Ebonylake - In Swathes Of Brooding Light
Chronique
Ebonylake In Swathes Of Brooding Light
Ecouter "In Swathes Of Brooding Light" n'est pas une partie de plaisir. Ne venez pas y chercher le riff qui tue, le solo qui fait le zizi tout dur, ou le hurlement qui va calmer l'étudiant de 15 piges qui vous saoule avec sa techno de l'autre côté du palier. Ebony Lake n'est pas là pour la musicalité; il est là pour l'ambiance.
Second album d'un duo de musiciens anglais répondant aux doux pseudonymes d'Ophelius et de Mass, "In Swathes Of Brooding Light" est une bande son horrifique, et pas du tout un album de Black Metal. Imaginez une BAR, qui est effectivement nécessaire tant les patterns imaginés sont irréalisables à moins d'avoir embauché Paul le Poulpe (RIP), qui rythme des enchaînements sans queue ni tête de riffs indistincts et de notes de claviers, le tout accompagné de vocaux volontairement sous mixés. Forcément, décrit comme ça, on dirait un beau bordel, et c'est franchement le cas.
Mais plutôt que de bordel, parlons de chaos. Car c'est ce qui se dégage de cet album, une sensation de confusion sonore, de malaise musical, qui va au delà du simple fourre tout d'influences, lesquelles seraient à chercher du côté de Chaostar (pour les arrangements "néo classique") et de Diabolical Masquerade (pour l'ambiance horrifique).
Malgré ces influences somme toute prestigieuses, le périple est au départ douloureux: les deux premiers titres ont failli me faire fuir. Car ce qui parsèment le début de l'album ce sont des parties "black métal à la BAR", autrement dit des séquences d’environ 30 secs avec la BAR à fond les ballons et des riffs probablement agressifs mais sans efficacité car quasi inaudibles...Il n'en faut pas plus pour se voir pousser des boutons tant l'ensemble sonne plus irritant que malsain (voire ridicule, on peut le dire). Heureusement, l'ambiance s’améliore un peu une fois atteint "In Swathes of Brooding Light Skeletal, Birds Scratch at Broken Windows" qui permet d'apprécier un peu mieux le concept: Ebony Lake ne s'écoute pas comme un album classique de musique; mais comme accompagnement musical d'un film ou d'une lecture horrifique, par exemple celle des notes du livret qui sont un mix des écrits d'Edgar Allan Poe et de Lovecraft pour les inspirations. La suite et fin de l'album est en définitive plus écoutable, et pour la petite histoire les 4 derniers titres, issus de la première démo du groupe, ont un son plus organique qui fait mieux passer la pilule.
Une fois appréhendée de la sorte, on peut mieux apprécier cette mixture de "métal extrême et néo classique mêlée à des éléments de musique de film" d'après la fiche promo. Pour autant, je ne suis pas de ceux qui crieront au génie ici, ayant besoin d'un peu plus de classicisme dans mes écoutes. A mes oreilles, Ebony Lake sonne comme un pari fou, qui réussit parfois son pari d’instaurer une ambiance malsaine, mais échoue plus souvent plus dans des schémas répétitifs (comme ces fulgurances black métal auxquels je n'adhère définitivement pas). En supposant qu'il y aurait eu davantage de plages "calmes", je pense que l'atout de la "bande son horrifique" recherché par le duo de musiciens aurait été plus évident et appréciable. D’autant qu’à ce jeu là, Diabolical Masquerade a bien mieux relevé le pari avec son "Death's Design"...
| Chri$ 20 Octobre 2011 - 2890 lectures |
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