Mon premier album de 2012 chroniqué! Et cet honneur revient par pur hasard aux Finlandais de Decaying dont j'avais déjà disséqué le premier full-length
Devastate l'année dernière. Un opus qui m'avait semblé prometteur mais qui manquait de couilles et de passages mémorables. Même pas un an après, le groupe revient avec un nouveau disque baptisé
Encirclement, toujours sur le label polonais Hellthrasher Productions. Déjà?! Oui, je me suis fait la même réflexion. Ce n'est en général jamais bon d'enchaîner les sorties et ça se confirme ici aussi malheureusement. Car, sans être mauvais,
Encirclement garde les mêmes défauts que son grand frère.
Pas d'évolution à attendre donc, si ce n'est au niveau du line-up puisque Matias Nastolin (chant, guitare et basse) a perdu son compagnon Olli "Otu" Suurmunne mais en a retrouvé deux autres, Henri Hirvonen à la guitare et Benjam Lahdenpää derrière les fûts. Ces noms ne vous disent rien? C'est normal, ce sont sans doute des petits jeunes sans grande expérience. Decaying a également homogénéisé la durée de ses compositions.
Devastate proposait un contraste entre les morceaux à rallonge de plus de 10 minutes et les autres bien plus directs.
Encirclement se montre lui plus régulier, avec toujours cette tendance aux titres longs. On passe ainsi de 8 minutes en moyenne par morceau à un peu moins de 7 mais la tracklist du petit nouveau proposant 10 morceaux au lieu de 6, on se retrouve avec un album qui dépasse l'heure de jeu. Et autant le dire tout de suite, c'est le gros point noir de
Encirclement. Moi, les albums d'une heure, ça m'emmerde, sauf quand on s'appelle Metallica ou Iron Maiden. D'autant que le death metal du trio d'Helsinki n'est pas ce qu'on pourrait appeler très varié. Et pour couronner le tout, qu'est-ce que c'est mou! Le combo propose bien des accélérations thrashies mais la plupart du temps, on est confronté à du mid-tempo pépère. Difficile dès lors de ne pas décrocher. D'autant que la production manque de volume pour du death, exactement comme son premier album en souffrait.
Étonnant pour un groupe aux thématiques sur les guerres mondiales de ne pas avoir rectifié le tir. Tiens d'ailleurs, des titres comme "Operation Citadel", "Battle Of The Somme" ou encore "The Hell Of Verdun", ça ne vous rappelle rien? Justement, la musique de Decaying est assez proche de celle de Hail Of Bullets, la classe en moins, avec des touches d'Asphyx (forcément!) et de Bolt Thrower. La ressemblance avec les Néerlandais est notamment flagrante au niveau du chant. Les Finlandais proposent deux types de vocalises. Du growl bien gras très convaincant et des intonations plus écorchées qui semblent sortir tout droit des cordes vocales boursouflées de Martin van Drunen. Pas très personnel mais il faut l'admettre, ça le fait carrément! Clairement l'un des points forts de Decaying. Comme quoi, il n'y a pas que du mauvais sur ce
Encirclement! Le death metal old-school des Finlandais est même plutôt sympathique si l'on occulte cet aspect mollasson. Les riffs, bien que très conventionnels à base de tremolo-picking sombres, passent sans encombre et on note même un bon sens de la mélodie. Et on entend bien la basse! Mais c'est plus du côté des leads que Decaying utilise ses meilleures munitions, notamment lors des parties down-tempo et grâce aussi à de bons solos mélodiques bien construits comme sur la courte mais plaisante introduction "Initiation", "Operation Citadel" à 3'21, "From The Cradle To The Grave" à 2'19, "Conclusion" à 7'30, "Public Enlightenment" à 2'55 et surtout "On The Path Of Subjugation", le meilleur morceau avec "Battle Of The Somme", qui pose un break intéressant à partir de 2'42 sur lequel on ressent enfin quelque chose!
Car c'est aussi ça le problème de Decaying. S'il y avait une ambiance prenante, la longueur excessive et le manque de dynamisme des morceaux n'auraient pas les mêmes conséquences. Les Finlandais ont sans doute voulu nous faire comprendre que les guerres de tranchées, c'est long et pénible mais on a du mal à s'imprégner de l'aura épique que le trio essaye d'insuffler à ses compositions. Avec le déficit de hargne, de vitesse, de brutalité et de variété, ça fait quand même beaucoup. Beaucoup pour un
Encirclement plutôt correct dans l'absolu, non dénué de bonnes idées (leads, chant), mais qui pêche vraiment trop par son manque d'impact et d'efficacité. Préférez-lui le premier album
Devastate, qui, même affligé des mêmes tares et loin d'être indispensable, restait globalement plus satisfaisant. Un conseil à ce jeune groupe: ne vous précipitez pas pour composer et prenez des hormones de croissance qui font pousser les poils. Pas assez velu tout ça!
Par Sosthène
Par Keyser
Par Keyser
Par Lestat
Par Lestat
Par Sosthène
Par Sosthène
Par MoM
Par Jean-Clint
Par Sosthène
Par AxGxB
Par Deathrash
Par Sikoo
Par Jean-Clint
Par Troll Traya
Par alexwilson
Par Sosthène