souvent notre passage dans l'adolescence. Bref, des albums clefs qui même s'ils ne passent pas tous l'épreuve du temps avec succès constituent les édifices de notre culture musicale et oserais-je dire d'une certaine construction personnelle.

Ce premier album d'Acid Bath fait définitivement partie pour moi de ces albums qui ont marqué mon adolescence. Comme c'est le cas pour tous ceux qui m'ont marqué, je me souviens encore de la fois où j'ai découvert ce groupe pour la première fois. C'était un jeudi soir (probablement durant les vacances scolaires), j'avais le cul vissé sur mon fauteuil en attendant avec impatience que débute l'émission Best Of Trash (Oui, oui, sans le "h") sur M6. Une émission qui a fait le bonheur d'un nombre incalculable de metalheads en culotte courtes aujourd'hui trentenaires. Au milieu de tous ces clips est alors apparu une bande d'énergumènes à l'allure négligée donnant le change en plein milieu des marais de la Louisiane. Ce clip de "Toubamo Koomi" fût une révélation. Le lendemain j'allais passer commande de cet album incroyable chez mon défunt disquaire.

Une fois en main, l'album ne paye vraiment pas de mine. Il faut dire que l'artwork qui est plutôt de mauvais goût n'aide pas vraiment. On comprend un peu mieux ce choix quand on sait que cette pochette est l'œuvre de John "Wayne" Gacy, l'un des plus furieux serial killer qu'a connu les Etats-Unis ces dernières années. Ce citoyen modèle qui aimait endosser le costume de clown pour faire rire les enfants dans les hôpitaux est responsable de plus de trente meurtres sanglants. Trente jeunes adolescents/adultes séquestrés, violés, tués, passés à la chaux et enterrés sous la maison familiale. Bref, un gars sympa quoi. Et ce n'est pas un hasard si Acid Bath a choisi cette œuvre pour illustrer son album. Car à travers sa musique et ses paroles, le groupe explore les plus sombres pensées et fantasmes de l'homme. Une musique noire, étouffante, vicieuse, malade, éreintante...Une musique qui s'inspire autant de la moiteur des bayous de Louisiane que de l'atmosphère pesante des rues infestées de crackheads de la Nouvelle-Orléans.

When The Kite String Pops célèbre la rencontre entre plusieurs genres. Punk, sludge, doom, death metal... Autant de styles qui se donnent la réplique durant presque soixante dix minutes. Un album long qui prend la forme d'un voyage intense et exigeant mais qui paradoxalement passe aussi très vite. Et si ces soixante dix minutes ne se font pas sentir, c'est en grande partie grâce à la diversité des titres proposés par Acid Bath. On y trouve un peu de tout, du sludge ("The Blue", "Dr. Seuss Is Dead", "Dope Fiend"), des hymnes punk/metal ("Cheap Vodka", "What Color Is Death?"), des ballades obscures ("Scream Of The Butterfly", "The Bones Of Baby Dolls") etc... Le champ d'action d'Acid Bath est large mais conserve une certaine homogénéité. Le groupe construit ainsi son univers, changeant les rythmes à sa guise (le break de "Tranquilized" à 1:52, les blasts suivi du mid-tempo sur "Jezebel", l'intro menaçante de "Dr. Seuss Is Dead" etc...), offrant des titres aux constructions plutôt originales ("Toubabo Koomi"), posant sur chacun de ses morceaux ses riffs crasseux aux mélodies insidieuses ("The Blue", "Dope Fiend" et son court solo en intro, "Toubabo Koomi", "Cassie Eats Cockroaches"). Acid Bath n'est pas un simple groupe de sludge. Non, Daxx Riggs et sa bande vont bien au delà de cette étiquette proposant à l'auditeur un véritable joyau de noirceur et de crasse qui racle le fond de l'âme humaine.
Et comment ne pas évoquer le chant possédé et envoutant de M. Riggs? Car si la musique est d'une grande richesse pour le genre pratiqué, la voix est toute aussi étonnante et variée. Le bonhomme, et il l'a montré de par ses divers projets, n'est pas qu'un chanteur de metal. Dax va bien au delà passant du chant plaintif façon chanteur folk en plein spleen, aux cris primaires effrayants pour finir par quelques envolées beaucoup plus mélodiques rappelant un certain Layne Staley. Il est probablement l'élément majeur d'Acid Bath, un chanteur incroyable, portant en grande partie sur ses épaules l'atmosphère sale et désabusée qui règne à l'écoute de When The Kite String Pops.

Dix sept ans plus tard (putain!), ce disque est encore ce qui se fait de mieux dans le genre. Un album marquant sur le plan personnel mais aussi sur le plan artistique. Un album qui, quoi qu'il arrive, sera toujours cité unanimement en référence. Un album célébrant les premiers balbutiements d'une scène unique connue sous le nom de NOLA. Bref, un album majeur que vous vous devez absolument de connaitre.

DONNEZ VOTRE AVIS

Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.

AJOUTER UN COMMENTAIRE

 
Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.
Acid Bath
notes
Chroniqueur : 10/10
Lecteurs : (21)  9.38/10
Webzines : (8)  8.42/10

plus d'infos sur
Acid Bath
Acid Bath
Sludge - 1991 - Etats-Unis
  

tracklist
01.   The Blue  (06:13)
02.   Tranquilized  (04:13)
03.   Cheap Vodka  (02:14)
04.   Finger Paintings Of The Insane  (06:04)
05.   Jezebel  (04:53)
06.   Scream Of The Butterfly  (06:14)
07.   Dr. Seuss Is Dead  (06:04)
08.   Dope Fiend  (05:19)
09.   Toubabo Koomi  (05:01)
10.   God Machine  (05:00)
11.   The Mortician's Flame  (04:05)
12.   What Color Is Death?  (03:19)
13.   The Bones Of Baby Dolls  (06:00)
14.   Cassie Eats Cockroaches  (04:24)

Durée : 69:03

line up
parution
8 Août 1994

voir aussi
Acid Bath
Acid Bath
Paegan Terrorism Tactics

1996 - Rotten Records
  

Essayez aussi
Grime
Grime
Deteriorate

2013 - Forcefield Records / Mordgrimm Records
  
Slave Hands
Slave Hands
World Rid of All Living

2018 - Sewer Prison / Gate of Deliria / Dense(s) Record
  
Indian
Indian
Slights and Abuse / The Sycophant (Compil.)

2008 - Seventh Rule Recordings
  
Grief
Grief
Dismal (Compil.)

1993 - Common Cause
  
Baroness
Baroness
First & Second (Compil.)

2009 - Hyperrealist
  

Atheist
Piece Of Time
Lire la chronique
Terminal Violence
Moshocalypse
Lire la chronique
Mass Disorder
Hupokrisis (EP)
Lire la chronique
Oozing Wound
We Cater To Cowards
Lire la chronique
Lifeless Dark
Forces Of Nature's Transfor...
Lire la chronique
La photo mystère du 16 Décembre 2024
Jouer à la Photo mystère
Refore
Illusion of Existence
Lire la chronique
Dunkell Reiter
Thrash Never Dies
Lire la chronique
Agressor
Towards Beyond
Lire la chronique
La photo mystère du 1 Décembre 2024
Jouer à la Photo mystère
The Black Dahlia Murder
Servitude
Lire la chronique
Prestige
Reveal the Ravage
Lire la chronique
Witches
The Fates
Lire la chronique
La photo mystère du 16 Novembre 2024
Jouer à la Photo mystère
La photo mystère du 1 Novembre 2024
Jouer à la Photo mystère
Deceased
Children Of The Morgue
Lire la chronique
Enforced
A Leap Into The Dark (EP)
Lire la chronique
Muscadeath 2024
Lire le biographie
Ireful
Agents Of Doom
Lire la chronique
Muscadeath 2024 Jour 2
Aborted + Ad Patres + Disfu...
Lire le live report
Scumripper
For A Few Fixes More
Lire la chronique
La photo mystère du 16 Octobre 2024
Jouer à la Photo mystère
Morbid Saint
Swallowed By Hell
Lire la chronique
Machete Law
Chains of Despair (EP)
Lire la chronique
Scolopendra
Citadel Of Torment (EP)
Lire la chronique
Aggressive Perfector
Havoc At The Midnight Hour
Lire la chronique
La photo mystère du 1 Octobre 2024
Jouer à la Photo mystère
Armoros
Pieces
Lire la chronique
Laceration
I Erode
Lire la chronique
La photo mystère du 16 Septembre 2024
Jouer à la Photo mystère
Überserker
Ineffable Force of Will
Lire la chronique