Chaos Dei - Arising From Chaos
Chronique
Chaos Dei Arising From Chaos
Né des cendres d'un HYADNINGAR fraîchement splitté, le combo normand CHAOS DEI émerge aujourd'hui grâce à son maïeutiste Eurynome, l'homme qui semble être derrière toutes les compositions, les voix et l'atmosphère générale de ce combo descendu de nulle part. Épaulé par Turannos, un batteur tout ce qu'il y a de plus honnête et carré qui officie notamment chez ATARAXIE dont la réputation, qu'on aime ou qu'on aime pas, n'est plus à faire au sein de la scène française. N'ayant jamais été un aficionado des groupes sus-cités, c'est donc avec un œil de nourrisson au cordon ombilical fraîchement coupé que j'aborde l’œuvre de ce jeune combo fondé en 2010 et qui offre en cette année 2012 sa première livraison, Arising From Chaos, à l'artwork plutôt minimaliste pour 50 grosses minutes d'un Black Metal virulent, versant tantôt dans le Thrash, tantôt dans le ralentissement mélancolique bien senti et disposant de certains arguments qui égayeront les oreilles des auditeurs attentifs.
Ces Français ont clairement quelque-chose à proposer. Rien de nouveau, oh non, mais ces quelques riffs mélodiques bien puissants (« Deepless », « Black Devotion ») ont quelque-chose de séduisant. Il se dégage de ces assauts une certaine noirceur qui est appréciable, mais qui ne fera pas long feu chez l'aguerri. Certes, ces riffs vus et revus ont une certaine force, tant ils font montre d'une maîtrise technique évidente, que ce soit du point de vue de la guitare (belle performance sur « Arising From Chaos » notamment), qui dévoile des riffs plein de variété, plein d'une mélodie et d'une atmosphère qu'on aimera retrouver de manière ponctuelle ou de la batterie qui suit très bien derrière. Le son des guitares, un peu synthétique et formaté tout de même, est plus que correct et permet de faire ressortir une basse qui a un rôle à jouer sur plusieurs passages. La batterie trouve totalement sa place dans une mix dont on ne retiendra pas grand chose finalement : une bonne tambouille qui ne propose strictement rien d'innovant mais qui fait passer son lot de bons moments !
Mais... mais... par contre bordel de merde, qu'est-ce que c'est que cette voix de ragondin anorexique dégueulasse ? Une voix plate, tributaire de pleins d'effets horriblement synthétiques, ressort maladroitement de cette mixture sans aucun relief ni aucune puissance. A l'évidence, ce ne doit pas être le point fort de notre homme car c'est l'énorme point faible de ce Arising From Chaos et c'est ce qui contribue à couler son atmosphère générale... beaucoup trop de reverb pour « cacher la misère » et pallier à ce manque de puissance récurrent dont semble cruellement souffrir cet Eurynome là..., bref, beaucoup trop de confiture pour inonder la tartine beurrée et noyée dans un goudron fruitier gras, lourdaud et indigeste. La biscotte en devient quasiment immangeable ! Était-ce un choix, pour paraître encore plus inhumain, fantomatique et froid ? En tout cas, je n'en ai pas compris les tenants et les aboutissants, c'est pour moi un véritable scandale qui gâchera en partie l'écoute de ce qui aurait pu être un bon disque, tant on sent un bon petit potentiel dans ces riffs qui perdent avec cette lacune une bonne partie de l'impact qu'ils auraient pu avoir avec un organe plus viril. Même si je ne souhaite pas refaire l'Histoire avec des « si », c'est bien dommage, vraiment, que l'homme puisse friser le ridicule sur certains passage avec cette simili-robotisation qui fera sourire sur des ralentissements sensés être plus poignants pendant lesquels on n'y croît pas une seconde... à tel point qu'il parviendra à faire regretter que tant de bonnes intentions soient plantées par ce qui constitue une vraie erreur de parcours que notre homme aura largement le loisir d'améliorer. On entrevoit d'ailleurs une amélioration sur « Raped Goddess » avec ce hurlement libérateur introduisant un blast à trois temps vigoureux et stimulant (0:54)... malheureusement c'est bien le seul passage, aussi infime soit-il, pendant lequel le chant a quelque-chose d'excitant.
Enfin, toujours est-il que quand il se tait, place est faite à quelques riffs savoureux, notamment « Deepless » et son break Thrashy efficace repris dans un ralentissement salvateur, « Black Devotion » et ses mélodies inspirées, le titre éponyme, apogée du disque, qui voit planer sur ses blasts et ses patterns de batteries rageurs une mélodie aguicheuse ou encore « Raped Goddess » et son atmosphère double, alternant entre le blast introspectif et la rythmique Old School fédérateur. En dehors de ces bons moments, on oscille entre le moyen (« Saint Dawn » étant par exemple une composition bien fade...) et le « pas mal », les Normands ne parvenant pas vraiment à se dépêtrer du chaos que constitue la scène Black Metal aujourd'hui, nul doute qu'on trouvera bien mieux en 2012. En définitive, Arising From Chaos n'est pas un disque qu'on ressortira souvent, non, mais au moins un premier album courageux d'un groupe qui expose un produit honnête mais qui devra progresser sur bien des points à l'avenir.
| Voay 13 Mars 2012 - 1841 lectures |
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