On ne pourra pas dire que les Finlandais sont fainéants! Formé en 2010, Decaying a déjà largué deux démos et deux full-lengths disséqués en ces pages. Et puisqu'un album tombe tous les ans, 2013 accueille lui aussi une nouvelle recrue. Voilà donc que débarque fin mai
The Last Days Of War, toujours chez la sympathique troupe polonaise Hellthrasher Productions.
Pour ceux qui n'auraient pas suivi, le premier album
Devastate montrait un groupe talentueux et prometteur mais manquant encore de cette étincelle qui fait les grands. Pas assez de passages mémorables et surtout, des compositions bien trop longues. Le suivant,
Encirclement rectifiait un peu le tir niveau longueur mais se révélait bien moins intéressant que
Devastate, rendant l'opus pénible et inefficace malgré de bons moments. J'étais donc curieux de voir si
The Last Days Of War allait relever le niveau et ferait passer Decaying, désormais un quatuor depuis l'arrivée du bassiste Sebastian Bergman (Sodotroy, Steel Machine), non pas dans la cour des grands, mais au moins à un stade plus reluisant que celui d'underdogs attachants mas dispensables.
Première bonne surprise, le combo de Helsinki a encore réduit la durée de ses morceaux. La moyenne passe désormais à un peu plus de 5 minutes sur 8 pistes, le tout clôturant à 46 minutes. Seul "Firestorm" (7'39) et le final "The Pacific" (9'15) rappellent les compositions interminables d'antan. Deuxième bonne surprise, Decaying a accéléré le rythme, avec davantage de touches thrash et de tchouka-tchouka. Ça ne va pas plus loin et on trouve encore beaucoup de mid et down-tempos mais c'est un choix louable.
The Last Days Of War se montre ainsi plus efficace, plus couillu et notre attention baisse un peu moins que sur le disque précédent.
Un peu seulement car, même si on sent que Decaying a fait des efforts,
The Last Days Of War reste assez ennuyant sur la durée. On y trouve quelques bons morceaux, notamment au début (l'intro "Preparation", "Code Name Overlord" et "The Ardennes Offensive" présageaient un album très sympathique), quelques vrais bons riffs (celui noir et plombant d'"El Alamein" à 3'05 qui prouve que Decaying sait sortir quelques coups de génie) et d'excellentes leads mélodiques, celles-ci restant la qualité principale de la formation avec un feeling appréciable instaurant une ambiance sombre et désolée qu'illustre parfaitement la pochette ("Preparation", l'intro de "Firestorm" puis à 3'21, le début à la "Seasons In The Abyss" de "Passchendaele" et à 3'55, début et fin de "The Pacific"...). On appréciera aussi les growls puissants du guitariste Matias Nastolin et son imitation à s'y méprendre de Martin van Drunen (un peu abusée tout de même) ainsi que les thématiques historiques sur les guerres mondiales. Comme quoi Decaying a des qualités à faire valoir. Mais celles-ci sont malheureusement noyées par des banalités et autres généralités qui font retomber le groupe dans la masse. Les Finlandais n'arriveront à mon avis jamais à se défaire de cette étiquette de Hail Of Bullets du pauvre.
Ah oui, j'avais oublié ce détail. Decaying fait du death metal. Du death metal old-school. Mais ça, vous deviez vous en douter. Asphyx, Bolt Thrower, Hail Of Bullets, voilà le cercle d'influences de Decaying. Malheureusement, ces petits jeunes n'en ont pas la carrure. Rien que la production allégée et proprette empêche un combat loyal. Le jeu trop scolaire achevant de faire du troufion Decaying de la simple chair à canon.
Le troisième album est un passage important dans la carrière d'un groupe. Decaying a fait ses classes et n'est plus un bleu bite comme lors de son premier service. On s'attendrait donc à quelque chose avec plus d'impact. On voudrait être davantage pris dans l'ambiance, soufflé par le vent épique des compositions, menacé par les balles qui sifflent à quelques centimètres, sali par la boue et le sang de nos camarades tombés au combat ou épuisé par des semaines d'intenses batailles si l'armistice est proche comme le suggère le titre. Hors, ce n'est que trop peu souvent le cas ici si ce ne sont des leads travaillées, une batterie martiale de temps en temps ou quelques riffs prenants. Et il ne suffit pas de composer de longs morceaux pour plonger l'auditeur au cœur des horreurs de la guerre. Alors bien sûr,
The Last Days Of War est loin d'être mauvais et s'écoute sans trop de problèmes, d'où un 6/10 pas si mal. On saluera notamment l'effort de raccourcir les titres et d'accélérer la cadence, rendant ce nouveau tir plus meurtrier que le mollasson
Encirclement. Mais la guerre n'épargne rien ni personne et le verdict tombe comme un couperet: Decaying semble condamné à jouer les figurants, au mieux les seconds rôles.
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