Sielunvihollinen - Helvetinkone
Chronique
Sielunvihollinen Helvetinkone
[ A propos de cette chronique ] Si depuis ses débuts en 2011 le projet du chanteur et multi-instrumentiste Ruttokieli nous a habitué à sortir un album tous les deux ans il semble clairement avoir accéléré la cadence ces derniers temps, vu qu’en à peine onze mois celui-ci a publié deux Split, un Ep et donc ce cinquième opus qui continue dans la même voie que ses prédécesseurs. Si souvent la quantité n’est pas gage de qualité ici il n’en est rien tant on s’aperçoit que celle-ci reste constante au fil des années, et que la perte d’inspiration n’est pas encore à l’ordre du jour chez le nordique et c’est tant mieux vu qu’il nous offre ici encore quarante minutes de pur Black Metal authentique et vindicatif, autant dans la musique que le discours toujours aussi radical. Autant dire que s’il n’y a rien de neuf de prime abord le rendu va être toujours aussi impeccable, entre morceaux débridés et remuants et ceux plus lents et rampants où l’on est pris dans une longue tempête de neige, et tout ça sans oublier le soupçon de mélodie indispensable pour densifier l’ensemble mais sans jamais tomber dans le larmoyant et le plaintif outrancier.
Toutes ces différentes sensations vont être dévoilées d’entrée sur l’impeccable et typique « Sinetti Ja Symboli » où ça va tabasser fort autant que ralentir tout en se calant sur un mid-tempo propice au secouage de nuque, avec en bonus une alternance régulière et continue et où se mêle des notes plaintives et tristes qui ajoutent de la profondeur à une écriture sobre où la violence sait s’effacer quand il le faut. D’ailleurs histoire de continuer sur cette bonne lancée « Raivoni Astalo » va être la suite logique de cette première plage, qui propose ainsi les mêmes idées intéressantes tout en variant plus son propos en y rajoutant plus de froideur comme de virulence, offrant ainsi un visage plus débridé et presque Punk parfaitement maîtrisé. D’ailleurs si la vitesse reste présente la majeure partie de l’écoute celle-ci va s’exprimer plus fermement sur l’impitoyable « Alkemisti Ja Tuhoaja » absolument guerrier sur le fond comme la forme, tant on est emporté dans un tourbillon haineux où l’on sent l’esprit de résistance du peuple Finlandais poussé à son paroxysme (et qui nous renvoie en 1941 quand il a vaillamment repris la Carélie aux troupes de Staline). Exécutée de façon encore plus simple et directe cette composition qui ne débande jamais dévoile un esprit de sacrifice omniprésent et se montre entraînante au possible, ce qui va continuer ensuite sur « Veitsenterällä » venteux et froid où la rythmique médium s’installe plus fortement et clôt une première moitié de long-format absolument épatante et sans faute de goût qui défile vite et bien.
Et autant le dire tout de suite la deuxième sera du même acabit et va aller crescendo du côté de l’accroche, car après le sans-surprises mais efficace « Matkani Päässä » tout en variations c’est l’ultra-énergique et dynamique « Helvetinkone » taillé pour la scène qui fait son apparition, en explosant tout sur son passage et donnant une furieuse envie de pogoter et tout défoncer en force. Portée par un dynamisme de dingue et une ambiance tempétueuse de tous les instants ce titre est l’autre moment de gloire de ce disque qui ne va cependant pas hésiter à franchement lever le pied, comme cela va être flagrant sur le long « Kun Kaikki Vihdoin Kuihtuu Pois » qui va être particulièrement bridé et lent afin d’offrir des accents presque nostalgiques. Ni explosivité ni accélérations ne vont en effet retentir ici, la tête-pensante préférant se concentrer sur cette froideur extrême où la glace, la neige et le vent s’entremêlent en mettant sur le côté toute la haine entendue jusque-là, offrant ainsi un rendu différent et totalement à part par rapport aux autres moments entendus jusque-là, mais qui y trouve parfaitement sa place sans dépareiller avec ceux-ci... montrant ici la densité musicale et les nombreuses influences de l’entité (qui se permet même sur la pochette un clin d’œil au « Metropolis » de Fritz Lang).
Terminant les débats avec l’ultra-efficace « Läpi Harmaan Kiven » cet enregistrement voit ainsi les quarante minutes ici proposées défiler à toute allure sans que l’on ait eu le sentiment de s’ennuyer, et ce même un instant. Cela confirme que malgré que son manque de notoriété évident SIELUNVIHOLLINEN est à l’heure actuelle un des tous meilleurs rejetons de son pays qui n’en manque pourtant pas, et prouvant une fois encore son statut au-dessus de la mêlée dans le domaine du Black international en jouant aussi bien sur l’authenticité que sur une vision plus éthérée du genre. Et à ce petit jeu la formation réussit cela très bien, en espérant désormais qu’elle sorte de l’underground où elle est cantonnée depuis sa création tant elle le mérite... et ce malgré un nom difficilement prononçable pour les non-finnois qui auront du mal à le prononcer correctement, mais cela est franchement de l’ordre du détail afin de pinailler un peu.
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